Interview : Jo-Wilfried Tsonga, Thierry Ascione, Anthony Lopes et Johan Bergeron nous détaillent le projet All In Padel Lyon

Thierry Ascione, Jo-Wilfried Tsonga, Anthony Lopes et Patrick Bouchet

 

Il y a quelques jours, le futur complexe All In Padel installé à proximité du Groupama Stadium de l’Olympique Lyonnais organisait une rencontre avec la presse.

Derrière ce centre indoor qui proposera 6 terrains de padel et 2 de badminton quand les conditions sanitaires le permettront, on retrouve un groupement de 4 actionnaires constitué de Jo-Wilfried Tsonga, Thierry Ascione, Anthony Lopes et  Patrick Bouchet (Président du Tennis Club de Dardilly).

« C’est un projet à 1 million d’euros environ » – Thierry Ascione

En plus de l’académie de tennis qui verra le jour à quelques centaines de mètres en 2022, les principaux intéressés ont également misé sur le padel, un sport en plein essor dans l’hexagone depuis quelques années.

Outre l’offre de pratique sportive, le complexe souhaite s’inscrire comme un lieu de vie à part entière avec des services complémentaires comme la restauration.

« C’est un projet à 1 million d’euros environ » nous précise Thierry Ascione. Si les investisseurs sont propriétaires du foncier pour l’académie de tennis, ils seront ici locataires de l’espace de 2500m2 loué par OL Groupe et situé au premier étage d’un bâtiment qui accueillera également du surf indoor, du trampoline ou encore un bowling. Pour mener à bien les aménagements, All In Padel Lyon a fait appel à la société Leos Est-Ouest.

visuel 3D – Leos Est-Ouest

visuel 3D

Tsonga, une envie d’investir dans le sport et transmettre

« Pour mon après-carrière, je n’ai pas envie de me tourner les pouces chez moi dans mon canapé, j’ai envie de développer des choses et de susciter des vocations, me sentir utile » nous précise Jo-Wilfried Tsonga.

« Au delà d’être un joueur de tennis, je reste un passionné de sport, j’ai toujours rêvé de faire du sport mon activité principale, que ce soit en tant que sportif professionnel ou que ce soit dans le monde des affaires. C’est véritablement dans le sport que j’ai envie de me développer et véhiculer au mieux mes valeurs. »

« Outre l’académie de tennis et le padel, le groupe « All In » propose également une branche Management et gestion d’athlètes de haut niveau depuis plusieurs mois. Mon expérience est assez commune à tous les sportifs, encore plus ceux de sports médiatiques. Le sportif veut faire des résultats mais pour réussir, il faut à côté le bon environnement, et ce n’est pas un détail dans la carrière d’un sportif et dans sa réussite. J’ai eu des mauvaises et des bonnes expériences, ce que j’aimerai, c’est transmettre ces expériences et faire gagner du temps aux jeunes. All In Management travaille notamment avec Elsa Jacquemot, numéro mondiale chez les juniors ».

« Pour mon après-carrière, je n’ai pas envie de me tourner les pouces chez moi dans mon canapé » Jo-Wilfried Tsonga

crédit : SBB

Pour gérer le quotidien du complexe, les 4 investisseurs ont décidé de miser sur Johan Bergeron, numéro 1 français de la discipline qui prend la casquette de responsable du centre et Arnaud Taboni nommé Directeur Sportif. « Nous souhaitons bien faire les choses et, avec humilité, mettre les compétences aux bons endroits. Avec Johan et Arnaud, je pense que nous avons les bonnes personnes aux bons endroits » ajoute Thierry Ascione.

Johan Bergeron, numéro 1 français padel avec Jo-Wilfried Tsonga, Thierry Ascione et Anthony Lopes

En prenant ses quartiers à OL Vallée, All In Padel n’arrive pas en terrain conquis d’avance sur le marché du padel indoor. En effet, à 7 kilomètres en voiture se trouve Esprit Padel, un complexe qui a ouvert ses portes en 2018 et financé par une autre figure du tennis, Alizé Cornet épaulée sur place par son frère Sébastien.

« Nous avons saisi une opportunité sur le site d’OL Vallée avec une bande de potes, quand je vois deux sportifs comme Jo et Anthony se réunir sur un projet comme ça, ma fierté est là » ajoute Ascione. « Concurrence pas concurrence… On a pas envie de pense à ça, on arrive avec humilité. »

Même son de cloche du côté de Johan Bergeron. « Quand je venais à Lyon, j’allais m’entrainer là bas, ils ont aidé au développement du padel à Lyon. C’est à 5 minutes d’ici, forcément nous sommes « concurrent » géographiquement parlant… notre objectif est de créer des joueurs de padel en plus. Certains viendront chez nous, d’autres iront à Esprit Padel, on veut grossir le marché, c’est une concurrence plutôt saine. » 

« Pour gagner de l’argent, il faut remplir les heures creuses, ce sera notre travail » – Johan Bergeron

« Dans ce type d’activité, la charge du loyer est cruciale. J’ai carte blanche pour développer le centre » ajoute Bergeron. « Il faudra proposer beaucoup de choses, des tournois, des cours,… La clé sera l’exploitation des heures creuses évidemment. Entre 18h et 22h, c’est facile d’être à 100%, maintenant pour gagner de l’argent, il faut remplir les heures creuses, faire venir les gens qui ont le temps en journée, ce sera notre travail. Nous avons recruté un directeur sportif, Arnaud Taboni, entraineur haut niveau tennis qui est dans le padel depuis longtemps, c’est quelqu’un qui a une grosse bouteille entraînement et padel, il animera les cours et je l’aiderai sur certains. Il faut que les prestations soient de qualité, on veut qu’il y ait toujours quelqu’un pour accueillir les joueurs. Le service doit être haut de gamme. »

Concernant les tarifs, All In Padel devrait faire dans le classique pour ce sport, entre 6,5€ par personne en heure creuse et jusqu’à 9€. Des offres d’abonnement seront également lancées pour s’adresser à l’ensemble des publics. Une application sera également disponible pour les utilisateurs dans leur consommation au quotidien de All In Padel Lyon. Pour le moment les principaux partenaires du complexe sont Head (également équipementier de Johan Bergeron) et la marque de nutrition sportive Ergisport.

En pleine crise de la Covid-19, le défi est de taille pour All In Padel, surtout que de nombreux acteurs semblent connaître des difficultés pour rentabiliser leurs investissements. A commencer par Casa Padel à Saint-Denis (12 courts) inauguré en 2018 et qui est en redressement judiciaire.

crédit : SBB

Anthony Lopes dans la boucle !

On le savait depuis plusieurs mois, le gardien de but de l’Olympique Lyonnais Anthony Lopes est l’un des 4 actionnaires d’All In Padel Lyon. « Je me suis lancé dans ce projet d’investissement car je suis joueur de padel mais ce qui a fait basculer ma décision, c’est que ce soit à côté du Groupama Stadium, dans ma ville, et que Jo et Thierry soient là » nous précise Anthony Lopes.

« Ca fait un moment que je joue au padel, en ce moment c’est plus compliqué… C’est un bon moyen d’évacuer et de sortir du monde du football ». Le portier de l’OL a en tout cas hâte de pouvoir accueillir ses coéquipiers. « Beaucoup de joueurs et personnels de l’OL jouent au padel, on viendra s’amuser et voir qui est le meilleur car beaucoup disent être bons mais je ne les ai pas encore vu (rires) ! […] Pour mes investissements, je vis au jour le jour et j’étudie quand des choses se présentent à moi mais pour le moment, je suis concentré sur ma carrière, je me pencherai sur ces sujets plus tard. »

Crédit : SBB

Le padel, un sport convivial et accessible avec ses spécificités

Depuis quelques années, le padel a le vent en poupe en France. Outre la création de structures privées, de nombreux clubs de tennis affiliés à la FFT se lancent dans la création de terrains. Une pratique accessible et conviviale qui répond à de nombreuses attentes, notamment de plus en plus de joueurs de tennis. Pour rappel, la FFT a obtenu la délégation ministérielle du padel en 2014.

Si à première vue et pour le grand public, le padel s’apparente à un « mini-tennis » avec des vitres ou à un sport loisir, il existe de nombreux joueurs professionnels dans le monde évoluant notamment sur le World Padel Tour. En France, la pratique « professionnelle » du padel reste cependant très marginale. « Les plus gros gains sur un tournoi se situent entre 10 et 12 000 euros par joueur » nous précise Johan Bergeron, le numéro 1 français. « Ces gains sont réservés au tableau final, nous les joueurs français, on ne gagne pas de prize money ou très peu sur un challenger, on gagne notre vie grace aux sponsors et ceux qui croient au développement du padel. Je viens de prolonger avec Head, ils me suivent depuis le début, c’est une des plus grandes marques du padel, c’est un plaisir de les représenter en France. Mes autres partenaires sont Leclerc, Leclerc voyages ou encore French Padel Shop. Une année coûte 30 000 euros, entre les voyages, les repas, les entraînements… »

 

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Avec ce nouveau challenge, Johan Bergeron originaire de la région lyonnaise tout comme Thierry Ascione ne met pas pour autant sa carrière de joueur de côté. « Je vais monter une structure haut niveau avec moi ici à la All In Padel Lyon. Je vais faire les plus gros tournois français et les World Padel Tour si c’est possible. Je suis parti 4 ans sur le circuit pro en vivant en Espagne, je n’ai pas perdu d’argent pendant cette période, je me suis entraîné avec les meilleurs joueurs du monde, c’est une grosse expérience qui va me servir pour All In Padel. »

Pour le joueur de tennis, le padel reste un sport attractif avec ses propres codes et spécificités techniques. Il offre une importante marge de progression ce qui rend très vite accros les amoureux de sport de raquettes.

Avec un peu d’entraînement, Jo-Wilfried Tsonga parviendrait-il à atteindre le haut niveau au padel ? « Non, il y a une spécificité du padel, dans le jeu… je serais ridicule face aux meilleurs mondiaux, c’est un sport à part entière » nous répond le tennisman français qui a atteint le 5ème rang du classement ATP à son meilleur. « Gaël (Monfils) joue très bien, il y a également Arnaud Clément et Arnaud Di Pasquale. Ils sont les bienvenus évidemment pour venir jouer à la All In Padel (rires)« .

« Je serai sridicule face aux meilleurs mondiaux, c’est un sport à part entière » – Tsonga

Une spécificité du padel que met également en avant Johan Bergeron. « Les sportifs de haut niveau de l’envergure de Jo-Wilfried Tsonga s’entraînent tous les jours depuis des dizaines d’années. Etre capable de changer des choses c’est difficile, ça prend du temps… on le voit avec Arnaud Clément, Arnaud Di Pasquale, qui jouent très bien et se situent, je pense, à la 40ème place en France. Il y a des spécificités au padel mais venir du tennis est une forte base, ça aide, mais il faut être capable de changer quelques habitudes. Au tennis, j’étais 1/6, Jo Wilfried Tsonga me met 0 et 0 ! »

Même avis pour Thierry Ascione, ancien joueur de haut niveau et technicien reconnu qui entraîne notamment Tsonga. « Naturellement, les joueurs de tennis ont les aptitudes qui leur feront gagner du temps, pour un niveau moyen au padel, le tennis aide. Pour le niveau au dessus, c’est plus compliqué, il y a les effets, la stratégie, les rebonds, les vitres… c’est tellement différent. A partir du moment ou quelqu’un a une aptitude physique et un oeil correct, il ne sera pas trop mauvais s’il met de l’énergie. Moi je vais devoir prendre des cours car on va se lancer des défis et je n’aime pas perdre (rires).

La suite, d’autres complexes à venir ?

« On commence par ce centre, on avance sur un dossier potentiel dans le sud… L’objectif d’All In Padel, c’est de proposer des infrastructures pour tout le monde, haut de gamme, pourquoi pas en avoir 5 ou 6 à terme, pas forcément en franchise » nous explique Johan Bergeron. « Un projet appelle d’autres projets… Nous verrons les opportunités, nous sommes des entrepreneurs, on aime ça » conclu Thierry Ascione.

 

 

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