Depuis cette saison 2022-2023, Kipsta est le ballon officiel de la Ligue 1 Uber Eats et Ligue 2 BKT.
A mi-saison, nous avons souhaité faire le point avec la marque pour un premier bilan. L’occasion de poser quelques questions à Frédéric Boistard, directeur de la marque Kipsta.
Sport Buzz Business : Quel est le bilan des ventes du ballon Ligue 1 à mi-saison ?
Frédéric Boistard : Le bilan est bon, il est conforme à nos attentes et aux moyens en communication et merchandising mis en place pour accompagner le « reveal » du produit et le lancement dans nos magasins. On a laissé une belle place au produit et nous avons mis des moyens qui n’avait pas été fait auparavant, notamment avec la création de films, du merchandising,… on s’attendait à ce que ça fonctionne bien et ça a bien fonctionné. Ce que nous avions prévu de faire lors du premier semestre a été réalisé à la fin de l’été, nous avons fait en 3 mois ce que nous voulions faire en 6. Nous sommes plutôt contents.
SBB : Il y a trois gammes de ballon. 25€, 45€ et 80€. Quelle est celle qui se vend le plus ?
FB : La gamme à 45€ n’est pas en magasin, elle est plutôt réservée à des canaux b2b. En magasin, on avait 99% du stock qui était la version « replica » à 25€ et on avait quelques ballons officiels à 80€ qui sont arrivés plus tard. Au début, il était uniquement disponible sur notre site internet et face à la demande, on l’a mis en magasin. Mais de très très loin, le ballon qui se vend le plus est la version « replica » à 25€.
« Pour la saison prochaine, on ne fera pas un ballon « aller » et un ballon « retour » comme cette saison »
SBB : Chez vous, le ballon le plus haut de gamme est en vente à 80€. L’année dernière avec uhlsport, le ballon le plus haut de gamme Ligue 1 était à 140€. Est-ce qu’en vous choisissant comme partenaire, la LFP voulait rendre les équipements professionnels plus accessible au grand public ?
FB : Je ne vais pas parler à la place de la Ligue de Football Professionnel, par contre ce que je peux vous dire, c’est que chez Kipsta, nous prônons un football dans lequel il y a de moins en moins de fossé entre le monde professionnel et amateur, à commencer par les produits, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. On sait que le football est un sport populaire. Dès le départ du projet, on a exprimé à la Ligue le fait qu’il était important pour nous de rendre accessible tous les usages, y compris ceux qui normalement sont dédiés au football professionnel. Par le prix, on pouvait permettre à un plus grand nombre de clubs amateurs d’acheter le même ballon que les pros et non pas avoir un prix prohibitif qui invite les clubs amateurs à acheter une copie et une déclinaison un peu moins technique. Nous avons exprimé ce souhait-là dès le départ. Je pense que ça a été apprécié et ça correspond bien à nos valeurs d’accessibilité.
SBB : Est-ce que ce partenariat avec la LFP a aussi eu des retombées sur les autres produits que propose Kipsta ?
FB : Le partenariat est visible depuis le mois de mai, on a fait le « reveal » le 19 mai et annoncé quasiment un an avant de manière officielle. Nous avons presque un an et demi maintenant, non pas de recul sur les ventes du ballon, mais d’impact sur ce projet. Depuis un an et demi, on voit qu’il y a un vrai changement sur toutes nos gammes de ballons, pas que des ballons Ligue 1. Nous avons beaucoup de demandes et de sollicitations pour ceux destinés aux clubs. Plus largement, on voit que le rayon football drainé par les produits Kipsta chez Décathlon a beaucoup plus de fréquentation. Les ventes de chaussures, de matériel d’entraînement, de textile s’en sortent bien. On a vu une vraie accélération depuis un an et demi.
« On n’attend pas de retours positifs, ce qu’on veut surtout c’est qu’il n’y est pas de retours négatifs ! »
SBB : Quel est le retour des joueurs et des staffs des équipes professionnelles ? Et du public ?
FB : Pour les joueurs, on avait pris le soin de le faire tester par plus de 300 joueurs de Ligue 1 qui avaient tous validé le produit comme étant un ballon répondant au plus haut niveau. Ce n’était pas une surprise qu’il soit adapté, le ballon répond à la norme « FIFA Pro », il est fait avec les meilleurs matériaux, donc les retours étaient bons.
En vérité, on n’attend pas de retours positifs, ce qu’on veut surtout c’est qu’il n’y est pas de retours négatifs ! Pour les joueurs, R.A.S, le ballon est apprécié autant par les joueurs que par les gardiens. Pour nous ce qui est important, ce sont les Teams Managers. Ce sont ceux qui bichonnent les ballons, qui font l’entretien, qui les gonflent chaque semaine et là, les retours sont très bons de leur part. Ils nous disent qu’ils les regonflent moins souvent que les précédents, qu’ils sont résistants et donc qu’il y a moins de renouvellement de produit et c’est très bien. On intègre les Teams Managers aussi dans une démarche de co-création avec nous pour essayer d’améliorer le ballon d’année en année. Au niveau du public, on a des retours sur le fait que le ballon est beau, élégant, technique, qu’il répond bien à la Ligue 1,… ça c’est traduit dans les ventes. Tout laisse penser que le ballon est apprécié de tous.
SBB : Quel est le bilan pour les ballons de la Ligue 2 ?
FB : Pour le ballon de la Ligue 2, on a fait une deuxième histoire couleur, mais techniquement, c’est exactement le même que la Ligue 1, contrairement à ce qui à été fait les années précédentes où le ballon de la Ligue 2 était techniquement moins bien que celui de la Ligue 1. C’était une volonté pour nous. Ligue 1, Ligue 2, on est professionnel, même combat, même produit, il n’y a pas de différence technique entre les deux ballons. De plus, quand il y a des oppositions notamment pour les barrages Ligue 1, Ligue 2, chacun sera habitué à jouer avec le même ballon, il n’y en a pas un qui sera avantagé parce qu’il a joué toute la saison avec ce ballon et pas l’autre. Pour nous, cette notion d’égalité était importante. Au niveau commercial, nous n’avons pas mis de stratégie pour vendre le produit. Il est disponible sur Internet, aujourd’hui les ventes sont plutôt faibles mais notre priorité est de bien vendre le ballon de la Ligue 1 et de donner à la Ligue 2 un ballon du même niveau technique.
SBB : Est-ce que le ballon est référencé chez d’autres enseignes concurrentes ?
FB : Depuis le début du lancement, les ballons sont vendus chez Plus2Foot, Espace Foot et Click for Foot, donc plutôt des enseignes complémentaires à Décathlon.
« Nous étudions la possibilité de proposer des ballons pour des occasions particulières, une série limitée pour une cause ou une journée particulière »
SBB : Vous êtes également équipementier maillot de Nîmes et de Nancy en France, quel bilan tirez-vous de ces partenariats ?
FB : Nous avons aussi le club belge KV Ostende. Je vous dis ça parce que la démarche est à peu près la même partout. Quand on fait des maillots, c’est un travail de co-création avec les personnes du club pour réaliser un produit qui ne soit pas juste la création de designer Kipsta mais qu’il soit bien un produit apprécié des locaux. Il y a eu beaucoup de travail de co-création avec les équipes nîmoises pour que le produit réponde bien à une histoire et un ADN local, donc il a été fortement apprécié. D’autant plus que pour le lancement, on a aussi mis des moyens en communication. Chose qui n’était pas ou très peu faite auparavant. Le magasin de Nîmes a aussi dédié un espace merchandising pour faire en sorte que l’histoire entre Kipsta, Décathlon et le Nîmes Olympique commence bien. Le lancement a été réussi, on est très satisfait de ce travail. Les joueurs et le staff sont très contents également, au-delà des maillots, des gammes de training. Au niveau des ventes chez Décathlon, quand on prend l’ensemble des maillots des clubs qu’on distribue comme le Real Madrid, l’Olympique de Marseille, le RC Lens… Et bien le Nîmes Olympique et Nancy sont plutôt dans les tops ventes à l’échelle de Décathlon France. Il ne faut pas se fier uniquement au niveau dans lesquels jouent les clubs. Avec les bons dispositifs merchandising, de bonnes énergies locales, on arrive à raconter de belles histoires.
SBB : Est-ce que dans les années à venir, il y aura de nouveaux partenariats avec des clubs de premiers plans ?
FB : Il y en aura certainement. Ce qui est certain, c’est qu’avec le partenariat Ligue 1, Kipsta devient de plus en plus une marque crédible, qui compte et qui est prise au sérieux. Il y a des sollicitations qui arrivent régulièrement de club de Ligue 1, de clubs de championnats étrangers, de ligues, de compétitions également… Il y a des sollicitations de toute part. Aujourd’hui, notre mission est de faire de bons choix. Des choix qui vont continuer d’accompagner la progression de Kipsta dans sa crédibilité, dans son image technique. Donc oui, il y en aura. Peut-être cette année ou juste après, mais il y a beaucoup de sollicitations.
SBB : Est-ce que le design du ballon Ligue 1 de la saison prochaine est prêt ? Est-ce qu’il y aura bien deux ballons (aller/retour) comme ces dernières années ?
FB : Oui, le ballon Ligue 1 pour la saison 2023-2024 est prêt, il est même en train d’être fabriqué. Le produit doit être livré au mois de mai, juin. Il y a des délais de fabrication, de transport, de contrôle qualité également… Pour la saison prochaine, on ne fera pas un ballon « aller » et un ballon « retour » comme cette saison. En revanche, nous étudions la possibilité de proposer des ballons pour des occasions particulières, une série limitée pour une cause ou une journée particulière… C’est un travail qui est en étude et en discussion avec la Ligue.
SBB : Concernant le ballon de la phase retour, avez-vous des objectifs de ventes particuliers ?
FB : Si on devait répartir, ça serait deux tiers, un tiers. Deux tiers pour le ballon phase aller où on sait qu’on bénéficie à la fois du lancement et de la nouveauté qui créait un vrai pic. On a également un pic d’achat important qui est la rentrée des classes et puis un pic a Noël. Sur la deuxième partie de saison, on a le sprint de fin saison pour le maintien ou les qualifications aux compétitions européennes, mais commercialement, c’est un peu plus faible. Mais il y a de fortes chances qu’on atteigne les objectifs que nous nous sommes fixés.
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