Interview : Florent Manaudou nous détaille sa vision du sponsoring sportif et son éventuelle reconversion

décembre 2021 (photo : SBB)

 

Cet hiver, la marque automobile Cupra a réuni ses principaux ambassadeurs français à Tignes pour participer aux Etoiles du Sport.

Pour développer sa notoriété et son image dans l’hexagone, le constructeur espagnol a notamment misé sur Florent Manaudou.

A 31 ans, le nageur français qui a remporté 4 médailles aux JO dont une en Or sur 50m nage libre à Londres 2012, reste une valeur sûre pour les marques. Sa notoriété en fait toujours l’une des têtes de gondole de la natation et du sport français.

En décembre dernier, nous avons pu poser quelques questions à Florent Manaudou, notamment sur les aspects sponsoring et marketing. Une interview réalisée avant que le nageur français se positionne pour être porte drapeau de la délégation française aux JO de Paris 2024.

 

Sport Buzz Business : Depuis combien de temps es-tu ambassadeur Cupra ?
Florent Manaudou : Je suis ambassadeur depuis le début de l’année dernière mais avec la crise COVID, pas mal de choses ont été reportées… C’est la premiere fois qu’on se retrouve tous ensemble ici aux Etoiles du Sport. Je pense que leur stratégie est d’aller ensemble jusqu’à 2024, il faut leur demander (rires).

« Le monde du sponsoring n’est plus le même qu’il y a dix ans »

SBB : Est-ce facile de travailler avec une marque automobile ?
FM : Cupra me met à disposition une voiture, je roule avec le modèle Formentor.  Avec un produit comme ça, c’est facile de joueur le jeu, c’est un beau produit ! Le seul problème parfois quand je prend trop de plaisirs c’est que j’oublie de poster des choses (rires)… Au quotidien, c’est un vrai plaisir à conduire, j’ai déménagé et je fais pas mal de route pour revenir à Marseille de temps en temps.

SBB : Comment travailles-tu l’aspect sponsoring, notamment avec ton agent Jean-François Salessy ?
FM : La stratégie que nous avons depuis une dizaine d’années, c’est de ne pas être un sapin de Noël et avoir pleins de sponsors. Je préfère avoir des marques que j’aime, qui me ressemblent et qui ont le même ADN que moi. Actuellement mes partenaires sont Puma, Arena, Cupra,… j’ai que des A (rires).. Il y a aussi EDF, PWC et d’autres. Avec Jean-François, on a récemment refusé un contrat avec une grosse marque qui n’était pas dans mes valeurs. Je ne regarde pas que la taille du contrat. Participer à une journée comme celle-ci avec Cupra où on roule sur glace à plus de valeur pour moi qu’un contrat avec des choses qui ne me plaisent pas. On peut se faire sponsoriser par pleins de choses mais il vaut mieux prendre quelques sponsors de qualité, avec qui on s’entend bien, c’est plus facile également de donner plus à 4 ou 5 partenaires.

SBB : Avec Cupra et Puma, tu partages 2 partenaires avec Renaud Lavillenie. Vous avez d’autres points communs ?
FM : On se connait bien. Sur le plan sportif, on a vécu la même chose, le titre Olympique en 2012 à Londres et la médaille d’argent en 2016 à Rio…. On est passionné de moto tous les 2, lui conduit mieux que moi… On est très voitures, motos. On s’est retrouvés sur des évènements comme le Trophée Andros.

SBB : Quel pourrait être votre prochain partenaire commun ?
FM : Une marque de moto par exemple (rires) ! Mais moi je suis plus Ducati et lui plus Yamaha il me semble… Deux partenaires en commun, c’est déjà bien.

« J’aime beaucoup les publicités pour les parfums, c’est très qualitatif. J’aimerais bien un jour un sponsor comme Hermès, Giorgio Armani… »

SBB : Quel est le sponsor avec qui tu rêves de travailler, un secteur d’activité avec lequel tu pourrais associer ton image ?  
FM : J’aime beaucoup les publicités pour les parfums, c’est très qualitatif. J’aimerais bien un jour un sponsor comme Hermès, Giorgio Armani… J’aimais beaucoup la publicité Invictus aussi, mails il me manque quelques tatouages (rires)… Je sais que le monde du sponsoring n’est plus le même qu’il y a dix ans. J’ai connu les partenariats de ma soeur, une période où certains donnaient peut-être plus sans vraiment « faire attention ». Avec les réseaux sociaux, c’est hyper cadré, mesuré, c’est bien aussi.

SBB : Quel conseil donnerais-tu aux jeunes athlètes concernant les aspects sponsoring et marketing ?
FM : De ne pas regarder forcément le nombre de chiffres sur le contrat. Bien sûr, c’est important mais un gros contrat avec une marque qui est décriée peut dégrader tous les autres contrats que l’on peut avoir et même ceux d’après… Il faut avoir une stratégie, s’y tenir et ne pas voir que le court terme, ce n’est pas une bonne idée.

SBB : Est-ce que tu envisages une reconversion dans le coaching ou l’entraînement ? 
FM : J’aimerais bien rester dans le sport. Peut-être que mes envies vont évoluer mais pour le moment je n’ai pas envie d’être coach, ce n’est pas quelque chose qui me botte… mais pourquoi pas faire tout de même un peu de transmission. J’aime vraiment le sport, je suis un connaisseur et si je peux rester connecté à cet univers c’est bien, mais pas forcément dans un seul sport. A côté, j’ai un restaurant, des sociétés dans l’immobilier avec mon frère et ma soeur.

« Consultant dans les médias ? Oui ça me plairait ! »

SBB : Est-ce que tu te vois consultant dans les médias ?
FM : oui ça me plairait ! Pas forcément toute l’année car j’aime bien faire des choses différentes, si je reste dans le même truc toute l’année, je m’emm**** un peu. Je suis un passionné, et quand je me passionne pour quelque chose je peux mettre beaucoup d’énergie et si je lâche, je lâche… je ne fais pas les choses à moitié… ça a des avantages et des inconvénients (rires).

SBB : Est-ce que tu utilise les réseaux sociaux à titre perso ? 
FM : Il y a un côté génial et il y a un côté que j’aime moins, poster à telle heure, comprendre les algorithmes. C’est un véritable travail de faire du réseau social, je gère ça moi-même. il y a des périodes où j’aime bien poster, prendre des photos… j’ai la chance d’avoir des partenaires qui me proposent du contenu.

SBB : Un compte que tu nous recommandes et qui te fait rire ?
FM : Twitter je déteste, c’est le pire réseau social, il y a beaucoup d’anonymat. Sur Instagram, je me suis abonné récemment à « Memes marseillais ». C’est très Marseille (rires), il y a des trucs drôles, j’aime bien les choses un peu légères.

« Twitter je déteste, c’est le pire réseau social, il y a beaucoup d’anonymat »

SBB : Fan de football ?
FM :
 Je suis fan de foot. Je suis supporter de l’OL, je suis né dans la région. J’étais au stade pour le fameux match entre Lyon et Marseille en novembre dernier, à 15 mètres du mec qui a jeté la bouteille… J’étais au Vélodrome pour OM-PSG aussi, j’aime bien l’ambiance de ce stade. Depuis le retour des supporters dans les stades, je ne supporte pas de voir les envahissements de terrain, les jets de bouteilles…

SBB : Est-ce que tu comptes retourner vivre dans ta région d’origine ou une fois que l’on est descendu dans le sud c’est compliqué de remonter ?
FM : Une fois que l’on est descendu c’est compliqué de remonter ! Je n’ai jamais vraiment vécu à Lyon. J’étais plus un mec de la campagne, Villieu à côté de Meximieux. J’ai encore des amis là bas, mes parents,… mais je ne pense pas revenir dans la région même si j’adore la ville de Lyon. Je suis né à Villeurbanne, je serai toujours un lyonnais et supporter de l’OL.

SBB : Est-ce que tu joues au padel, un sport dans lequel investi également Cupra ?
FM : Un peu oui, j’adore ça. Au début, j’avais un peu de mal car j’utilise beaucoup ma force quand je teste d’autres sports mais au padel, ce n’est pas très utile sauf dans certaines situations. J’aime beaucoup le côté stratégique et technique dans ce sport. Si Cupra organise un évènement avec les autres ambassadeurs dont les numéros 1 de la discipline Benjamin Tison et Alix Collombon, je pense que je vais m’amuser plus qu’eux !

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