Après 22 ans au Comité International Olympique (CIO), notamment à la tête du pôle réseaux sociaux, Alex Huot a lancé il y a un an son agence baptisée « Share Of Voice ».
Installée à Lausanne en Suisse, l’agence propose des solutions numériques à destination des marques, équipes, athlètes… En parallèle, Alex Huot vient de lancer également « Sponsor Seeker », une plateforme de données qui doit aider les acteurs du sport, dont les sportifs, à mieux monétiser leur présence sur les réseaux sociaux.
Pour en savoir plus sur ce projet entrepreneurial, nous avons posé quelques questions à Alex Huot dans le cadre de notre rubrique « Entreprendre dans le Sport ».
« Quitter le CIO après plus de 22 ans n’est en aucun cas un « au revoir » au mouvement olympique mais plutôt un grand bonjour depuis ma base numérique à Lausanne ! »
SBB : Pouvez-vous nous présenter « Share of Voice » et « Sponsor Seeker » ?
Alex Huot : Share of Voice est une entreprise basée à Lausanne qui se positionne en tant que leader mondial dans la fourniture de solutions basées sur les données. À l’avant-garde de son domaine, elle capitalise sur les Big Data et les propriétés détenues et exploitées pour fournir des informations complètes qui influencent considérablement la stratégie, la distribution, la localisation et la monétisation. Son expertise mondiale la distingue nettement comme ressource principale pour l’intelligence de l’industrie.
Un témoignage de la puissance de l’entreprise est sa capacité à exploiter des milliards de points de données, lui accordant une compréhension inégalée de l’industrie du sport. Cette vaste connaissance est alimentée par un éventail d’outils sophistiqués qui surveillent et analysent le paysage industriel en constante évolution.
En manifestation de ses capacités, Share of Voice a présenté SponsorSeeker.org. Cette plateforme avant-gardiste, intégrée avec des psychographies de la société Audience, vise à autonomiser divers acteurs de l’industrie du sport, tels que les athlètes, les équipes et les marques. Elle leur offre une compréhension transparente de leurs followers et les équipe d’informations sur le contenu le plus impactant à publier, ouvrant une voie directe à la monétisation.
L’origine de Share of Voice remonte à ma fondation en tant que PDG innovant. Mes réalisations comprennent l’introduction du concept de diffusion web en direct au Comité International Olympique (CIO) en 2001. Mes stratégies avant-gardistes ont conduit à la croissance exponentielle de la présence numérique du CIO, rassemblant des dizaines de millions de followers et des milliards d’interactions.
SBB : Justement, pouvez-vous revenir sur votre expérience au CIO, est-ce que le choix a été difficile de quitter votre poste ?
AH : J’ai commencé au CIO en tant que volontaire aux JO d’Atlanta 96. Puis j’ai créé trois sites internet pour le CIO et ensuite j’ai été intégré dans le département de communications et nouveaux médias au sein du CIO. Gentiment, je suis monté en grade et j’ai été nommé responsable d’internet et ensuite responsable des médias sociaux. En tout, j’ai fait partie de dix-huit éditions des JO incluant les JO de la jeunesse.
La décision de quitter mon poste au CIO après plus de 22 ans n’est en aucun cas un « au revoir » au mouvement olympique mais plutôt un grand bonjour depuis ma base numérique à Lausanne ! Avancer et innover nécessite parfois de sortir des sentiers battus, et d’expérimenter. La capacité de bouger rapidement et d’essayer de nouvelles approches, même si cela signifie « casser les choses », est souvent la clé pour rester en tête dans le monde digital.
« Aider les athlètes en difficulté financière est une cause qui me tient à cœur »
SBB : Quel est le point de départ de cette création, votre motivation à entreprendre et vous lancer ?
AH : C’est les valeurs olympiques ! Les Jeux olympiques ont toujours été un symbole de solidarité et d’unité, et le fait que je me sois porté volontaire pour les JO d’Atlanta montre mon engagement envers ces valeurs. Ma création de « Sponsor Seeker » est une continuation de cet esprit. Aider les athlètes en difficulté financière est une cause qui me tient à cœur, surtout à une époque où le soutien financier peut faire toute la différence pour un athlète qui poursuit ses rêves.
SBB comment comptez-vous vous démarquer de la concurrence ?
AH : C’est à travers l’innovation tout en gardant une petite équipe et une ouverture d’esprit vers les changements technologiques. Il y a aussi mon expérience qui est assez unique surtout dans le domaine du sport et de la technologie.
SBB : Quel est le business model de Sponsor seeker ? Comment gagnez-vous de l’argent ?
AH : En ce moment je suis en discussion avec différents partenaires pour l’intégration de cette solution à grande échelle. Je n’ai pas conçu sponsor seeker pour faire de l’argent dans un premier temps. Je l’ai conçu pour répondre à un besoin important chez les athlètes de manière générale. Dans un deuxième temps ce que j’ai implémenté est un business model basé par projet et par types de clients comme une fédération sportive, un club ou franchise, ou un sponsor. Je gagne ma vie sur le consulting, développement de stratégies et créations de campagne et contenu.
SBB : Quelle stratégie mettez-vous en place pour développer la notoriété de Sponsor seeker ?
AH : Sponsor Seeker a été lancé au début du mois de juin. Je suis en pleines discussions avec des ambassadeurs et des organisations nationales et internationales qui ont eux aussi besoin d’un outil comme Sponsor Seeker pour faire passer le mot. J’utilise les réseaux sociaux ainsi que mes blogs.
« Pour faire de grandes choses, il ne faut pas toujours de grands moyens. Il faut surtout aimer ce qu’on fait, avoir de bonnes idées et une volonté d’arriver aux buts. »
SBB : Êtes-vous à la recherche de fonds, de partenaires, de futurs collaborateurs ?
AH : En ce moment je viens de recevoir un premier round de funding et je suis en train de transformer Share of Voice en SA. Oui je cherche aussi de futurs collaborateurs.
SBB : Quelles sont vos principales difficultés rencontrées pour le moment dans ce projet entrepreneurial ?
AH : Share Of Voice va célébrer sa première année à la fin du mois d’octobre. C’est vrai que le climat économique est un challenge pour beaucoup d’entreprises, mais je suis chanceux, car j’offre des services aux clients que j’offrais en interne quand j’étais au CIO et il y a beaucoup de demandes. En ce moment, je suis en train d’agrandir l’entreprise, mais pas à pas, car je ne veux pas devenir trop gros, car j’aime avoir la capacité de manœuvrer.
SBB : Comment utilisez-vous vos expériences passées dans ce projet ?
AH : J’ai souvent travaillé sur plusieurs choses à la fois et je n’ai jamais eu peur de grands défis. Quand j’ai lancé les réseaux sociaux au CIO j’étais tout seul et j’ai rassemblé plusieurs millions d’abonnés dans les premiers six mois du lancement du projet. Il faut y croire et ne pas trop se poser de questions une fois qu’on a bien réfléchi aux choses.
Lors de mes précédentes missions, j’ai élaboré de nombreux projets pour les athlètes ainsi que pour les divers acteurs du mouvement olympique. C’est vrai que j’ai accumulé pas seulement des pins olympiques mais aussi un savoir-faire qui mène a des résultats importants. Pour faire de grandes choses, il ne faut pas toujours de grands moyens. Il faut surtout aimer ce qu’on fait, avoir de bonnes idées et une volonté d’arriver aux buts.
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