Le Top 14, le championnat de rugby français, est sur le point de creuser davantage l’écart avec les autres compétitions nationales au niveau financier, grâce à un nouvel accord de diffusion TV révolutionnaire. Canal +, le diffuseur historique de la première division française de rugby, a acquis les droits à la fois du Top 14 et de la Pro D2 pour la période 2027-2032, s’acquittant pour obtenir ce privilège de la somme faramineuse de 696,8 millions d’euros.
Nouvel accord… entre vieux amis
Selon RugbyPass, ce nouvel accord se traduit par un versement annuel de 128,7 millions d’euros pour le Top14, un chiffre qui représente une hausse importante de 13,3 % par rapport à l’accord précédent. À titre de comparaison, à chaque fois qu’un club de Premiership percevra un euro de droits TV, un club français du Top 14 percevra, lui, environ 2,50€.
Canal + diffuse le rugby français depuis 1998, un partenariat qui a propulsé le Top 14 au rang de compétition nationale de rugby ayant le plus grand succès commercial au monde. Ce nouvel accord signifie que Canal + va continuer de diffuser les rencontres du Top 14 pour, a minima, les huit prochaines années.
Maxime Saada, le président du Groupe Canal +, a exprimé son engagement auprès du rugby français, en déclarant : « Le rugby français est l’un des piliers de l’offre sport de Canal +. Parce qu’il a toujours été là pour nous, nous serons toujours là pour le rugby français. Nous remercions la LNR (Ligue Nationale de Rugby) et son président René Bouscatel pour la confiance renouvelée qu’ils nous accordent. »
Concurrence surclassée
Les recettes annuelles de diffusion du Top 14 d’un montant de 128,7 millions d’euros surpassent largement celles des autres ligues majeures de rugby, dont la Super Rugby Pacific (70 millions d’euros), la United Rugby Championship (URC) (61 millions d’euros) et la Premiership Rugby (37,2 millions d’euros).
Cette disparité au niveau des recettes va probablement affecter le paysage concurrentiel du rugby professionnel, notamment quand il s’agira d’attirer et de conserver les plus grandes stars mondiales du rugby à XV.
Les recettes de diffusion conséquentes perçues par le rugby français permettent déjà à ses clubs d’attirer les meilleurs talents mondiaux. Avec l’augmentation des recettes découlant de ce nouvel accord, la Premiership Rugby et la URC vont avoir encore plus de difficultés à rivaliser financièrement, ce qui pourrait accentuer encore davantage la fuite des talents vers les clubs français.
La Pro D2, deuxième division du championnat de rugby français, bénéficiera elle aussi de cet marché, puisque Canal + engagera 10,7 millions d’euros par an, soit une hausse de 36 % par rapport à l’accord précédent. Un montant qui va renforcer le statut de la Pro D2 en tant que deuxième division la plus lucrative du monde du rugby.
En comparaison, la RFU Championship (deuxième division du championnat anglais) opère avec un budget considérablement moins élevé, chaque club recevant environ 150 000 livres annuelles de la part de la RFU en raison de la pandémie. De leur côté, la National Provincial Championship (NPC) et la Currie Cup Division 1 (respectivement la deuxième division néo-zélandaise et sud-africaine) bénéficient elles aussi d’un appui financier plus modeste.
Perspectives
Cette évolution fait suite à la volonté de Canal + de renforcer son offre rugby, après avoir décidé de ne pas se porter candidat à l’acquisition des droits domestiques de la Ligue 1 de football, un marché évalué à 330 millions d’euros annuels. Canal + détient également les droits de diffusion de la Premier League anglaise de football et des compétitions interclubs de l’UEFA.
Cet accord majuscule renforce non seulement la place de Canal + en tant que référence numéro un pour le rugby français, mais il établit également une nouvelle référence pour le succès commercial de ce sport au niveau mondial.
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