La FFR a passé une nouvelle étape dans son ambitieux projet de se doter d’un grand stade multifonction, en recueillant lundi 18 juillet les dossiers de candidature de neuf sites désireux d’accueillir une enceinte de 82 000 places, à pelouse et toit rétractables, et dédiée au rugby. La FFR opérera début septembre une pré-sélection parmi les candidats avant de désigner le site retenu, en principe fin 2011, au plus tard en juin 2012. L’inauguration du stade, dont le coût des travaux est estimé à 600 millions d’euros, est prévue pour 2017.
« Le processus se poursuit tel que présenté à la fin de l’année 2010. Cette journée est importante car nous avions jusqu’ici travaillé en vase clos sur notre propre projet. Nous l’avons depuis beaucoup présenté et l’accueil a été partout enthousiaste, en particulier sur la vingtaine de sites visités en un an et demi », a commenté l’ancien international français Serge Blanco, membre du bureau fédéral de la FFR chargé du projet.
Devenu sport de masse, le rugby français ne veut plus se contenter du système mis en place pour lui dans le milieu des années 1990. La FFR va ainsi mettre un terme en 2013 à la convention de quinze ans qu’elle a signée en 1995 avec le consortium du Stade de France.
Cet accord, qui a démarré après l’inauguration du Stade de France en 1998, prévoit que les matches à domicile de la sélection nationale sont joués dans l’enceinte de Saint-Denis. Problème, les rugbymen doivent composer avec le calendrier chargé, et pas toujours compatible, du Stade de France pour organiser leurs événements. Il est déjà arrivé que des matches aient dû être décalés parce qu’une rencontre de football ou un concert était programmé dans l’enceinte dionysienne.
Le volet business présente aussi un point de friction important avec le consortium : le Stade de France dispose en effet de ses propres partenaires privés et jouit, aux termes de la convention de 1995, d’une exclusivité quasi totale sur l’exploitation de la panneautique. Les partenaires de la FFR sont ainsi confrontés à la concurrence du consortium et parfois même contraints d’acheter eux-mêmes leurs espaces au Stade de France pour être visibles pendant les matches. La GMF et Société générale, partenaires historiques du rugby, ont recours à ces expédients. Quant à Nike et Orange, deux autres de ses sponsors principaux, la FFR leur revend à prix coûtant les espaces de panneautique qu’elle achète pour leur compte au Stade de France. La gestion des hospitalités échappe aussi pour une large part à la FFR. « Sur une dizaine d’années, nous avons constaté une surperformance de 160 millions d’euros par rapport au business plan initial du Stade de France. Cet argent n’a pas servi au développement de la discipline », observe-t-on à la Fédération.
« Nous ne poursuivrons pas en l’état notre collaboration avec le Stade de France, mais ça ne signifie pas que nous n’irons plus jouer à Saint-Denis », précise un membre de la direction. Si les négociations aboutissent à des conditions plus favorables, les Bleus pourraient donc continuer à jouer dans l’enceinte dionysienne. Pour autant, la FFR peut-elle faire l’économie d’un stade qu’elle posséderait en propre ? Outre-Manche, la Fédération anglaise de rugby est propriétaire du stade de Twickenham depuis 1907. L’exploitation de son enceinte lui permet d’engranger sur un match du XV de la Rose trois fois plus de recettes que la FFR au Stade de France. De leur côté, les fédérations irlandaises de rugby et de football possèdent en copropriété l’Aviva Stadium (50 000 places), inauguré en mai 2010.
Source : Lemonde.fr
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