La lente légalisation du MMA en France
En avril 2019, un article de sport de combat sur Jouerenlignefr.org relatait les difficultés d’envisager les compétitions de MMA dans l’hexagone : la Ministre des Sports Maracineanu était la plus favorable d’une longue lignée de personnalités à ce poste, ayant tourné le dos à ce sport jugé trop violent. L’hypothèse fondamentale à défendre, selon elle, était de réglementer cette pratique et de lever ainsi l’exclusion qui l’entourait.
Dans le monde, 1,2 milliard de foyers assistant aux matchs de MMA. Les rencontres d’UFC dans l’octogone mondial brassaient quelque 4 milliards de dollars par an, une véritable manière pour un État qui ne pouvait y renoncer plus longtemps.
Les bookmakers français prenaient les paris internationaux depuis 2010, mais le sport restait interdit sur le territoire.
L’action parfois controversée de Roxana Maracineanu
En octobre 2020, Roxana Maracineanu, ministre des Sports de l’époque, s’est fait porter en triomphe par l’athlète rennaise Laëtitia Blot, lors du tout premier gala officiel de MMA à Vitry-sur-Seine (Val de Marne) .
Le Mixed Martial Arts n’était alors légal que depuis février de la même année, après une bataille gagnée de haute lutte par l’ancienne championne de natation d’origine roumaine.
Même récemment, la Ministre s’est fait conspuer par certaines franges du public. En février 2022, lors de la 3ᵉ édition du ARES Fighting Championship, pourtant une vraie réussite, Fernand Lopez, patron d’ARES, est venu à la rescousse de la personnalité politique qui a le plus œuvré pour cette discipline.
Le contexte de la radicalisation dans les sports de combat
La radicalisation des jeunes issus de l’immigration a constitué un autre obstacle conjoncturel. La Fédération Française de MMA s’est mobilisée pour détecter de façon précoce les signes qui alertent, à travers une charte de laïcité qui figure dans son code sportif. Si l’observation et le dialogue permettent de détecter certains signes, des outils « pour agir » sont mis à disposition des encadrants.
Le réseau Canopé de l’Éducation nationale offre de nombreuses ressources pour appréhender le phénomène de radicalisation.
Boxe thaï, jiu-jitsu, kick boxing, MMA, full contact, Krav Maga et dans une moindre mesure judo ou karaté : pendant la période d’attentats en France, tous les sports de combat font l’objet d’une surveillance accrue des renseignements antiterroristes.
Sports peu chers à pratiquer, très répandus dans les quartiers réputés sensibles, populaires auprès de jeunes en échec scolaire, ils attirent un public plus perméable à la radicalisation. Si la vigilance reste de mise, les comportements marginaux n’ont pu empêcher le développement de cette pratique.
L’UFC, discipline-reine des bookmakers ?
Le MMA a connu un essor considérable avec la création de l’UFC – Ultimate Fighting Championship –, en 1993 : c’est un championnat qui met en avant des combats spectaculaires, à la grande différence des sports de combat asiatiques. L’idée de fond que « tous les coups sont permis » ou l’imagerie du film « Fight-Club », en 1999, sur l’univers glauque des clubs de combat clandestins, ont conduit de nombreux transfuges, en quête de popularité, à suivre cette voie. L’explosion des réseaux sociaux a servi de chambre d’écho à ce sport mal réputé.
Le combat historique opposant Khabib Nurmagomedov à Conor McGregor, en octobre 2018, s’est fourni des millions de téléspectateurs, les chaînes s’arrachant les droits de diffusion : jamais les bookmakers n’ont enregistré un tel record de paris déposés sur un sport de combat.
Le MMA est aujourd’hui l’un des sports les plus prisés par les parieurs sportifs français. Ces combats sont diffusés en exclusivité par la chaîne RMC Sport .
Interdite depuis 2006, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel a autorisé début 2020 la diffusion du MMA à la télévision sous certaines conditions : les combats sont diffusés à des heures tardives (après 22 h 30) et sont déconseillés au moins de 16 ans.
Pour parier juste, il faut évaluer la forme des challengers à l’instant t, grâce à des sites comme : actumma.com .
En France, il existe plusieurs bookmakers de MMA, comme Zebet, France-Pari, Unibet ou PMU . Il suffit de s’inscrire sur l’une de ces plateformes disposant de la licence ANJ, de choisir un combat UFC ouvert aux paris et de sélectionner son mode de dépôt. Les cotes peuvent également varier.
Les premiers Championnats de France de MMA amateurs seniors se sont tenus début janvier 2022 à Évry-Courcouronnes (Essonne). Mais, peu de temps après, un choc de titans issus de la MMA Factory à Paris opposait le 21 janvier 2022 à Anaheim (Californie) le Camerounais Francis Ngannou, champion du monde des lourds UFC (et ancien SDF errant dans Paris) au Français Ciryl Gané.
Le couronnement UFC et les primes qui en devaient se jouer à Vegas ou en Californie, même si la France dispose de belles pépinières à champions.
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