Interview : Yann Luksch, fondateur d’Hattila

 

Sur un secteur de niche, l’armurerie en ligne Hattila.com se positionne comme un grand spécialiste de l’arbalète et du tir sportif.

En attendant de savoir si l’arbalète deviendra un jour un sport olympique comme le tir à l’arc, nous avons posé quelques questions à Yann Luksch, le fondateur d’Hattila. L’occasion d’en savoir plus sur son parcours et les perspectives de développement de la société.

 

Sport Buzz Business : Pouvez-vous nous parler de votre parcours avant de vous lancer dans l’aventure Hattila ?

Yann Luksch : J’ai 38 ans, marié deux enfants. J’ai créé la société en 2013 alors que je venais de céder mon activité précédente. J’avais déjà vendu des arbalètes trois ans plus tôt sur un premier site ecommerce et j’ai beaucoup apprécié ce produit atypique.

J’ai alors décidé de créer un site internet spécialisé dans les arbalètes, je voulais avoir tous les modèles possibles mais surtout tous en stock avec tous leurs accessoires.

SBB : Qui se cache derrière Hattila ? Combien êtes-vous dans l’équipe ?

YL : Nous sommes deux et demi, je suis le gérant et touche à tout (c’est moi qu’on voit dans les vidéos), il y a Sandrine qui est la responsable clientèle et directrice financière, et un technicien en archerie qui reste dans l’ombre car c’est une personne connue dans la compétition et qui préfère rester discrète et qui est en contrat partiel. Je l’ai recruté suite au lancement de notre nouveau site : www.archerie.fr, un site qui va récupérer tout le catalogue d’archerie d’Hattila pour que celui-ci reprenne son aspect “spécialiste de l’arbalète”.

SBB : Quel a été le déclic qui vous a poussé à créer votre propre entreprise ?

YL : A la base je n’avais pas prévu cela, si je devais résumer ça rapidement je dirais que je suis naturellement tombé dedans après avoir voulu devenir gendarme, certains diront que je me suis ravisé (rires) mais en fait je ne me voyais pas vivre en caserne, pas si bien payé que ça pour prendre quand même beaucoup de risques. Je me suis lancé dans l’informatique car mon père avait une boutique où je passais beaucoup de mon temps libre, et à cette époque c’était la folie des sites internet, j’en ai créé quelques uns pour des clients mais j’ai vite trouvé l’intérêt de créer le mien et de tester des business divers et variés…

SBB : Pouvez-vous nous présenter Hattila et sa proposition de valeur ?

YL : Hattila est une valeur sûre parce qu’on a un énorme stock de marchandise prêt à être expédié, c’est important d’être réactif. De plus, nous proposons tous les modèles d’arbalètes du marché, et ça n’est pas une chose possible pour nos concurrents qui sont souvent des archeries ou des armureries. Et pour conclure ma connaissance du produit me positionne en tant qu’expert dans le domaine, je créé des présentations et des tutos en vidéo qui n’existent pas ailleurs.

SBB : À quel(s) problème(s) souhaitez-vous répondre avec votre entreprise ?

YL : Les arbalètes sont avant tout des produits de loisir, et je dis bien “produits” car elles ne sont pas classées par le code de la sécurité intérieure comme des armes, pas plus que les arcs. On peut donc en acheter librement, et chez Hattila nous les considérons quand même comme des armes car les plus gros modèles sont bien plus dangereux que certains calibres d’armes à feu.

Normalement elles sont conçues pour la chasse (sauf les pistolet arbalètes) et par le fait que les arbalètes sont des “armes” puissantes on peut aussi beaucoup les retrouver en tant qu’outil de défense et de protection du domicile.

Nous déconseillons nos clients d’aller dans cette voie mais nous voyons de plus en plus de clients qui nous décrivent la situation suivante « c’est bien d’avoir une arbalète pour s’amuser, mais ça peut devenir une arme de chasse ou de défense en cas d’effondrement du système » et la crise du COVID a renforcé tout cela.

SBB : Qu’est-ce qui distingue votre entreprise des autres acteurs du marché ? 

YL : Nos concurrents sont principalement des archeries et des armureries comme je le disais plus haut. Mais comme l’arbalète n’est pas leur coeur de métier ça n’occupe qu’un petit espace dans le magasin, une petit rayon sur le site. Tandis que chez Hattila nous avons, je le répète, tous les modèles d’arbalètes possible au catalogue – dont arbalète à poulie – et on compte généralement environ 160 modèles en stock, tout comme les accessoires, les traits (ce sont les flèches des arbalètes) et les mécanismes d’armement pour simplifier l’utilisation.

SBB : Comment Hattila améliore-t-il l’expérience des amateurs et des professionnels ?

YL : On se renouvelle en permanence, on essaye déjà de rester à la pointe de la technologie avec un site internet ultra facile à utiliser. Ensuite je teste toutes les nouvelles arbalètes qui sortent et j’en fait des “démos/tutos” que je publie sur la chaîne YouTube, cela permet d’aider les gens à mieux voir ce qu’ils achètent et ça sert de tuto à tout le monde. Nous savons que de nombreux concurrents consultent nos vidéos pour apprendre des choses.

Et je suis très fier du travail que nous avons abattu sur les notices des arbalètes car nous en avons traduit 45 en 2 ans, alors que toutes les notices étaient au mieux en anglais, au pire en chinois…

SBB : Quels sont les principaux défis auxquels vous êtes actuellement confronté dans le développement de votre entreprise ?

YL : Le plus compliqué vient de la part des GAFA, ces géants de la tech qui passent leur temps à tout redéfinir, on doit sans cesse se réinventer pour continuer d’être présent et en pôle position.

Sinon j’aime beaucoup les défis donc c’est plaisant pour moi de continuer à travailler tous les jours sur des nouvelles choses, avec l’IA qui est arrivée dans nos quotidiens c’est l’occasion de ne pas s’ennuyer !

SBB : Quel est le marché cible d’Hattila ?

YL : Notre clientèle se constitue en très grande majorité d’hommes pour le secteur des arbalètes, on a bien quelques clientes mais c’est surtout pendant les fêtes qu’elles pointent leurs nez.

Pourquoi les hommes plus que les femmes, j’imagine qu’il y a tout ce côté historique, chevaleresque et la fiction, car non seulement l’arbalète est connue depuis des siècles comme étant une arme puissante (au point d’être interdite par l’église car jugée déloyale !) mais on la voit en plus dans de très nombreux films et séries, de Games of Throne aux Simpsons, en passant par The Walking Dead… etc. L’arbalète incarne “l’arme Badass” qui fait rêver les mecs.

En plus c’est super facile à utiliser, bien plus qu’un arc et plus silencieux qu’un fusil.

SBB : Quelles actions marketing et de communication allez-vous mettre en place pour vous faire connaître pour le grand public et également acteurs B2B ?

YL : Etant donné que nous sommes des purs players (cqfd nous n’avons pas de magasin) alors on vise en premier un bon référencement et aussi une présence incessante sur les réseaux sociaux. La publicité est très difficile à mettre en place sur ce secteur donc c’est un combat du quotidien pour trouver de nouveaux moyens qui nous permettront de toucher une nouvelle clientèle.

SBB : Quel est le business model d’Hattila?

YL : Un grand choix de produits de qualité (on ne vend pas ce qu’on n’aime pas), des prix les plus attractifs possibles et surtout une forte présence de stock afin de répondre au “tout tout-de-suite” qui a été inculqué aux acheteurs par Amazon.

SBB : Comment avez-vous débuté l’aventure Hattila d’un point de vue financier ?

YL : En fait j’ai démarré sans le sou comme on disait dans le temps, j’ai démarré avec rien du tout, je ne me versais même pas de salaire sur cette entreprise afin de lui laisser le temps de créer sa trésorerie, et aujourd’ui on a un stock estimé à près d’un million d’euros.

SBB : Etes-vous à la recherche de fonds, de partenaires, de futurs collaborateurs ?

YL : Non, l’équipe est déjà pas mal, pourquoi pas vendre la société si quelqu’un est intéressé on est ouvert aux propositions mais pas d’ouverture du capital, ça ne m’intéresse pas et on s’auto-finance déjà très bien tout seuls.

SBB : Quel est le chiffre d’affaires que vous visez d’ici 3-5 ans ?

YL : Je ne souhaite pas exposer mon chiffre d’affaires mais je peux vous dire qu’on se diversifie, nous avons atteint une sorte de plafond de verre avec les arbalètes donc la clé du développement sera la diversification. Aujourd’hui la société est représentée par trois sites: Hattila.com, le premier site. Archerie.fr qui vient d’être créé et qui a pour but de faire migrer l’archerie d’Hattila, et enfin un concurrent qu’on a racheté il y a bientôt deux ans, Kodiak-Store.fr et qui vient tout simplement seconder Hattila.

Il y a déjà 3 nouveaux sites internet de prévus, pour un lancement à partir de début 2025 mais je ne peux rien dire encore là-dessus… peut-être en parlerons nous dans une prochaine interview.

SBB : Quelle est la meilleure expérience que vous avez vécue depuis le lancement de votre entreprise ?

YL : Je ne vois pas beaucoup de monde dans mon travail, ça se déroule pas mal derrière un ordinateur… donc si je devais plutôt définir ce qu’il y a de bien dans mon boulot c’est surtout le fait de pouvoir consacrer beaucoup de temps à ma famille, c’est ça le plus important pour moi dans ma vie, le boulot vient après, c’est pour ça que je bosse souvent très tard le soir, parce que j’ai été courir avec mes enfants pour jouer au skatepark. J’aime beaucoup ce que je fais car aucun jour ne ressemble au précédent et je gère mon emploi du temps comme je veux, et ça c’est une super expérience dont je ne me lasse pas !

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