Interview : Clément Troprès, Directeur Exécutif Sport&Co

Clément Troprès

 

En un peu plus d’une décennie, Sport&Co s’est imposé comme un acteur incontournable du basket français. 

Pour en savoir un peu plus sur les activités de la régie commerciale (10M€ de CA) appartenant au Groupe WeTeam (anciennement Heptadev), nous avons posé quelques questions à Clément Troprès, Directeur Exécutif de Sport&Co.

 

SportBuzzBusiness.fr : Depuis combien de temps travaillez-vous dans le marketing sportif ? Quel cursus scolaire avez-vous suivi ?
Clément Troprès : Cela fait bientôt 10 ans. Je suis ingénieur des Mines de formation et j’ai décidé de me lancer dans le basket à la sortie d’école. J’ai été Directeur Marketing et Développement de la Ligue Nationale de Basket en 2011 et j’ai rejoint Sport&Co en 2016.

SBB : Chez Sport&Co, en quoi consiste votre poste de Directeur Exécutif ?
CT : Diriger l’agence en définissant les stratégies de création de valeur pour les ayant-droits, ligues, fédérations ou clubs que nous conseillons et pour qui nous commercialisons les droits. Nous sommes 8 à diriger 4 agences filiales d’un groupe de communication « WeTeam » dont Sport&Co fait partie.

« Le basket représente plus de 60% du chiffre d’affaires de l’agence, c’est 6 millions d’euros pour le basket français »

SBB : Le basket est très présent chez Sport&Co, pouvez-vous nous rappeler les principaux comptes et votre rôle ?
CT : Effectivement, le basket représente plus de 60% du chiffre d’affaires de l’agence. Nous nous occupons de nombreux acteurs dans le basket. Des institutions, la LNB et la FFBB ; des clubs en régie pleine Pau-Lacq-Orthez en Jeep ELITE et Quimper en PRO B ; LDLC ASVEL sur une opération ponctuelle avec son académie ; des entreprises privées comme Next Régie (régie média de RMC) ou la Hoops Factory.

SBB : Vous souvenez-vous historiquement à quel moment Sport&Co a commencé à œuvrer dans le basket français ?
CT : Bien sûr, lorsqu’Eric Conrad a créé Sport&Co, le premier client fut l’Elan Béarnais Pau-Lacq-Orthez avec l’emblématique Pierre Seillant aux commandes du club.
Je suis arrivé en 2016 à l’agence qui générait à l’époque un peu plus de 2 millions d’euros de chiffre d’affaires pour ses détenteurs de droits. 3 ans après nous cumulons plus de 6 millions d’euros de chiffres d’affaires pour le basket français. Plus d’une dizaine de collaborateurs interviennent chaque jour pour contribuer aux projets de nos clients du basket. C’est une vraie fierté de travailler chaque jour dans le but de créer de la valeur pour notre sport.

SBB : Le Naming de Jeep négocié par Sport&Co arrive à échéance en juin 2021, à quel moment allez-vous entamer des discussions avec l’annonceur sur une éventuelle prolongation ? Quel est le bilan à mi parcours ?
CT : Je ne suis bien évidemment pas habilité à communiquer sur ce sujet mais sachez simplement que les discussions avec Jeep sont constantes depuis le premier jour de notre alliance. Un partenariat qui marche est toujours un partenariat en mouvement ! Il y a une vraie dynamique constructive entre la LNB, Jeep et son conseil Lagardère Plus pour faire évoluer le périmètre d’activation du partenariat. Comme l’a précisé Stephane Labous, CMO FCA (Fiat Chrysler Automobiles), lors de l’observatoire du Naming chez Sporsora, le taux de reprise des médias du nom est supérieur à 80% et les études de valorisation média nous placent en tête des Naming de compétition.

« Il y a une vraie dynamique constructive entre la LNB, Jeep et son conseil Lagardère Plus pour faire évoluer le périmètre d’activation du partenariat »

SBB : Le contrat TV avec RMC Sport arrive à échéance en fin d’année. L’audience des matchs vous pose-t-elle un problème ?
CT : Je ne suis pas d’accord avec votre analyse. J’ai été en première ligne des négociations avec Altice il y a 5 ans lorsque j’étais à la LNB. Je pense que le choix fait par Alain Béral, le Président de la LNB, a été le bon. Il a permis de doubler le montant des droits TV pour la LNB sur 5 saisons, il a permis d’associer la LNB à un groupe télécom qui dispose d’un parc de plus de 20 millions de clients en fixe et mobile, un groupe qui a déployé sa stratégie au niveau acquisition de droits premium sur la Ligue des Champions, la Premier League et l’Euroleague. Ce dispositif permet également à LNB de disposer d’une liberté forte sur le digital pour mettre en avant ses contenus et même par le passé une dizaine de matchs en clair sur les réseaux sociaux. Nous travaillons main dans la main avec Next Régie pour proposer des plans médias cohérents et pertinents pour les partenaires du basket français dont le nombre n’a cessé d’augmenter. Côté Sport&Co, nous sommes donc satisfaits du traitement réservé aux partenaires du basket professionnel français dans le groupe Altice.

SBB : Le contrat avec le groupe Altice a donc permis une mise en avant intéressante de la Jeep Elite et de ses partenaires sur la radio RMC notamment, est-ce un point positif qu’il faut maintenir ?
CT : C’est un asset performant qui nous permet de déployer des plans médias sur-mesures et complémentaires pour les partenaires de la LNB. Le MVP TCL est annoncé chaque semaine en direct sur RMC. L’Amazon Shoot Challenge est diffusé entre le 3ème et 4ème quart temps sur tous les matchs de Jeep ELITE en direct sur RMC Sport. Quel sport peut aujourd’hui se targuer d’avoir créé une animation public sur plus de 600 matchs de Jeep ELITE et PRO B, diffusée en direct sur chaque match TV et parrainée par l’un de ses partenaires majeurs Amazon ?

SBB : Les revenus de la LNB sont en hausse depuis plus de 5 ans, quel est selon vous le plafond maximum que peut engranger la ligue à terme, en envisageant par exemple un Nameur pour la Pro B et la monétisation d’autres produits commerciaux ?
CT : Je laisse le soin à la LNB de communiquer sur ses chiffres et ses objectifs. De notre côté, nous accompagnons la LNB et sa direction générale pour l’aider à créer, imaginer afin d’augmenter année après année ses revenus.

SBB : Comment parvenez-vous à être force de proposition auprès d’annonceurs à investir dans l’écosystème français du basket ?
CT : Notre principale force réside dans l’amour que nous éprouvons pour ce sport. Quand on aime le produit que nous marketons, il est beaucoup plus facile pour le vendre. Ensuite le basket est un sport très apprécié, invitez un client dans une salle de basket et vous avez déjà une bonne partie du chemin réalisée car le taux de satisfaction est souvent proche de 100%.
Notre expérience terrain dans les clubs nous permet également de comprendre et appréhender les enjeux des petites, moyennes et grandes entreprises : du plus petit partenaire à 250€ jusqu’à un montant à 7 chiffres pour le plus gros.
Enfin la créativité des équipes de Sport&Co, l’ouverture d’esprit, les projets et le dynamisme des dirigeants pour lesquels nous travaillons que ce soit à la LNB ou dans nos clubs à Quimper ou Pau-Lacq-Orthez, nous permettent de construire des projets stratégiques sur-mesure répondant aux besoins des partenaires qu’ils soient locaux ou nationaux.

« Nous employons des salariés qui travaillent dans les bureaux des clubs. Nous sommes rémunérés sous forme d’une commission sur le chiffre d’affaires généré »

SBB : Au niveau local, avec combien de clubs travaillez-vous ? Quel est le modèle de fonctionnement ?
CT : Nous sommes sur un format de régie pleine à Pau et Quimper. Le deal est assez simple puisque nous employons des salariés qui travaillent dans les bureaux des clubs, nous gérons toute la partie administrative et financière relative aux partenariats privés depuis Paris. Nous sommes rémunérés sous forme d’une commission sur le chiffre d’affaires généré qui nous permet de financer l’ensemble du dispositif. C’est un système gagnant-gagnant.
A Quimper par exemple et pour notre deuxième saison de collaboration, son Président, Bernard Kervarec, était très fier d’annoncer que nous allions surement dépasser la barre symbolique du million d’euros de chiffre d’affaires marketing cette saison dans une salle de 2 000 places coincée entre le fleuve et la gare, soit plus de 70% d’augmentation par rapport au jour de notre arrivée. La clé du succès réside avant tout dans la vision et le projet déployés par les dirigeants du club que nous accompagnons au quotidien avec 2 salariés Sport&Co présents quand certains clubs de Jeep ELITE n’ont parfois qu’un commercial pour gérer.

SBB : Quel projet sur-mesure mettez-vous en place dans les clubs ?
CT : Pour démontrer l’intérêt d’une Arena à Quimper, les dirigeants ont décidé de délocaliser un match à 60 km à Brest dans une salle qui sera, espérons le comme l’année passée, à guichet fermé à plus de 5 000 places. Nous créons des offres sur-mesure pour plus de 1 000 VIP sur cette opération organisée par un club qui était dernier à moitié de saison du 3ème échelon il y a 4 ans. Un best case pour nous !

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