Le TPO (third party ownership) à la rescousse des clubs de Ligue 1 ?

Nelio Lucas, directeur du fonds d’investissement Doyen Sports (photo : Challenges)

 

Dans une enquête publiée hier dans le magazine Challenges dont un extrait est disponible ici, Nelio Lucas, patron du fonds d’investissement Doyen Sports, a déclaré être en contact avec des clubs français. « Je peux vous assurer que j’investirai en France la saison prochaine. Faire appel à des fonds d’investissement comme Doyen Sports est le seul moyen pour les clubs français d’être compétitifs en Europe. Je suis désolé de les voir à la place qu’ils occupent actuellement… Ils ont besoin de financements alternatifs parce qu’il n’y a plus d’argent dans le football français. Si ça continue comme ça, l’écart entre la Ligue 1 et les grands championnats va continuer à se creuser » a notamment précisé Nelio Lucas à Challenges.

Spécialisé dans le TPO (third party ownership), Doyen Sports investit dans des footballeurs découpés en plusieurs parts. L’exemple le plus connu est certainement celui du français Mangala lorsqu’il appartenait au FC Porto et à deux fonds d’investissement. En revendant le joueur à Manchester City, Doyen Sports a multiplié par sept son investissement en 2011 sur Mangala, dont il avait alors acquis 33% des droits pour 2,65 millions. Une pratique qui permet dans les faits à des clubs de pouvoir se payer un joueur à moindre coût en partageant son achat mais qui pose évidemment des problèmes d’éthique.

Une pratique du TPO que souhaite interdire la FIFA mais qui va continuer pendant encore de nombreux mois voir années avant qu’une mesure soit mise en place. Nelio Lucas a ainsi précisé à Challenges qu’il sera prêt à engager des actions légales à Bruxelles si la Fifa décide d’interdire la tierce propriété. « Nous attendons de voir ce qui va se passer, mais je crois que la FIFA ne peut pas faire ça: une telle décision serait contraire au droit communautaire, qui est fondé sur la liberté du capital. A l’avenir, seules les mauvaises pratiques seront interdites. C’est la raison pour laquelle Doyen Sports est favorable à la régulation de la tierce propriété et des fonds d’investissement ». Aujourd’hui, le TPO est interdit en France, Royaume-Uni et Pologne.

Dans son dernier rapport sur l’Etat du football français, l’UCPF n’a pas hésité à parler du TPO, le plaçant dans la catégorie des « lourds handicaps » qui pèsent sur le football hexagonal en comparaison aux autres championnats. Pour aller plus loin sur le sujet, nous vous invitons à consulter le rapport de KPMG datant de 2013 sur le TPO (en anglais).

TPO third party ownership

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