Interview : Christelle de Larauze, Déléguée Générale de la Fondation Belem Caisse d’Epargne (Paris 2024 – Flamme Olympique)

 

Ce Mercredi, la Flamme Olympique arrive à Marseille par la mer à bord du Belem, le plus ancien trois-mâts d’Europe qui appartient à la Caisse d’Epargne.

Avec une arrivée dans le Vieux-Port en fin de journée, les images du bateau et de la Flamme s’annoncent grandioses !

Pour en savoir plus sur le Belem et cette activation menée avec Paris 2024, nous avons posé quelques questions à Christelle de Larauze, Déléguée Générale de la Fondation Belem Caisse d’Epargne.

« Sur un peu plus de 3M€ de budget, Caisse d’Epargne représente 1,5 million en mécénat et l’autre moitié, ce sont des recettes commerciales ».

Sport Buzz Business : Pouvez-vous nous détailler le lien qui existe entre le Belem et la Caisse d’épargne ?

Christelle de Larauze : La Caisse d’Epargne est le mécène de la Fondation Belem. La Caisse d’Epargne a racheté le navire en 1979 et a crée la Fondation qui mène une mission d’intérêt général pour faire vivre le trois-mâts. Quand on dote une fondation, normalement, on dote un immeuble et les revenus de l’immeuble permettent de financer l’objet social de la fondation. Ici, la dotation est le navire, c’est un bien aliéné. On accueille 2 000 personnes par an, entre 80 et 100 000 visiteurs. Tout ça n’est pas suffisant pour faire vivre le bateau donc on a un mécène, Caisse d’Epargne, qui investit la moitié du budget de la fondation. Sur 3 millions d’euros, Caisse d’Epargne complète avec 1,5 million en mécénat et l’autre moitié, ce sont des recettes commerciales. Les Caisses d’Epargne sont un très grand mécène français et surtout très fidèle. le budget est aujourd’hui a un peu plus de 3 millions d’euros. Ce qui coûte cher dans le Belem, c’est d’avoir un équipage de 16 personnes toute l’année, on recrute 40 marins. Ce qui coûte cher, c’est la masse salariale de marins. Et c’est aussi l’entretien même du navire qui a été construit en 1896. Il faut sans arrêt le restaurer et le faire évoluer par rapport aux exigences techniques et normes de sécurité. Il est équipé comme un navire ultra-moderne. Même si on propose de la navigation à l’ancienne, il a des radars, il a tout ce qu’il faut. Sinon, il n’aurait pas le permis de navigation.

SBB : Comment en êtes-vous arrivé à cette idée de transporter la flamme olympique à bord du Belem ? Quels ont été les étapes, la réflexion, les discussions avec Paris 2024 ? 

CDL : Je vais vous raconter. Notre mécène, Caisse d’Epargne, est partenaire premium des Jeux Olympiques de Paris 2024. Ils ont fait un premier investissement de droits marketing. Ensuite, ils se sont dit qu’il fallait absolument un décrochage en région pour faire vivre le partenariat dans les 15 banques régionales. Le meilleur outil, c’était le relais de la flamme. Ils ont acheté de nouveaux droits, Parrain Officiel du relais de la flamme. Quand il s’agit de faire venir la flamme en France, il y a un espèce de consensus autour de l’idée de la faire venir en bateau, Athènes-Marseille, ça peut être fait en bateau à voile. Au sein du Groupe BPCE (Caisse d’Epargne et Banque Populaire), il y a eu une réflexion parce que dans le groupe, il y a deux bateaux, en sponsoring et mécénat, avec le Maxi Banque Pop et Belem.

Le consensus a focalisé tout de suite sur le Belem pour la majesté de ses mâts. C’est devenu une évidence, même si la Banque Populaire, c’est la Banque de la voile.

Puis en 2023, dans les contreparties du mécénat, j’avais proposé aux Caisses d’Épargne de faire venir la jeunesse à bord du bateau. Les Caisses d’épargne ont organisé une quinzaine de stages d’insertion pour permettre à des jeunes de découvrir la vie à bord d’un grand voilier. C’est dans l’ADN des Caisses d’Epargne que d’être philanthrope et de financer des missions sociales. Elles ont eu à sélectionner un jeune pour la navigation avec la flamme.

Un de nos objectifs est d’ouvrir le bateau à la jeunesse française, à toute la jeunesse. On va continuer ce travail.

 

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SBB : La traversée a été une expérience de vie incroyable pour ces jeunes sur le bateau, avec des images incroyables dans les médias. Quels retours avez-vous eu en interne de la part de vos collaborateurs et de vos proches sur cette activation qui va connaître son apogée mercredi ? 

CDL : Ca fait 12 ans que je dirige cette fondation et le bateau le mérite ! Le travail sur la conservation des savoir-faire, la transmission et la préservation de ce patrimoine, c’est une valeur inestimable. Ce coup de projecteur est une superbe récompense pour le Belem.

Ça a été assez compliqué de convaincre les Caisses d’Epargne de continuer ce mécénat ces dernières années… je pense que maintenant, ce ne sera plus jamais remis en cause.

SBB : Est-ce que la marque Belem ou Caisse d’Epargne seront visibles sur le bateau pour l’arrivée dans le Vieux-Port ? 

CDL : Toute l’opération en matière de valorisation de marque, en tant que Fondation Belem Caisse d’Epargne, c’est une opération de mécénat. Parce que la Fondation Belem est une fondation reconnue d’utilité publique.

Pour la communication et la notoriété, elle est faite parce qu’on ne peut pas montrer le bateau sans dire que c’est le Belem. Le mécène Caisse d’épargne est à l’origine du montage de toute l’opération avec les jeunes même si c’est la fondation qui l’a mise en place. C’est justement à travers la prise de parole de tous ces jeunes et tout le marquage tout au long de cette traversée que la marque Caisse d’Epargne a pu apparaître de manière aussi forte. Caisse d’Epargne est Parrain du relais de la flamme donc ils sont en signature de toute l’opération. Sur le Belem, il ne va pas y avoir une voile marquée avec une énorme Caisse d’épargne, c’est plus subtil que ça. Tout au long de ces 12 jours de navigation, les jeunes portaient des tenues Caisse d’épargne.

Le bateau est extrêmement photogénique. Il est dans le cœur des Français, il parle à tout le monde, il est transgénérationnel. A titre de comparaison, je ne suis pas complètement persuadée que le bateau Maxi Banque Pop va faire autant le buzz que que ce trois-mâts qui a une âme et qui permet de lever un pays, de lever la France derrière. Le Maxi Banque Pop participera au Relais de la Flamme mais ce sera people, ce sera autre chose. Ça parlera aux amoureux de la mer. Ce sera de très belles images. Mais l’opération qu’on a fait avec les jeunes a permis de représenter toutes les régions françaises.

SBB : Un mot sur votre expérience personnelle à bord du Belem, vous avez fait la traversée en entier ? 

CDL : Oui j’ai fait la traversée en entier. J’ai suivi toute l’opération.

SBB : De bonnes conditions de télétravail ? Il y avait du réseau ?

CDL : On était bien câblés pour pouvoir travailler mais par contre il n’y a pas de réseau téléphonique en pleine de mer. Ca fait du bien aussi. Whatsapp fonctionne, mais quand on n’a pas de réseau, c’est aussi une expérience, une expérience humaine et de navigation. Je n’avais jamais fait une traversée de 12 jours.

SBB : Quelle est votre état d’esprit à quelques heures de l’arrivée à Marseille et celui de l’équipage en général ? Est-ce qu’on a hâte ?

CDL : Il y a une ambivalence. Les jeunes n’ont pas envie que l’aventure s’arrête mais ils ont aussi envie de rentrer chez eux, de revoir leurs parents, de témoigner auprès de leur entourage. On aimerait que ça continue parce que nous avons été dans une bulle coupée du monde. On a appris à vivre ensemble, à abandonner aussi son petit confort. Et inversement, on a aussi besoin de rentrer dans notre vraie vie.

SBB : A quoi s’attendre ce soir sur le Vieux-Port ?

CDL : On ne le refera jamais. Ce sera vraiment unique en son genre. Et c’est la spécificité de cette flamme de Paris 2024 qui donne un caractère unique à l’événement. Il y aura de la musique, il y aura des personnalités, il y aura de l’émotion. Et en fait, ça ne tient pas à grand-chose. Ça tient à une minuscule petite flamme mais avec un symbole immense. Ça tient à la beauté de la ville de Marseille, la beauté du Vieux-Port et ça tient à la majesté des trois-mâts.

Odyssée des jeunes éclaireurs de la Flamme Olympique sur le Belem – 6 mai 2024 Photo Vincent Curutchet / Caisse d’Epargne

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