Interview : Laurent-Eric Le Lay, Directeur des Sports de France Télévisions – « Les audiences des JO de Paris 2024 sont stratosphériques »

 

Depuis une semaine, les Jeux Olympiques de Paris 2024 offrent des audiences TV puissantes à France Télévisions, du matin jusqu’au soir.

La semaine dernière, nous avons pu visiter les locaux de France Télévisions et nous faufiler « au coeur du réacteur » où les équipes gèrent notamment les 98 flux qui arrivent d’Olympic Broadcasting Services (OBS). Au total, 3 régies gèrent les chaînes mobilisées que sont France 2, France 3 et la chaîne numérique « France.TV Paris 2024 ».

Pour en savoir plus sur la couverture de France Télévisions et faire un premier bilan, nous avons posé quelques questions à Laurent-Eric Le Lay, Directeur des Sports de France Télévisions.

Sport Buzz Business : Quelles disciplines regardez-vous particulièrement pendant ces JO ?

Laurent-Éric Le Lay : Forcément beaucoup et assurément lorsqu’il y a une médaille en jeu, ce sont des émotions formidables. L’escrime est un sport que je consomme essentiellement pendant les JO. C’est ça que j’aime dans les Jeux, la diversité des sports, cette capacité à s’émouvoir d’athlètes, de médailles. C’est l’événement en tant que tel. Dire qu’il y a un sport que je préfère à un autre serait injuste. J’aime bien les sports où les Français gagnent (rires).

« Les audiences sont stratosphériques, plus de 50% de part de marché pour le Groupe »

SBB : Concernant le dispositif, 3 chaînes ne sont pas de trop pour couvrir ces Jeux en clair.

LELL : Notre ambition, c’est de faire vivre l’ensemble des JO aux téléspectateurs français à travers nos choix éditoriaux. On ne peut pas être exhaustif par définition étant donné le nombre d’épreuves mais on leur montre le meilleur, tout ce qu’il faut voir pour vivre pleinement ces Jeux.

Les choix sont faits en commun, nous faisons des arbitrages. Pour la finale du rugby à 7 qui s’est prolongée sur le JT de 20h, il y a eu une discussion avec les équipes de l’Info. Il y a une très bonne collaboration entre nous qui permet de s’adapter au rythme olympique.

Ces Jeux Olympiques en France, c’est l’événement qui occupe les conversations de tous les Français ! Les audiences sont stratosphériques, plus de 50% de part de marché pour le Groupe… On partageait la conviction que ça allait être un événement national qui allait passionner les Français. Et nous sommes contents de voir que c’est le cas et même au-delà de nos attentes.

« La cérémonie d’ouverture est devenue le programme le plus vu de l’histoire de la télévision française »

SBB : La Cérémonie d’Ouverture a également été très suivie !

LELL : C’est énorme ! On fait 35 millions de téléspectateurs. 35 millions, il n’y a jamais eu autant pour une soirée à la télévision. C’est colossal. La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 est devenue le programme le plus vu de l’histoire de la télévision française avec plus de 24.4 millions de téléspectateurs en moyenne et 83,1% de part d’audience

Pour ces Jeux, c’est un travail qui a commencé depuis plus d’un an. Nous avons fait énormément de soirées spéciales, des documentaires, des émissions, etc. Et beaucoup de ces choix-là n’étaient pas des choix d’audience. C’est ça la chance d’être un service public, nous ne sommes pas « drivés » par l’audience mais par une conviction, et notre conviction depuis le départ, c’est que ces Jeux Olympiques seront un succès populaire. Notre rôle en tant que service public, c’est d’essayer de l’anticiper, en faisant notamment connaître les athlètes en amont. Le Relais de la Flamme a aussi été un autre pari inédit.

Cette cérémonie, on s’en souviendra aussi parce qu’il y a eu cette météo et qu’elle a été quand même extrêmement belle ! Les équipes ont travaillé dans des conditions difficiles.

SBB : Où étiez-vous pour suivre cette cérémonie ?

LELL : J’étais sur place au studio de France Télévisions entre autres parce que je tenais à être aux côtés de nos commentateurs et donc je l’ai vue à la télévision. On avait notre insider, si je peux me permettre, avec Daphné Bürki.

« Le gros enjeu, c’est de faire exister ces sports en dehors des Jeux. J’aimerais bien qu’on arrive à trouver des formules sur le rugby à 7 »

SBB : Le premier bilan est donc extrêmement positif ?

LELL : Nous avons beaucoup de sondages qualitatifs. Globalement, les Français sont plutôt contents, des Jeux, de la cérémonie d’ouverture, de la couverture que l’on en fait.

L’audience est beaucoup plus jeune, c’est ça qui est incroyable, on est extrêmement forts sur les cibles jeunes, y compris sur les 15-24 ans. Sur la cérémonie d’ouverture, ils sont 92%. Les jeunes adorent ces Jeux Olympiques. Et moi, ça me fait chaud au cœur parce que j’espère qu’au-delà de passer un bon moment, de vibrer, de partager des émotions, ça va aussi susciter des vocations et développer la pratique sportive. L’héritage des Jeux est multiple.

SBB : Un mot sur la chaîne « France.TV Paris 2024 », ça rejoint votre ambition de s’adresser à une audience plus jeune forcément ?

LELL : C’est un beau pari. C’est à la fois une chaîne de télévision, disponible sur une plateforme, qui se veut assez hybride dans le sens où elle permet un dialogue. Le Chat attire beaucoup de monde, il y a beaucoup de dialogues et il y a une interactivité. On croit beaucoup à cette interactivité entre le téléspectateur et le diffuseur. C’est quelque chose qui est fantastique, qui nous permet aussi d’offrir un troisième choix aux téléspectateurs. On l’a positionné, comme vous le savez, sur les sports urbains mais parfois on va aussi sur des sports un petit peu plus grand public. C’est une richesse, l’événement attire les jeunes parce qu’ils ont envie de vivre des émotions.

Pour la majorité des Français, la télévision reste encore l’outil, le device, comme disent les anglo-saxons, le plus adapté à cette consommation du sport, y compris auprès des jeunes.

@sportbuzzbusiness

Alizé Lim nous présente le plateau de la chaîne digitale « France.TV Paris 2024 » qu’elle anime avec @allonsrider , @zack_nani et @rivenzi ! #Paris2024 #FranceTV #JO #JeuxOlympiques #sport #media #alizélim #francetvparis2024

♬ son original – Sport Buzz Business

SBB : C’est quoi votre journée type en ce moment pour les JO ?

LELL : Ma journée de travail se termine tard et démarre assez tôt. Quand je me lève suffisamment tôt, je vais courir. Il y a le « Marathon Pour Tous » bientôt, même si on rentre dans la phase d’affûtage où l’on court moins…

Après, les matins sont consacrés bien évidemment à la presse sportive avec pour commencer, tous nos articles qui sont faits par nos journalistes sur les plateformes numériques. Il y a les audiences qui tombent à 9 heures. Je les scrute très précisément pour comprendre quels sont les comportements et valider ou pas mes nos choix. C’est intéressant de voir ce qui a très bien fonctionné et ce qui n’a pas fonctionné. En début de tournoi, on a diffusé le tennis de table en prime time et même si c’était les frères Lebrun, ce n’est pas évident de savoir si ça va fonctionner, même pendant les JO. Au final, ça a très bien marché et c’est enrichissant de savoir que l’on peut aller sur le tennis de table une autre fois. Regarder les audiences c’est quelque chose qui est très important parce que ça permet de valider ou éventuellement d’orienter notre choix.

On a ensuite une réunion de coordination tous ensemble à 9h30 qui dure 30-45 minutes. La journée varie en fonction de déjeuner et rendez-vous, je n’ai pas encore eu le temps d’aller beaucoup sur les sites de compétition.

SBB : Avec ces JO et l’exposition de certains sports, certaines disciplines peuvent nourrir un intérêt de votre part pour des acquisitions de droits pour le futur ?

LELL : Le gros enjeu, c’est de faire exister ces sports en dehors des Jeux. J’aimerais bien qu’on arrive à trouver des formules sur le rugby à 7. C’est tellement magique, ça va vite d’un sens à l’autre. France 2 est une chaîne généraliste donc il faut aussi trouver des sports qui soient capables de rassembler les téléspectateurs.

Nous diffusons déjà de l’athlétisme avec les championnats d’Europe et les championnats du Monde. Maintenant, les Jeux Olympiques, ça reste les Jeux Olympiques. C’est tous les quatre ans et c’est cette rareté qui fait cette unicité, cette passion.

 

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