La manifestation du dimanche 24 novembre contre l’Equitaxe (passage de la TVA de 7 à 20%) devrait être l’un des temps forts de la lutte engagée depuis plusieurs semaines. Près de 20 000 personnes sont attendues selon les organisateurs.Lors d’une conférence de presse organisée le jeudi 21 novembre à l’Aéroclub de France à Paris, les représentants de la filière équestre sont revenus sur les manifestations précédentes contre l’Equitaxe et ont présenté leurs revendications pour la manifestation nationale du dimanche 24 novembre, Place d’Italie (Paris 13ème).
Pascal Mulet-Querner est fier du modèle équestre français et d’autant plus soucieux des répercussions économiques et sociales que cette hausse pourrait engendrer. « Nous créons 1 500 emplois nets par an avec une majorité de jeunes et de femmes ». L’équitation française, par le biais de la Fédération Française d’Equitation, 3ème fédération sportive nationale, a fait beaucoup d’efforts pour démocratiser ce sport et l’ouvrir au plus grand nombre. « Le centre équestre à la française est une méthode unique enviée dans le monde entier » attestent Emmanuel Feltesse – Président du Comité Régional d’Equitation d’Ile de France et François Lucas – Vice Président de la Fédération Française d’Equitation. Les Jeux Equestres Mondiaux qui auront lieu en Basse Normandie durant l’été 2014 seront d’ailleurs la vitrine du modèle équestre français. Il est donc indispensable de sauvegarder cette filière qui ne vit quasiment d’aucune subvention et qui s’efforce chaque jour de proposer des activités dans les villes mais surtout en milieu rural. « Cette taxe représente l’anéantissement d’années de travail pour développer les sports équestres » conclut Emmanuel Feltesse. Dimanche 24 novembre 2013, à partir de 13h, Place d’Italie (Paris 13ème), les représentants de la filière équestre donnent rendez-vous aux dirigeants de centres équestres, aux cavaliers, à leur famille et à leurs amis pour manifester contre l’équitaxe. « Nous souhaitons une manifestation la plus conviviale et familiale possible » déclare Emmanuel Feltesse. Pascal Mulet-Querner assure avoir reçu la confirmation de la présence de 20 000 personnes et 1000 chevaux pour dimanche.
Face au passage du taux de TVA de 7 à 20%, le monde équestre tente de se mobiliser à travers toute la France. Eléments pour mieux comprendre ce problème avant tout européen.
Ce lundi 11 novembre, jour où l’on fête l’Armistice et la fin des combats de la Grande Guerre, le monde équestre a joué un remake de la prise de la Bastille. Tout un symbole. Des convois réunissant près de 2000 personnes se sont regroupés pour aller protester entre Bastille et République. Le 1er janvier 2014, la TVA réduite à 7% ne sera en effet plus qu’un vieux souvenir et passera à 20%.
Depuis plusieurs jours, les opérations se sont multipliées un peu partout en France. Opérations escargot, manifestation à cheval dans de nombreuses villes, création de groupes sur Facebook, pétitions diverses et variées, actions individuelles (directeur d’un centre équestre dans les Vosges, Laurent Cremaschi est parti à cheval le 5 novembre direction Paris), brassard porté par Patrice Delaveau à Equita’Lyon (le seul cavalier international à avoir affiché sa position), la France équestre s’est mobilisée pour sensibiliser le grand public et l’alerter sur les conséquences de cette décision. Avec le passage de ce taux de TVA à 20%, 2000 centres équestres et 6000 emplois seraient menacés et 80 000 chevaux pourraient être euthanasiés.
Afin d’essayer de calmer les différents mouvements, les Ministères concernés ont proposé la création d’un fonds de compensation privé d’un montant mobilisable de l’ordre de 20 millions d’euros. Cette somme représenterait une aide d’environ 3000 € par centre équestre.Jusqu’à présent les centres équestres bénéficiaient d’un taux de TVA spécial, à 5,5% parce qu’ils étaient considérés comme entreprises agricoles. Ensuite, en 2012, c’est passé à 7%. Pour 2014, le gouvernement leur avait dit que cela passerait à 10%. En réalité ce sera le double : 20%. Le décret a été signé la semaine dernière.
Le gouvernement justifie sa décision par l’Europe. L’Europe qui veut harmoniser les taux de TVA par secteurs. Elle dit donc que les 7000 centres équestres ne fabricant pas de la viande de cheval, ils n’ont pas à bénéficier des tarifs agricoles et c’est vrai.Mais au-delà de la demande de Bruxelles, ce que dénonce la profession, c’est l’excès de zèle du gouvernement, qui est passé par un décret, et à un taux élevé, ce que ne réclame pas forcément l’Europe. Eux estiment que 2000 centres et 1/3 des salariés seraient envoyés à l’abattoir.
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