Racheté en 2014 par Tony Parker, le club de l’ASVEL Basket, rebaptisé LDLC ASVEL en 2018, entre dans une seconde phase.
Désormais titulaire d’une place permanente en Euroleague, le club compte bien s’imposer comme le « porte-drapeau » français capable de performer sur les parquets et rayonner au delà de sa zone de chalandise dans les années à venir.
Pour l’aider à augmenter encore un peu plus son budget, LDLC ASVEL pourra bientôt jouer ses grandes affiches dans une salle flambant neuve à côté du Groupama Stadium de l’Olympique Lyonnais. Une salle indoor de 12 000 places en configuration basket qui s’appellera LDLC Arena.
Pour en savoir plus sur les prochains défis du club, nous avons posé quelques questions à Gaëtan Muller, Président délégué de LDLC ASVEL.
« Notre projection est d’être à 22 ou 23M€ de budget dans les 5 à 7 ans à venir »
Sport Buzz Business : Avec un budget annoncé à 15,7 millions d’euros, le second de Betclic Elite cette saison, quelle est la part des revenus issus du sponsoring ?
Gaëtan Muller : Nous sommes à 8 millions d’euros cette saison, c’est un record pour le club et dans le championnat de France de basket je pense. En revenus sponsoring, nous devons être dans le top 3 des clubs de TOP 14 en rugby et dans le TOP 10 des clubs de Ligue 1 en football, c’est pas mal !
Il y a une montée en puissance, en 2014 le club était à 2,9 millions d’euros de revenus sponsoring. On a accueilli un Namer avec LDLC et cette année marque l’arrivée de Smart Good Things sur notre maillot en tant que Partenaire Majeur, un rang qu’occupe également OL Groupe. Laurent De La Clergerie, Président de LDLC, a la volonté de faire grandir le club et l’arrivée de Smart Good Things sur le maillot c’est fait en bonne intelligence (NDLR : Tony Parker est actionnaire de Smart Good Things).
SBB : Que vous reste-il à vendre cette saison ?
GM : Tout est vendu ! On a toujours des prospections en cours mais il ne reste plus grand chose. Ces dernières années, le club s’est bien développé commercialement, on a gagné des titres, développé une académie, acquis une place permanente en Euroleague et bientôt la future salle qui nous ouvre de nouvelles perspectives. On va entrer dans une seconde phase avec la volonté de continuer à innover, développer le parcours client, être la meilleure formation, fidéliser nos partenaires actuels… avec l’ambition sportive à terme d’être champion d’Europe à 5-7 ans. Cette année, on va essayer d’accrocher les Playoffs en Euroleague.
« Nous sommes bénéficiaires dans le merchandising, c’est rare dans le basket français »
SBB : OL Groupe est actionnaire du club, un mot sur les synergies mises en place ?
GM : OL Groupe est une structure solide, quelques 500 collaborateurs avant la période COVID… On apprend, il y a des synergies d’un point de vue merchandising, communication, marketing et financier. L’OL a une grosse force de frappe. De nouveaux sujets vont arriver, notamment avec la LDLC Arena autour de la billetterie, le food & beverage,…
SBB : Et avec adidas, également équipementier de l’OL, quel est le premier bilan ?
GM : On a la chance là aussi de travailler avec une grande marque. On voit les revenus jours de match et hors match augmenter. Avec adidas, on peut anticiper les nouveaux maillots, la promotion, mettre en place des activations ce qui me tenait à coeur,… On a cette année encore un maillot commun avec l’OL… On a des revenus merchandising qui ne sont pas du niveau de ceux du football c’est sûr mais on a les meilleurs en France pour le basket, des revenus amenés à grandir encore. Nous sommes bénéficiaires dans le merchandising, c’est rare dans le basket français, ce sont des revenus non négligeables, comme le food & beverage. L’OL nous met en avant.. les synergies sont excellentes et les retours positifs.
SBB : Un mot concernant les droits TV cette saison et notamment ceux de l’Euroleague, que change la présence permanente du club dorénavant ?
GM : Avec l’EuroLeague, notre contrat TV et marketing est compris entre 2 et 2,5 millions d’euros cette saison, en fonction notamment de notre place au classement final. Pour le championnat, comme vous le savez, il n’y a plus grand-chose…
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SBB : Comment est organisé le club aujourd’hui outre votre fonction et celle de Tony Parker ?
GM : Il y a eu une réorganisation après le départ d’Alain Cloux de son poste de Directeur Général Adjoint. Avec Tony on a souhaité fonctionner autour de 3 postes de directeur général adjoint. Il y a Stéphane Morot-Sir sur la partie business, Adrien Tallec pour la partie administrative et RH et Michel Veyronnet qui est sur la partie sportive. Nous avons des réunions régulières, des comités stratégiques pour faire avancer le club. Moi je suis beaucoup sur le développement, les partenariats, la relation avec les politiques, les collectivités et les instances comme la LNB et l’Euroleague… Chacun avance en confiance afin d’être le plus efficace possible.
SBB : Concernant l’affluence à l’Astroballe, le club annonce un taux de remplissage de 98%, à quoi s’attendre avec la future Arena ?
GM : Il va falloir aller chercher les affluences à 12 000 spectateurs l’an prochain. 98% sur 5 500 places à l’Astroballe, ce n’est même pas 50% de la capacité de la LDLC Arena pour le basket, il y a encore du travail. il y a un vrai intérêt a développer le capital sympathie autour du club, aller chercher des gens qui veulent voir le match mais aussi vivre une expérience, Nous voulons être premium mais le club est avant tout populaire, on a encore du travail à faire, on vise la combinaison des 2.
« Nous assumons d’être dans le sport business mais il faut réfléchir à l’impact que l’on peut avoir pour l’intérêt général »
SBB : Quelle évaluation des revenus matchday faites-vous pour une soirée Euroleague à la LDLC Arena ?
GM : C’est encore difficile de le dire mais notre projection est d’être à 20 millions d’euros de budget d’ici 3 ans et 22 à 23M€ dans les 5 à 7 ans à venir. Dans la future salle, nous disposerons de 1 500 à 2 000 places VIP.
SBB : A titre personnel, comment définissez-vous votre métier de Président délégué ? Avez-vous pris goût à l’aspect politique ?
GM : J’ai été joueur avant, j’ai repris les cours en MBA… C’est un métier passionnant. J’essaie de gérer le club comme une entreprise « classique » en donnant des perspectives et une vision claire, nous avons beaucoup d’idées de développement de la marque à l’international, on a des sujets avec Dubaï ou encore les Philippines…
Concernant la politique, ça fait partie du jeu. Concernant notre club, la part des collectivités qui était de plus d’1,5 million d’euros auparavant a été réduite ces dernières années à environ 0,5M€… On a réduit les choses, le rapport de force est plus équilibré. C’est passionnant car pour moi, les collectivités peuvent soutenir un club professionnel qui est évidemment un étendard mais il doit aussi servir de tremplin. Un club peut avoir un rôle pour la communauté… Nous assumons d’être dans le sport business mais il faut réfléchir à l’impact que l’on peut avoir pour l’intérêt général. Il faut savoir se mettre des deux côtés et réfléchir au gagnant-gagnant plus que le compromis.
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