Depuis la sortie médiatique (suicidaire ?) de Jaume Roures, Président de Médiapro, concernant sa volonté de renégocier le contrat des droits TV de la Ligue 1 et Ligue 2, les acteurs du football sont dans l’expectative.
Hier, Jean-Michel Aulas, Président de l’Olympique Lyonnais, a accordé une interview au Parisien dans laquelle il s’exprime sur la situation tendue entre Médiapro (Téléfoot) et la Ligue de Football Professionnel (LFP). « Il faut qu’ils payent, et s’ils ne payent pas, il y aura des négociations avec d’autres » a notamment répondu le Président de l’OL.
L’idée que je veux défendre, c’est qu’il faut un Spotify du foot ou un Deezer du foot, il faut une offre unique avec un prix attractif et que le public n’ait plus à se poser la question sur quelle chaîne est le match. »
https://twitter.com/JM_Aulas/status/1316344020503846914
Outre les possibilités Canal+ et beIN SPORTS (une offre d’abonnement couplée à 25€/mois est actuellement proposée), Aulas évoque également d’autres pistes en cas d’échec avec Médiapro. « Ils ont évidemment leur mot à dire mais je pense que c’est plutôt vers d’autres opérateurs que la Ligue se tournera. Les temps changent, on n’est plus sur des ventes de droits TV d’exclusivité uniquement, mais aussi sur de la masse. Free s’installe. Amazon a acquis des droits en Angleterre et en Allemagne. L’UEFA discute aussi avec Alibaba. Des GAFA peuvent arriver dans le jeu ou des grandes sociétés de distribution mondiale, comme Netflix, qui ont les capacités de toucher un large public. Ils vont modifier les règles. Mais il faut trouver un prix beaucoup plus bas. L’idée que je veux défendre, c’est qu’il faut un Spotify du foot ou un Deezer du foot, il faut une offre unique avec un prix attractif et que le public n’ait plus à se poser la question sur quelle chaîne est le match. »
Dans l’interview du Parisien, Jean-Michel Aulas évoque également sa pensée sur le non-versement de la deuxième échéance des droits TV par Médiapro.
S’il est évident que la publicité n’est pas bonne pour Téléfoot (et les abonnements à la chaîne) depuis une semaine, elle ne l’est également pas pour le « produit Ligue 1 » et les clubs qui doivent déjà supporter les pertes financières liées à la crise du COVID-19 qui impacte les revenus matchday et sponsoring. Dans leur business model, une grande partie des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 sont « télédépendants ». Lors de l’exercice 2018-2019, les revenus cumulés des 40 clubs professionnels ont ont représenté 2,114 milliards d’euros, dont 1 milliard de droits TV (domestiques + internationaux et Coupes d’Europe).
La société Médiapro cherche-t-elle à renégocier à la baisse son contrat en cours avec la LFP et faire supporter la différence à l’Etat qui propose de nombreuses mesures d’aides aux secteurs les plus touchés actuellement ?
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