Après les premières révélations publiques des Football Leaks, les membres du consortium EIC dont Mediapart, publient une interview aujourd’hui de Gianni Infantino, président de la FIFA.
Une interview réalisée en anglais par des journaux membres de l’IC et qui s’est déroulée le jeudi 16 décembre à Zurich pendant 45 minutes. « Il faut absolument lire les propos de Gianni Infantino, président de la FIFA. Non pas pour ce qu’il dit. Mais pour tout ce qu’il ne dit pas » écrit Mediapart en introduction de l’interview.
Une entrevue qui revient essentiellement sur le rôle des intermédiaires et des agents dans le football, ces derniers étant parfois en conflit d’intérêts, représentant à la fois un joueur et le club acheteur. « L’enjeu est de trouver un moyen de réguler ces conflits d’intérêts. » précise Gianni Infantino. « Avant la mise en place en 2015 d’un nouveau règlement pour les intermédiaires, ce genre de chose n’était pas contrôlé du tout. Mais aujourd’hui, les agents ont l’obligation de faire état, avant le début des négociations, de tout conflit d’intérêts potentiel. S’ils le font et que chaque personne impliquée dans la négociation marque son accord, alors il n’y a pas de problème. »
A quel point est-il acceptable qu’un agent travaille simultanément pour les deux parties ? « Si les choses sont transparentes, si elles se font au grand jour, alors c’est déjà un premier pas. La question : est-ce suffisant ? Toute cette opacité, qu’elle soit réelle ou apparente, montre que nous devons regarder tout cela de plus près. Que nous devons mener un grand travail de réflexion incluant toutes les parties : les joueurs, les clubs, les intermédiaires mais aussi les autorités, la Commission européenne notamment. » ajoute Gianni Infantino. Dans ce but, nous venons, à la FIFA, de mettre en place un comité réunissant tous ces intervenants. Il se réunira pour la première fois au début de l’année prochaine. »
« Nous devons montrer aux fans, et j’espère que nous avons commencé à le faire, que nous travaillons d’une façon sérieuse et honnête. » Gianni Infantino au sujet de la FIFA.
Dans les Football Leaks, il est fait état d’une évasion fiscale de Cristiano Ronaldo à hauteur de 150M€ pendant que Lionel Messi était condamné pour fraude fiscale. Un problème pour l’intégrité du football ? « Si quelqu’un ne paye pas ses impôts ou conduit sa voiture trop vite, ou encore provoque un accident en état d’ivresse, ça ne peut être de la responsabilité de la FIFA. Mais nous pouvons aider à apporter plus de transparence dans les transactions financières liées au football, et plus généralement dans le respect de la législation. Nous devons le faire. L’intégrité du jeu est cruciale pour nous. C’est pourquoi, par exemple, nous avons interdit la détention de joueurs par des tiers-investisseurs (TPO). » a précisé le président de la FIFA.
En fin d’interview, Gianni Infantino a également évoqué le cas de la FIFA, institution qui vit une crise identitaire et de confiance suite aux affaire de corruption. « Nous devons montrer aux fans, et j’espère que nous avons commencé à le faire, que nous travaillons d’une façon sérieuse et honnête. Le football est un sport global, qui rassemble tous les pays du monde, quelle que soit leur situation politique. À cet égard, la transparence que nous nous efforçons de mettre en place, couplée à un peu de tolérance et d’ouverture d’esprit, devrait aider les fans à réaliser que notre seul objectif est que nous puissions jouer au football partout dans le monde. Vous savez, il y a des gens en Russie, au Qatar, partout dans le monde qui adorent le football. Les boycotts et les exclusions n’ont jamais amené la moindre solution. Si nous rencontrons des problèmes, faisons-y face, affrontons-les, discutons-en, regardons de l’avant. »
En parallèle à l’interview (intégralité à lire ici), Mediapart a mis en ligne une interview vidéo réalisée dans la foulée par les journalistes belges du Soir, membre du consortium EIC.
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