Interview – Benjamin Tison, numéro 1 français padel

 

Depuis quelques années, le padel a désormais sa propre rubrique sur notre site, preuve de la professionnalisation de la discipline et son attrait pour les marques.

Il y a quelques jours, nous avons pu rencontrer Benjamin Tison, numéro 1 français, à Tignes dans le cadre des Etoiles du Sport. Le joueur de padel est ambassadeur de la marque automobile Cupra depuis peu aux côtés de Renaud Lavillenie ou encore Florent Manaudou.

 

Sport Buzz Business : Peux-tu te présenter pour celles et ceux qui ne te connaissent pas ?
Benjamin Tison : J’ai 32 ans, pour le padel ce n’est pas trop vieux…Ca peut paraitre vieux pour certains sport mais le numéro 8 mondial et ancien numéro 1 a 42 ans… J’ai commencé à jouer il y a 6 ans seulement, je viens du tennis, j’étais prof et classé -4/6. J’ai essayé le padel par hasard dans le sud de la France et en rentrant à Paris, il était impossible de jouer car il n’y avait pas encore de terrain. Rebelote l’année suivante, je joue au Portugal en vacances, je joue tous les jours. Je rentre et toujours rien jusqu’à ce qu’un centre ouvre. A partir de là, ça été un peu la folie. Je suis né à Mantes-la-Jolie, ma famille est de Perpignan. Le club de tennis de Mantes a fait construire des terrains de padel et j’ai pu m’entrainer là-bas, j’ai porté le projet. Désormais, je vis à Barcelone. Alix Collombon, numéro 1 française, vit également là bas, on est très ami.

Je suis le premier français à avoir participé à un tableau final au World Padel Tour, je joue avec un espagnol. Pour les tournois en France, je joue avec Johan Bergeron, nous sommes Champion de France.

Sport Buzz Business : En quoi consiste ton rôle d’ambassadeur Cupra ?
Benjamin Tison : C’est un partenariat récent, signé il y a 3-4 mois pour une durée d’un an, renouvelable un an si je ne dis pas de bêtises. Cupra est une marque qui se développe très vite, innovante, à l’image du padel qui est, je pense, le sport qui se développe le plus rapidement en ce moment en Europe.

Cupra me met à à disposition un voiture depuis quelques semaines. J’ai la Formentor 150 CH, c’est une très belle voiture ! Mon rôle est d’aider la marque à se faire connaître en France. C’est une marque qui attire l’oeil, une marque sportive et luxe qui reste accessible.

SBB : Cupra est une marque espagnole très impliquée dans le padel de l’autre côté des Pyrénées, ça te bénéficie donc en France.
BT : Ca fait 3-4 ans que les meilleurs espagnols roulent en Cupra, Certains sont « jaloux » maintenant que j’en ai une alors que seuls les tout meilleurs en ont une (rires). Je ne suis que 74ème joueur mondial mais numéro 1 français. Les Numéros 1 portugais et suédois ont également une voiture et sont soutenus par Cupra qui souhaite s’implanter dans les pays où le padel est en train d’exploser. Je bénéficie de l’implication de Cupra dans ce sport et j’en suis très content !

SBB : Le logo Cupra sera visible sur tes équipements ?
BT : Je vais avoir le gros logo Cupra sur la face avant de mon maillot, pour toutes les compétitions. Pour le World Padel Tour, nous avons le droit à 5 logos.

« Les premiers mondiaux ne vont gagner que 10 000€ chacun en gagnant un gros tournoi »

SBB : Est-ce que tu vis de ta pratique padel ? Quel est ton budget annuel ?
BT : Les gains en tournoi ne permettent pas de bien gagner sa vie. Les premiers mondiaux ne vont gagner que 10 000€ chacun en gagnant un gros tournoi. En revanche, les meilleurs vont avoir des centaines de milliers en sponsoring, il ya deux ans ce n’était pas le cas.

Lorsque je suis parti à Barcelone il y a deux ans et demi, je ne perdais pas d’argent mais je n’en gagnais pas non plus. Une année coûte 35 000€ environ tout compris. Je gagnais entre 40 000 et 45 000€ entre les prize money et les sponsors. Depuis l’année dernière et cette année, je commence à gagner un peu d’argent. Les sponsors s’intéressent de plus en plus au padel.

SBB : Qui sont tes partenaires actuels ?
BT : Mes principaux sponsors sont Cupra, la French Padel Shop, Rudy Project, la All In Padel, Nox pour les raquettes/vêtements/chaussures et avec qui je suis en fin de contrat cette année, la FFT et SEF pour le flocage.

SBB : Ton avenir sera-t-il lié au padel ? Comptes-tu investir dans un complexe ?
BT :
C’est possible. Quand j’ai choisi de partir en Espagne, c’était pour devenir le plus fort possible mais également pour vivre une expérience, apprendre une langue et m’ouvrir des portes pour l’avenir.

A l’avenir, pourquoi pas ouvrir un centre, travailler pour une structure… ce qui est sûr, c’est que je vais aider au développement du padel, j’adore ce sport, c’est une vraie passion, je serai un acteur majeur du développement du padel. Je peux m’entrainer tous les jours sans en avoir marre, ce qui n’était pas tout le temps le cas au tennis. Je trouve qu’il y a de superbes valeurs, on verra si elles changent un peu quand il y aura beaucoup beaucoup d’argent !

« J’adore ce sport, c’est une vraie passion, je serai un acteur majeur du développement du padel »

SBB : Quel conseil peux-tu donner aux entrepreneurs qui souhaiteraient monter un complexe de padel ?
BT :
Le business plan est important, je pense qu’en dessous de 6 terrains ça ne peut pas tenir. Ca dépend aussi du loyer, c’est plus dur à Paris que dans d’autres régions, il faut acheter si c’est possible, ne pas lésiner sur la qualité du centre. On a encore le modèle associatif en France, on met deux terrains ici, par là… En Espagne, en Suède ou encore en Italie, c’est beaucoup de structures privées de 10-12 terrains avec un bar, des restaurants de qualité. Le padel est un sport convivial, on est à 4, on se retrouve après. Pour moi en France on fait encore trop de centres moitié-moitié. Soit il manque de la hauteur, soit il n’y a pas la place pour sortir car c’est un sport qui peut se jouer en dehors du terrain. Ca peut être un frein au développement de ce sport en général. Ca demande plus d’argent au début mais investir dans un vrai beau centre permet de se démarquer des autres et d’attirer plus de monde. A Bordeaux, Lyon, Toulouse, Montpellier, Perpignan, les complexes sont à 12-15 terrains et il faut réserver 15 jours avant. Aujourd’hui, il y a tellement peu de terrains qu’il y a de la place pour tout le monde, il n’y a pas de concurrence malsaine.

SBB : Quel sponsor ou secteur d’activité rêves-tu de séduire ?
BT :
 Compter sur Cupra est déjà une belle étape pour moi. C’était une voiture qui me plaisait beaucoup. Sinon j’aimerai bien avoir une marque de parfum ou de montres.

SBB : Comment gères-tu ces aspects sponsoring ?
BT : J’ai quelqu’un qui s’occupe des partenariats pour moi depuis 1 an et demi, Robin Haziza, ancien joueur et sélectionneur de l’Equipe de France Femmes. Il fait partie de la structure T&T (NDLR : agence de représentation lancée par Tony Parker et Teddy Riner). Mon niveau a augmenté car j’ai quelqu’un qui s’occupe de moi, Robin gère tout et prend un pourcentage comme un agent classique. Il est très bon dans ce qu’il fait, il représente également Alix.

« Mon niveau a augmenté car j’ai quelqu’un qui s’occupe de moi, Robin (Haziza) gère tout et prend un pourcentage comme un agent classique. »

SBB : Comment t’aide la Fédération Française de Tennis ?
BT : On a une convention, un petite aide qui représente environ 1/10e du budget à l’année, 5 000€, 6 000€, 7 000€ en fonction des objectifs. La Fédération a a changé de gouvernance depuis un an, on va voir ce qui va se passer, ils ont l’air de vouloir développer l’activité. Arnaud Di Pasquale est directeur du padel. Il a une grande motivation à l’idée de développer le sport, il va y avoir de gros évènements, de belles choses vont arriver.

SBB : Canal+ a récupéré les droits du World Padel Tour, est-ce que le public français te verra ?
BT : Canal+ devrait diffuser les tournois à partir des 1/4 de finale. Pour nous les français, c’est très dur d’arriver là. Alix (Collombon) a fait un 1/4 cette année sur le circuit. Il y aura un tournoi World Padel Tour en France en 2022, c’est très bien engagé, je pense que j’aurai une Wild Card pour le tableau final. D’une manière générale, c’est une bonne nouvelle pour la discipline, ça permet d’augmenter la visibilité et d’attirer des sponsors.

SBB : Ton binôme, Johan Bergeron, que nous avons contacté, a une question pour toi ! Depuis que tu as rencontré Anthony Lopes, le gardien de but de l’Olympique Lyonnais, es-tu prêt à supporter l’OL plutôt que l’AS Monaco ?
BT : Je l’ai rencontré il y a quelques jour à la All In Padel (NDLR : Lopes est actionnaire du complexe). Je ne le connaissais pas, je l’ai trouvé très posé, loin de l’image du footeux que j’avais. Lyon remonte dans mon estime, c’est un club que je n’aimais pas, maintenant je tolère l’OL ! (rires)

SBB : Pourquoi l’AS Monaco ?
BT :
 Lorsque j’étais tout petit et que je commence à suivre le foot, il y a Trezeguet, l’AS Monaco a une belle équipe ! En 2003-2004, ils font la belle épopée avec la finale de la Ligue des Champions en battant le Réal Madrid et Chelsea. Depuis j’ai toujours suivi le club, même en D2. Je suis un vrai supporter de l’AS Monaco, on est 10 en France, mais je suis dedans (rires), Jo me chambre, ça ne m’étonne pas qu’il est posé cette question !

 

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