Interview – Jean-François Morard, Head of Business & Development SPORTS chez Le Coq Sportif

crédit : Le Coq Sportif

 

 

Cette semaine, Le Coq Sportif dévoile des ambitions renforcées dans le tennis avec le lancement d’une chaussure performance qui vient compléter l’offre textile de la marque.

Après l’arrivée de Lucas Pouille en début d’année parmi son pool d’ambassadeurs, Le Coq Sportif compte bien s’inscrire dans la durée sur le marché mature de la petite balle jaune.

Pour en savoir un peu plus sur la stratégie à moyen terme de la marque, nous avons posé quelques questions à Jean-François Morard, Head of Business & Development Sports chez Le Coq Sportif.

 

Sport Buzz Business : Avec l’arrivée d’une chaussure performance pour le tennis, la marque confirme son intérêt grandissant pour le tennis ?
Jean-François Morard :
Nous allons renforcer notre présence dans le tennis, un sport historique pour la marque. La stratégie a été réenclenchée en 2014 en signant notamment avec Richard Gasquet. Dorénavant, Le Coq Sportif est là pour équiper de manière globale le pratiquant de tennis, en textiles et chaussures. Depuis 2012, Le Coq Sportif est de retour sur la catégorie du sport performance, avec Le Tour de France, des équipes de football ou encore le XV de France en rugby. La stratégie globale passe aujourd’hui par du produit performance.

« Le style, c’est une permanence dans une attitude intellectuelle »

SBB : Pouvez-vous nous rappeler vos principaux ambassadeurs tennis aujourd’hui ?
JFM : Nous travaillons avec Richard Gasquet depuis 2014. Depuis, d’autres athlètes sont arrivés comme Pauline Parmentier, Chloé Paquet, Ugo Humbert ou encore Lucas Pouille cette année. L’objectif est d’avoir une forte présence française puis internationale. Nous sommes en contrat également avec Thomas Fabbiano, Martina Trevisan ou encore Timea Bacsinszky. Nous travaillons également en forte collaboration avec Severin Lüthi, entraîneur de Roger Federer qui a également des fonctions  au sein de la Fédération Suisse de Tennis.

Nous allons également bientôt dévoiler un nouveau programme, principalement axé sur les jeunes… Nous aurons un team qui ira de l’âge de 10 ans jusqu’à la reconversion. Nous voulons être la marque de tous les joueurs.

SBB : Comment avez-vous travaillé sur la conception de la nouvelle chaussure baptisée « Futur » ?
JFM : Ce nouveau modèle performance se base sur la chaussure portée par Richard Gasquet depuis 1 an. Nous avons fait nos premiers développements avec Richard puis nous avons effectué un travail de développement avec l’ensemble de nos sportifs sous contrat ainsi que 50 testeurs composés d’enseignants, de jeunes athlètes…. Le travail mené sur l’année 2019 nous a permis d’aboutir à un nouveau modèle que porte dorénavant Lucas Pouille, Chloé Paquet, Pauline Parmentier…

Ce nouveau produit est en phase avec l’attente de la nouvelle génération de joueurs. Concrètement, la chaussure est légère (365g pour une taille 43), très confortable. Il y a un bon « first fit », on se sent bien dans cette chaussure qui apporte du maintien. Nous avons souhaité proposer un modèle très respirant, très flexible, avec une large surface de mèche. Ce choix a été mené en collaboration avec les sportifs. Ces derniers recherchent du maintien, de la résistance et de la respirabilité, on s’est aligné avec leurs attentes, un modèle qui peut être porté par l’ensemble des joueurs. Il y a un point commun avec tous les sports dans lesquels est investi Le Coq Sportif, c’est d’être accessible à tous les sportifs. La chaussure de tennis a été conçu pour un joueur ATP et son confort la rend accessible à tous les joueurs.

crédit : Le Coq Sportif

SBB : Combien de modèles différents allez-vous proposer ?
JFM :
Nous sommes sur un produit que l’on considère unisexe. On commence à la taille 40 et on proposera des tailles plus petites en 2021 et 2022 pour répondre à tous les âges. Pour le moment, nous avons deux coloris avec le blanc et le noir et deux types de surface, dur et terre battue.

« D’une manière globale, nous voulons laisser des empreintes dans le sport »

SBB : Le logo Le Coq Sportif est présent sous la semelle des chaussures. Le logo s’affiche-t-il sur terre battue ?
JFM :
Oui, nous avons fait le test… D’une manière globale, nous voulons laisser des empreintes dans le sport, c’est volontairement choisi.

SBB : A l’image de Babolat qui a collaboré avec Michelin pour la réalisation des semelles de ses chaussures de tennis, avez-vous fait appel à des compétences externes ?
JFM : Nous avons déjà une expérience chaussures au sein du Coq. Notre Directeur Marketing chaussures Sébastien Dahan a un fort background sur le développement de chaussures performance, nous nous sommes appuyés sur nos partenaires industriels. Le souhait était clairement de développer une chaussure de A à Z avec les compétences et l’expertise de la marque. Le Coq Sportif fait déjà beaucoup de chaussures, on a souhaité mettre ça à disposition des sportifs de haut niveau. Le travail effectué avec Richard Gasquet nous a permis d’aller vers une chaussure ultime en terme de confort. Dans nos premiers tests avec les joueurs et les joueuses, nous avons eu des phases d’adoption rapide, le produit est abouti en terme de confort et technicité.

Autre aspect fondamental, nous avons aussi voulu faire une chaussure qui soit élégante, nous sommes allés volontairement vers un design très épuré, en harmonie avec le style du coq. Le style, c’est une permanence dans une attitude intellectuelle. Chez Le Coq Sportif, vous retrouvez des codes couleurs, une qualité de matière, un toucher…

« On estime le marché tennis (chaussures + textile) au niveau mondial à 660 millions d’euros »

SBB : Où est fabriquée la chaussure ?
JFM :
Pour le moment nous produisons en Asie, c’est là que ce trouve l’expertise sur la chaussure performance mais nous ne nous empêchons pas d’avoir des circuits plus courts comme sur d’autres projets. C’est le cas déjà sur nos catégories chaussures sportstyle et lifestyle, nous avons des sites en France, au Portugal et en Italie. A terme, nous aimerions bien « rapatrier » la fabrication de nos chaussures performances en Europe.

SBB : Un mot sur l’aspect distribution, quelle est la stratégie adoptée ? Quel est le prix de vente de la chaussure « Futur » ?
JFM : La chaussure Futur est en vente au prix de 130 euros, c’est un produit performance avec un tarif qui se situe dans le coeur du marché. Notre objectif est d’être dans la pratique au quotidien. Nous commençons naturellement avec notre marché de maison mère, la France. Nous serons présents à travers différents canaux de distribution. Bien évidemment, nous travaillons avec les indépendants spécialistes tennis, ils vivent la pratique au quotidien dans les clubs, ils cordent les raquettes… Nous collaborons notamment avec le réseau de distribution  « Art of Tennis » qui compte une trentaine de points de vente en France. Nous avons également un partenariat historique avec Intersport. Enfin, nous travaillons avec les web dealers comme Tennis Pro et Tennis Warehouse. Notre nouvelle chaussure est accessible rapidement en France, puis ce sera le cas en Italie, les retours sont positifs de la part de la distribution. En fin d’année, nous avons un déploiement prévu sur les 50 pays où est déjà présent Le Coq Sportif.

SBB : Dorénavant, vos athlètes seront aux couleurs Le Coq Sportif de la tête aux pieds. Est-ce une fierté ?
JFM : Pour le retour à la compétition, les joueurs et joueuses du Coq porteront la nouvelle chaussure et une tenue emblématique tricolore avec un levée de soleil, ils porteront le même ensemble avec des rayons de soleil, signe de la marque à ses origines, nous venons de l’Aube. La marque a été créée en 1882, nous avons beaucoup d’archives et on s’en inspire. J’ai rejoint Le Coq Sportif l’année dernière, ce qui m’a marqué, c’est que chaque tenue est faite sur-mesure pour nos sportifs de haut niveau. Il y a vraiment une recherche de la performance, avec des couturières qui prennent les mesures et adaptent au mieux le textile aux mouvements sur notre site de fabrication à Romilly-sur-Seine. Nos matières sont tricotées et teintes en France, on assemble au Maroc, on essaie d’avoir une approche circuit court, responsable.

« Dans le tennis, avoir 10% de part de marché nous paraît tout à fait raisonnable, sur les catégories chaussures et textile. »

 

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Ma nouvelle tenue @lecoqsportif ❤️. Élégante et épurée … j’adore . Vous aimez ? #LCSTennis

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SBB : Quelles sont les ambitions à moyen terme de Le Coq Sportif sur le marché tennis ?
JFM : Nous pouvons nous projeter car il y a un vrai enjeu sport performance au sein du Coq Sportif. Dans les années à venir, nous allons être face à des évènements forts avec les JO d’hiver 2022, la Coupe du Monde de Rugby 2023 ou encore les JO de Paris 2024.

Dans le tennis, avoir 10% de part de marché nous paraît tout à fait raisonnable, sur les catégories chaussures et textile. D’ici 4 à 5 ans, ça paraît accessible. On estime ce marché (chaussures + textile) au niveau mondial à 660 millions d’euros. On aura une année 2020 complexe et exceptionnelle mais le marché tennis est mature, on parle d’un marché stable.

SBB : Quels sont les critères pour devenir ambassadeur Le Coq Sportif ? Comment les séduisez-vous ? Quels sont vos points forts ?
JFM :
Pour Lucas Pouille par exemple, au delà de l’élément financier qui vient pour tout sportif professionnel, il y avait 3 notions importantes pour lui. L’authenticité, le fait d’avoir une marque française, la notion d’esprit de famille et de proximité ainsi que la notion de responsabilité sociale. Son club de Loon-Plage dans le Nord a récemment annoncé que Lucas allait prendre en charge certaines adhésions de jeunes pour la rentrée prochaine. Lucas reste humble avec une réelle proximité, il aime être sur le terrain avec les jeunes. Autre point, Yannick Noah participe depuis de longues années à l’élaboration stratégie tennis du Coq, on échange sur le choix des joueurs… Yannick est membre du conseil d’administration, il a une vraie proximité avec Marc-Henri Beausire, notre PDG. Yannick dans les bureaux, c’est assez régulier, il participe à de nombreuses réunions, tout comme Severin Lüthi.

SBB : Quels sont vos prochains dossiers dans le tennis ?
JFM :
Nous venons de signer avec une académie, la French Touch Academy. Deux marques, Le Coq Sportif et Babolat vont soutenir le projet, tout comme Lucas Pouille. La French Touch Academy est développée par Charles Auffray et Julien Bercovici, ils ont une forte expérience dans ce domaine. L’académie s’intéresse de près à l’aspect éducatif des enfants, nous nous sommes retrouvés dans ces valeurs. Charles est quelqu’un qui est proche des jeunes, qui souhaite que ceux qui ne deviennent pas joueur professionnel puissent intégrer des universités américaines. On veut faire du site basé au Cap d’Agde (site historique de Pierre Barthès qui va être totalement rénové d’ici 2021) notre camp de base. On va également impliquer l’association « Fête le Mur ». On peut faire du business, mais on veut aussi mettre d’autres valeurs, de la responsabilité sociale.

SBB : Comment appréhendez-vous le marché du padel ? 
JFM : Nous sommes des amoureux du sport et le padel est un sport de raquettes très convivial. On regarde de très près, nous avons des idées en tête pour l’année 2021.

https://twitter.com/lecoqsportif/status/1280182142761422853

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