Lancée en 2012, beIN SPORTS France doit faire face à une réalité économique dure. Malgré un nombre d’abonnés en croissance (3 millions), la chaîne a enregistré des pertes à hauteur d’1 milliard d’euros au 31 décembre 2015.
Pour éponger ses dettes, Libération précise que le Qatar a injecté 600 millions d’euros en fin d’année dernière. « L’opération a eu lieu le 28 décembre, à l’occasion de deux augmentations de capital simultanées, l’une de 500 millions d’euros, l’autre de 100 millions » écrit le journaliste Jérôme Lefilliâtre qui a eu confirmation de ce détail auprès de beIN SPORTS.
L’article précise également que beIN SPORTS France a changé d’actionnariat, passant de beIN Media Group LLC basé à Doha à beIN Europe Limited installé à Londres. « La recapitalisation du 28 décembre s’est déroulée en trois temps. La somme de 500 millions d’euros, par la création de 500 millions d’actions à 1 euro, a d’abord été fournie par beIN Media Group LLC, la société qatarienne. Le capital social de beIN France, 100 millions d’euros avant l’opération, a ainsi été porté à 600 millions. Ramené à zéro dans un deuxième temps via une réduction de capital intégrale, il a été finalement relevé à 100 millions par un apport en cash de la structure londonienne, devenue de fait la propriétaire de BeIn France » précise Libération.
«Dans le cadre d’une réorganisation du groupe beIN et pour une meilleure cohérence de ses activités européennes, il a été souhaité que les actifs de beIN SPORTS France soient rattachés directement à ceux de beIN Europe Limited», a précisé beIN SPORTS France au journaliste. «Il s’agit simplement d’une cohérence d’organisation au niveau du groupe et de regroupement par territoires de nos activités.» Le quotidien ajoute que la chaîne lui a également précisé que beIN Europe Limited était détenu à 100% par beIN Media Group LLC via une autre holding britannique, beIN IH Limited.
Derrière ce changement d’actionnaire, Libération s’interroge de nouveau sur un possible retrait des activités du groupe média en France. A moins que ce rapprochement de Londres n’ait que pour seul but de faire naître un géant européen capable de négocier des droits sur plusieurs pays. Dans son édition du jour, Le Figaro rappelle que beIN SPORTS est incapable d’amortir l’ensemble de ses droits sportifs et perdrait entre 300 et 350 millions d’euros par an.
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