Interview : Cyril Mejane, directeur éditorial de Skweek, nous explique comment la plateforme se prépare pour le Final Four d’Euroleague avec l’As Monaco

A partir de vendredi, la ville lituanienne de Kaunas accueille le final four de l’Euroleague. Un dernier carré dans lequel s’est invité l’AS Monaco Basket.

Une aubaine pour Skweek, diffuseur français de la compétition depuis cette année. Son directeur éditorial, Cyril Mejane se confie et dresse le premier bilan de Skweek.

 » L’histoire est incroyable pour nous et pour le basket français »

SBB : Un club du Championnat de France dans le final four de l’Euroleague. Vous ne pouviez pas rêver mieux comme publicité pour Skweek non ?

Cyril Mejane : Ah non, c’est parfait ! C’est parfait pour l’histoire. C’est notre première année, nous avons lancé la plateforme Skweek en octobre dernier et on a la chance d’avoir un parcours incroyable de Monaco. L’histoire est incroyable pour nous et pour le basket français, ça fait plus de 20 ans qu’il n’y a pas eu un club français dans le final four de l’Euroleague. En début de saison, on s’était dit « Monaco a une chance, ça peut être parfait pour nous ». Mais on ne voulait pas trop anticiper le fait que ça arrive.

On a aussi eu la chance d’avoir la victoire européenne de l’ASVEL en EuroCup Women (contre Galatasaray le 12 avril). On a aussi eu la finale de l’EuroCup perdue cette fois par Cholet. On a diffusé les deux finales en gratuit. Le fait d’avoir Monaco sur ce final four, c’est parfait pour nous en termes de communication, visibilité, marketing et de présence éditoriale. On met en place un énorme dispositif. On l’aurait fait dans tous les cas mais le fait qu’il y ait Monaco nous apporte un storytelling parfait pour Skweek.

SBB : Quel dispositif allez-vous mettre en place durant ce Final Four ?

CM : La demi-finale de Monaco sera co-diffusée en clair sur la chaîne L’Équipe. Si Monaco va en finale, bien entendu, il y aura aussi une co-diffusion avec L’Équipe sur le match.

Sur Skweek, on aura un dispositif beaucoup plus important. Vendredi et dimanche, on va faire plus de 7 heures d’antenne. On prendra l’antenne une heure avant le début du match, on va enchaîner les deux rencontres, et pareil dimanche avec la petite finale et la finale puis les debriefs. Donc, 7 heures d’antenne vendredi et 7 heures d’antenne dimanche. En plus, nous sommes diffuseur exclusif dans le monde du tournoi « Next Generation » des jeunes qui a lieu de jeudi à dimanche, on diffuse 4 matchs par jour. Donc, là, en terme de dispositif éditorial, de streaming et de contenu, on est sur quelque chose de jamais-vu en France. C’est du jamais-vu pour un média français dans le basket ! Nous sommes sur un dispositif Ligue des Champions de football (NDLR : Cyril Mejane est ancien rédacteur en chef RMC Sport). Notre offre sur Skweek va être incroyable. On aura du débat, nos consultants seront sur place, des reportages, des interviews exclusives, des invités exclusifs… 

« Pour une première saison, on n’a pas à rougir de toutes les plateformes ou chaînes de sport qui existent depuis longtemps ! »

SBB : Quel bilan tirez-vous de cette première année pour Skweek ?

CM : C’est un bilan ultra positif. On n’a quasiment pas eu, enfin ce n’est même pas quasiment, on n’a tout simplement pas eu de couac cette année. À la fois en termes de production télé, en terme technique, on a fait exactement ce qu’on voulait avec nos équipes. Sur tous les matchs de l’ASVEL ou de Monaco avec des dispositifs uniques. Des avants-match de 40 minutes, des mi-temps, des après-matchs, des tournages en inside avec les équipes, des reportages, des résumés de match avec des interviews à l’intérieur… Des choses qui sont, une fois de plus, du jamais-vu pour un média français dans le basket. Point de vue production, c’était niquel. En terme éditorial avec mes équipes, pareil, on s’est fait plaisir, c’est-à-dire qu’on a délivré toute l’année des choses uniques. On a commenté tous les matchs d’Euroleague, on a commenté les différentes compétitions. On développe le 3v3 avec le world tour FIBA qu’on a commencé il y a deux semaines. Bien entendu, il y a toujours des petites choses à régler, des choses sur lesquelles on peut aller encore plus loin et on va progresser. L’année prochaine, en saison 2, on va faire des choses encore plus fortes, encore plus importantes en essayant d’être encore plus innovant. Mais pour une première saison, pour une plateforme qui est toute jeune, on n’a pas à rougir de toutes les plateformes ou chaînes de télé de sport qui existent depuis longtemps.

SBB : Est-ce qu’en terme d’abonnement vous avez atteint vos objectifs ?

CM : Je ne peux pas donner de chiffres mais on est dans nos objectifs. Par rapport à ce qu’on s’était fixé en début de saison, on est dedans. On profite en plus des offres qui ont été mises en place ces derniers mois, avec le « discovery pass » qui permet d’accéder gratuitement à des avants matchs ou à certains matchs comme les finales de Cholet ou de l’ASVEL woman, ou de regarder le FIBA World Tour en 3v3. Ça permet également d’accéder 24h/24 à la chaîne gratuite, « Skweek 24/7 ». Il y a « le money time pass » mis en place il y a deux mois qui est une offre à 9,99€ puis maintenant à 7,99€ qui permet d’avoir accès à toutes les rencontres de toute la saison et de voir les matchs du final four en direct. Toutes ces offres, à la fois payantes et gratuites, ont permis d’avoir plein de nouveaux abonnés. Et puis le parcours de Monaco nous a évidemment permis de fidéliser le public français et les amateurs de basket. Mais pas que. Les playoffs d’Euroleague sont juste incroyables. La bagarre entre le Real Madrid et le Partizan Belgrade, on ne va pas se mentir, nous a bien aidé, sur les réseaux sociaux, on a fait des chiffres incroyables. On a tout pour que les gens viennent nous voir et s’abonner. Donc oui, on est exactement dans les objectifs qu’on s’était fixés en début d’année grâce finalement à cette magnifique saison sportive et grâce à tout ce qu’on a mis en place à côté.

« En terme de dispositif éditorial, on est sur quelque chose de jamais-vu pour le basket français ! »

SBB : Il y a quand même pas mal de matchs accessibles gratuitement. Est-ce qu’à terme, Skweek pourrait devenir une chaîne gratuite ?

CM : Non, non. On reste quand même un dispositif payant. Il y aura toujours ce mélange entre du payant et du gratuit. On est en train de réfléchir à un développement en terme éditorial pour la saison prochaine, qu’on annoncera fin juin. Mais il y aura toujours ce mélange des deux.   

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