Alors que Skoda a enclenché un nouveau virage ces derniers mois avec une montée en gamme de ses véhicules, la marque profite du Tour de France pour exposer ses bolides et travailler son image.
Il y a quelques jours, nous avons pu poser quelques questions à Océane Arnould-Dupuy, responsable Evénements & Sponsoring Skoda France. L’occasion d’en savoir plus sur la stratégie de la marque et le dispositif mis en place lors de cette édition 2023 de la Grande Boucle.
Sport Buzz Business : Quelle est l’histoire de Skoda avec le Tour de France ? Depuis combien de temps la marque est partenaire ?
Océane Arnould-Dupuy : C’est la vingtième édition. On a commencé notre partenariat en 2004, ça fera 20 ans l’année prochaine (NDLR : le contrat actuel arrive à échéance en 2023). Skoda a été partenaire du Maillot Blanc de 2004 à 2015, et depuis 2015, nous sommes partenaire Maillot Vert.
« Le vélo est le seul sport où les voitures font complètement partie de l’événement«
SBB : Pourquoi Skoda continue de miser sur le Tour de France ?
O. A-D. : Il y a plusieurs raisons. La première, et c’est ce qui explique notre arrivée sur le Tour, c’est le lien fort de la marque avec le vélo. Skoda, avant de fabriquer des voitures, fabriquaient des vélos avec ses fondateurs Václav Klement et Václav Laurin. Il y a toujours eu un lien fort avec le vélo et lorsqu’il y a eu une réflexion sur le sponsoring, le vélo s’est imposé à la marque de façon très évidente.
Il y a aussi une question de positionnement. Le Tour de France est un événement très populaire, qui va à la rencontre des français. C’était très pertinent pour une marque comme Skoda, marque grand public, d’aller sur un événement qui permet de parler à tout le monde. Aujourd’hui, on voit que les populations qui s’intéressent au vélo changent, comme la marque finalement qui monte en gamme. On se retrouve énormément sur cette cible-là.
Après, bien sûr, il y a la force de frappe du Tour, c’est le 3ème événement sportif le plus suivi au monde, après les JO et la Coupe du Monde de football qui ont lieu tous les 4 ans. Le Tour de France se déroule tous les ans, ça nous permet vraiment de s’adresser à tous les français et forcément d’avoir des enjeux de notoriété et de visibilité.
SBB : Un mot sur les investissements, sont-ils de plus en plus importants au fil des années ? Est-ce que le « retour sur investissement » l’est aussi ?
O. A-D. : Ce sont des investissements qui sont stables depuis quelques années. Il faut savoir que le contrat entre le Tour de France et Skoda est signé avec la maison mère en République Tchèque. Nous, en France, on a la partie activation sur site, avec la gestion de la caravane, des dispositifs pour les français, des hospitalités… ce sont des budgets qui sont figés depuis certaines années. En termes de retour sur investissement, chaque année, après le Tour, on reçoit des études qui nous permettent d’analyser certaines données. Ce qu’on suit le plus, c’est la notoriété et la visibilité qui sont deux indicateurs que l’on travaille de façon plus globale avec la marque au-delà du sport. Quand on réfléchit, le vélo est le seul sport où les voitures font complètement partie de l’événement. Dans le foot, le basket ou dans les stades, vous allez pouvoir exposer une voiture, mettre des logos sur des maillots, diffuser des petites bandes annonces, mais la voiture ne sera pas au cœur de la course. Le vélo, c’est le seul sport où la voiture est en plein cœur de la course, donc en termes de visibilité forcément, c’est génial parce que les voitures sont nécessaires et font partie intégrante de l’événement.
Ce qui est intéressant aussi, au-delà de montrer nos voitures, c’est de faire monter les gens à l’intérieur. Skoda est une marque qui monte en gamme, et c’est pour ça aussi qu’on a des objectifs de notoriété. Dans l’esprit des gens, le switch n’est pas forcément encore fait. Ce qui est normal, changer une image prend du temps. Le tour de France est une super opportunité pour faire monter les gens dans nos voitures. On se rend compte que, souvent, les gens qui montent dans Skoda se disent « ah oui, c’est ça Skoda maintenant ».
SBB : Pouvez-vous nous parler de ce dispositif ?
O. A-D. : Il a été lancé l’année dernière. C’est une mini-concession Skoda, un petit container qui se déplace d’étape en étape. On travaille avec A.S.O pour identifier des zones où il peut être installé, on le déploie près des villages départ et près des villages arrivée. Ce qui est important, c’est que ce soit dans des zones qui sont grand public, ouverte à tout le monde. On l’active avec le concessionnaire local qui vient exposer des voitures. Les gens qui viennent à l’arrivée voir les coureurs, en attendant, ont la possibilité d’aller voir les voitures, de monter dedans, il y a des commerciaux présents sur place. En fonction, de l’étape, des espaces que nous donne A.S.O, il peut y avoir 3 ou 4 voitures en plus de l’Enyaq Coupé, qui est le dernier modèle de la marque et qu’on emmène nous, comme ça, on est sûr qu’il est exposé. Ensuite, c’est le concessionnaire qui choisit les modèles qu’il veut installer.
« Quand on demande au public « qui est le partenaire du maillot vert ? », l’objectif est qu’ils citent tout de suite « Skoda »«
SBB : Et concernant le dispositif hospitalités ?
O. A-D. : Quand le parcours du Tour de France sort, on regarde les concessions qui vont être concernées par le parcours, par exemple, on va bientôt arriver dans les Alpes, il y a Skoda Jean Lain qui est un grand groupe et qui va être concerné. On leur met à disposition les packs hospitalités qu’ils nous achètent et ensuite, ils peuvent en faire bénéficier des clients, des prospects… C’est très intéressant pour eux parce que ça travaille l’aspect fidélité de la marque. Dans ce programme-là, on a 3 invités tous les jours. Qui sont dans ce qu’on appelle « l’avant course », un programme hospitalités proposé par A.S.O avec une voiture qui navigue entre le peloton et la caravane, avec un petit pique-nique etc, c’est une belle prestation. On reçoit aussi 20 invités sur le village départ et 20 invités sur un dispositif qu’on appelle « le relais étape », qui a lieu en milieu de parcours. Ce qui fait qu’on a 43 personnes qui sont invitées au total par jour, ça fait une belle volumétrie de personnes concernées.
SBB : Êtes-vous une marque fortement identifiée comme partenaire du Tour de France ?
O. A-D. : Oui ! On parlait d’étude, celle qu’on a reçue l’année dernière nous classait deuxième partenaire en terme de notoriété. C’était la première fois qu’on atteignait cette place relativement haute. D’où l’importance d’un partenariat qui s’inscrit dans le temps. Moi, j’en suis convaincue, plus un partenariat dure, plus il s’encre dans l’esprit des gens. Il y a encore des choses qu’on cherche à travailler sur le Tour, notamment sur le Maillot Vert. Quand on demande au public « qui est le partenaire du Maillot Vert ? », l’objectif est qu’ils citent tout de suite « Skoda » et ce n’est pas toujours encore le cas. Par contre, en termes de fournisseur de véhicules on est fortement identifié.
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SBB : Un mot sur le changement de couleur verte sur le maillot cette année ? Quelle a été la réaction du public ?
O. A-D. : Pour revenir à ce changement de couleur, il fait suite à un changement de charte graphique de la marque. C’est vraiment une décision qui est « monde » avec un nouveau logo et deux nouvelles couleurs. Deux nouveaux verts, un qui est un peu plus foncé qu’on appelle « vert émeraude » et un vert un peu plus clair qui est le « vert électrique ». Ils marchent par paire. Et c’est là aussi où on voit la puissance du partenariat entre Skoda et le Tour de France, parce que c’était l’une des premières fois, si ce n’est la première fois, qu’ils acceptaient de changer la couleur d’un maillot distinctif pour une marque.
Le nouveau maillot est en vert émeraude avec les manchettes et le col en vert électrique. Ça fait parler, mais c’est normal, le public vélo est un public de puriste donc quand on change leurs habitudes, ça réagit sur les réseaux sociaux. C’est un maillot qui est un peu moins visible que l’ancien, je le reconnais, et c’est ce que nous repprochent les puristes parce que le maillot vert est un maillot distinctif et ils veulent qu’il soit fortement visible dans le peloton. Mais c’est un maillot qui est beau, qui est classe et qui souligne aussi la direction qu’a pris la marque. L’ancien vert n’était pas le vert le plus qualitatif. Ce maillot-là, c’est le maillot qu’on a envie de porter le week-end quand on va faire du vélo parce qu’il est beau et c’est ce que représente la marque aujourd’hui.
SBB : Cette année, il est également possible de sélectionner une voiture Skoda sur l’application Waze…
O. A-D. : Oui ! C’est un partenariat qu’on a avec Waze. On leur prête des voitures dans le cadre du Tour de France et on a plusieurs petits deals avec eux et avoir la petite voiture sur l’application en fait partie. C’est très cool.
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