Interview d’une volontaire pendant les JO de Paris 2024 : « On travaille beaucoup mais on ne regrette pas du tout ! »

Credit : Sport Buzz Business

À 22 ans, Coraly fait partie des milliers de bénévoles qui participent au bon fonctionnement de ces Jeux Olympiques de Paris 2024. Entre épreuves, tenues et horaires, elle nous raconte.

Ce ne sont pas ceux à qui on pense en premier et pourtant, sans eux, ces Jeux Olympiques seraient bien différents. Ils sont 45 000 à travailler gracieusement pour faire que ces olympiades parisiennes soient les plus réussies possible. À coup de 38, parfois même 40 heures par semaine, ces bénévoles vivent aussi, à leur manière, les JO de l’intérieur.

Logiquement, la quantité de volontaires soulève à nouveau l’éternel débat du bénévolat sur des évènements sportifs comme les JO qui génèrent des milliards de revenus. En 2022, l’appel aux bénévoles pour la finale de l’UEFA Champions League au Stade de France avait reçu quelques critiques sur les réseaux sociaux.

En attendant, le bénévolat lors d’un évènement sportif offre évidemment de nombreux points positifs aux participants qui peuvent vivre une expérience de vie unique, enrichir leurs compétences et développer leur réseau. 

Sur le playground Décathlon installé à la grande Halle de la Villette, c’est en tenue, avec le sourire et une énergie communicative que Coraly Pruvot (22 ans) répond à nos questions. Une tenue conçue par Decathlon qui offre une forte visibilité à la marque pendant ces Jeux.

 

Sport Buzz Business : Comment es-tu devenue volontaire sur ces JO ?

Coralie Pruvot : J’ai 22 ans et ça fait 4 ans que je suis chez Décathlon. Je suis gymnaste depuis que je suis toute petite et j’avais entendu qu’ils avaient besoin de volontaires pour les Jeux Olympiques. On a eu la chance avec Décathlon d’avoir accès à la plateforme 2 à 3 mois à l’avance donc on avait la possibilité de postuler et de faire toutes les démarches pour s’inscrire et potentiellement être sélectionné.

J’ai fait les démarches il y a un an et demi, on nous demandait de choisir les dates auxquelles on était disponible, les disciplines et les secteurs. J’avais demandé la gymnastique, mais aussi le basketball et le handball et j’ai eu ma réponse en septembre dernier comme quoi j’avais été sélectionné, d’abord en tant qu’équipementier officiel technique.

SBB : En quoi ça consiste ?

C. P. : J’accompagne les juges en gymnastique, il y en a une soixantaine sur le plateau, et le but, c’est que tout se passe bien pour eux. On leur ramène des feuilles, des stylos… On les dirige également sur le site qui est très grand pour qu’ils sachent où aller. Je suis arrivé il y a une semaine à Bercy et j’ai été sélectionnée pour une deuxième mission pour faire les cérémonies des vainqueurs et donc faire l’installation des podiums. On ne fait pas la remise des médailles, mais nous, on a 2 minutes pour installer le podium et que tout soit en place pour que les athlètes soient dans les meilleures conditions.

« C’est très chaud d’installer le podium Olympique en 2 minutes ! »

SBB : Et comment ça s’installe un podium des Jeux Olympiques ? Comme un Lego géant ?

C. P. : C’est exactement ça ! Les podiums Olympiques cette année, c’est un système d’aimant. C’est très lourd, on est une vingtaine à le porter. Le but, c’est qu’en 2 minutes, on installe une moquette sur le praticable pour le protéger, d’autres plaques pour protéger le podium, et enfin le podium, tout ça en 2 minutes !

Credit : O. Arnau / SIPA / SIPA

SBB : 2 minutes c’est court…

C. P. : C’est très chaud ! C’est très difficile parce qu’il y a une énorme pression qui se créée en l’espace de 30 secondes quand on nous dit « Go ! Go ! Go ! Il faut y aller ! ». La première soirée, on a mis 3 minutes 50, ou quelque chose comme ça, et la deuxième soirée, on a mis 2 minutes 30 donc on était vraiment dans le timing parfait, c’était très bien !

SBB : Donc concrètement, à quoi ressemble une journée d’une volontaire aux Jeux de Paris 2024 ?

C. P. : Quand je suis arrivé pour mes premières missions, j’étais en « shift » de 15h à 23h, donc une longe plage horaire. Le premier jour, on nous a montré à quoi ressemblait les sous-terrains de Bercy, c’est un peu un labyrinthe. On accompagnait les juges pour leur montrer ou était leur salle de réunion et où ils devaient aller sur le plateau de compétition. Les premiers jours, on pouvait aller dans les gradins parce que la compétition n’avait pas commencé, c’étaient seulement les entraînements. Après, on va manger, ensuite, on continue à guider les juges, s’assurer qu’ils aient tout ce qu’il faut. Le temps qu’ils nous restent, on regarde la compétition depuis les centres des volontaires.

Credit : Decathlon

« À défaut de pouvoir y aller en tant que juge de gymnastique, autant y aller comme bénévole ! »

SBB : Vous êtes une des actrices de ces Jeux. C’était indispensable pour vous de participer d’une manière ou d’une autre à ces Jeux Olympiques ?

C. P. : Moi, depuis que je suis toute petite, je me suis calé sur la gymnastique et j’ai passé mes diplômes de juges. Pour être juge à l’international, il faut gravir les échelons : championnat de France, championnat d’Europe puis du Monde avant de pouvoir faire les Jeux Olympiques et j’avais toujours dit à mes parents que je voulais faire les Jeux Olympiques en tant que juge. Malheureusement, avec le travail, j’ai eu moins de temps et quand j’ai vu cette opportunité d’être bénévole, je me suis dit « À défaut de pouvoir y aller en tant que juge, autant y aller comme bénévole ! ». C’était une façon de me dire « Je suis allé aux Jeux Olympiques, j’ai participer aux Jeux Olympiques » qui plus est en France donc c’était encore plus facile !

SBB : Tous les athlètes disent que l’ambiance est incroyable. Vous, en tant que bénévole, comment est-ce que vous ressentez cette ambiance ?

C. P. : Pour les compétitions où j’étais présente dans le stade, j’étais dans les sous-terrains et on avait vue sur la compétition à la fin et on voyait cette ambiance, ça tremblait dans le stade ! La gymnastique, c’est connu pour l’ambiance et là, même si les supporters ne sont pas tous du même pays, le stade tremble, ça hurle de partout, c’est convivial, c’est souriant et c’est agréable ! Les athlètes ont l’air de bien apprécier ce qu’il se passe. Quand on voit que le public est à fond, nous, les volontaires, ça nous donne encore plus envie !

Credit : Sport Buzz Business

« On a tous la même passion pour les Jeux Olympiques donc les heures, on les sent moins passées »

SBB : Comment vous trouvez ces tenues de volontaires Décathlon ? Vous n’avez pas trop chaud ?

C. P. : Non, franchement, ça va ! J’étais très surprise du choix des tenues. J’avoue, j’avais essayé de fouiner pour voir à quoi ça allait ressembler, mais ils avaient bien caché leur jeu parce que rien n’était disponible ! À la sortie de la tenue, j’étais curieuse de voir ce que ça allait donner en vrai parce que les couleurs étaient vraiment géniales. Le jeu de couleur est super ! Au niveau du porté, les chaussures sont agréables, on marche beaucoup quand même. Les tenues sont respirantes. Le fait que le bas puisse se mettre en pantalon ou en short, ça créé une double tenue. On a le chasuble qui nous rappelle le travail donc on n’est pas trop perdu. Le bob fait un peu toute la tenue. Il y a beaucoup de gens dans la rue qui essaye de nous le prendre et nous demande où on l’a eu. Décathlon, vous pouvez rééditer une collection de bob sans problème !

SBB : Vous êtes bénévoles donc vous n’êtes pas payés alors que vous travaillez beaucoup. Est-ce que ce n’est pas frustrant ?

C. P. : Ce n’est pas frustrant parce que ce n’est pas la même expérience que lorsqu’on va au travail tous les jours. Là, c’est une expérience où on est avec des personnes qui aiment ce qu’ils font, on est tous là pour la même chose, on a tous la même passion pour les Jeux Olympiques donc les heures, on les sent moins passées. On découvre d’autres personnes, d’autres nationalités, on a quand même beaucoup d’étranger dans ce cursus. Ça nous permet d’échanger sur nos expériences et ça donne une ambiance vraiment géniale ! On n’a pas le côté frustrant de se dire « Cette semaine, j’ai travaillé 40 heures… ». Même si on est fatigué, c’est de la bonne fatigue, on a passé des bons moments, on a vu des belles choses donc on ne regrette pas du tout !

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