Il y a quelques jours, la Ligue Nationale de Basket (LNB) et Jeep ont officialisé leur partenariat concernant le Naming de la Pro A. Pour un montant évalué à 1,3 million d’euros, le championnat de France change de nom début mars et devient la Jeep Elite pour les 3 prochaines années.
Après notre interview sur les dessous du contrat de Naming avec Clément Troprès, Directeur Executif de Sport&Co, la régie marketing de la LNB, nous avons souhaité connaître les motivations de Jeep en interrogeant Sébastien Perrais, Directeur de Jeep France.
SportBuzzBusiness.fr : Pourquoi avoir choisi le basket comme nouveau terrain de jeu ?
Sébastien Perrais : Il faut d’abord comprendre le contexte dans lequel la marque se trouve. Jeep est en pleine croissance mais la marque n’est pas si connue. Il y a une notion de familiarité à développer. Les gens connaissent le nom Jeep mais ça s’arrête là. Quand vous demandez avec précision qu’est-ce que Jeep, les gens mélangent les choses, y compris avec d’autres marques.
« On pourrait être sur les maillots mais pour l’instant ce n’est pas le cas. »
SBB : Vous êtes donc là pour installer la marque.
SP : La familiarité de la marque Jeep tourne autour de 15% alors qu’une marque auto tourne autour des 30%, nous avons donc un déficit. Nous sommes en phase de croissance et de conquête, l’objectif était de trouver une caisse de résonance et on a réfléchi à plusieurs domaines, culturels, sportifs…
On se demandait ce qui pouvait apporter de la proximité et faire connaitre encore plus la marque. Très vite on a pensé au sport pour la création d’engagement et la médiatisation. Ensuite on a pensé au basket. Par rapport aux origines américaines du basket et de Jeep mais aussi par rapport à des valeurs comme la passion et le public.
« Nous sommes désormais sur des produits qui démarrent à moins de 19 000 euros »
SBB : On associe souvent à Jeep à une marque haut de gamme. Quel lien avec le basket ?
SP : Cela va faire 3 années qu’il y a une vraie stratégie de croissance en Europe et nous sommes descendu en gamme en produit. Nous sommes désormais sur des produits qui démarrent à moins de 19 000 euros alors qu’avant, pendant des années on était sur des prix moyen à 35-40 000 euros.
Avec le Renegade et le Compass qui représentent près de 80% des volumes, on touche désormais en France les 2 segments les plus larges des SUV. D’où l‘idée d’aller chercher une cible cohérente avec l’audience que l’on veut toucher avec ces nouveaux produits et une audience un peu plus jeune, un peu plus mixte, csp+ mais moins marqué que la cible csp+ masculine que l’on touchait historiquement.
SBB : On comprend donc mieux pourquoi la Pro A.
SP : Nous avons des clients cibles communs. Et puis en étant sur un championnat, c’est évidemment 18 clubs avec une belle présence sur la France. De notre côté, on a aussi un réseau de distribution qu’il faut animer, ça offre beaucoup d’opportunités.
SBB : Pourquoi le Naming plus qu’un partenariat classique ?
SP : A la base, c’est vraiment un souhait d’avoir un partenariat d’ampleur avec un Naming pour faire un saut dans l’esprit des gens. Le vrai enjeu, c’est de donner une visibilité et un point d’accroche à nos produits qui soit un peu différent de ce qu’on fait de manière traditionnelle.
« Nous avions même rêvé de démarrer le Naming à la trêve mais ce n’était pas possible. »
SBB : Pourquoi lancer le partenariat en cours de saison ?
SP : On voulait aller vite, les premières discussions datent d’octobre. On se disait que ça collait donc pourquoi attendre ? Les autres partenaires sont Disney, Spalding, Amazon… c’est un sport tellement US et Jeep étant une marque américaine que ça s’est fait naturellement. Nous avions même rêvé de démarrer le Naming à la trêve mais ce n’était pas possible. Mais au final, oui cela s’est fait extrêmement vite.
SBB : De quelle visibilité allez-vous bénéficier grâce à ce Naming ?
SP : Le ballon arborera le logo Jeep même si celui de la saison prochaine sera bien plus visible. Là-dessus il y a forcément des contraintes de production. Ensuite il y a toute la panneautique LED, le logo Jeep sur les parquets, sur les paniers de basket et puis la présence média sur les partenaires de la ligue, SFR notamment. Enfin, énormément de digital avec une création de trafic qui va se mettre en place dans les prochaines semaines.
SBB : Vous ne serez donc pas présent sur les maillots
SP : On pourrait être sur les maillots mais pour l’instant ce n’est pas le cas. Ce n’est pas exclu mais pas pour le moment. Nous verrons avec le temps.
SBB : On peut donc s’attendre à de nombreuses activations dans les mois et années à venir ?
SP : Oui tout à fait. Que cela soit d’un point de vue national ou plus local avec le réseau de distribution comme je vous le disais précédemment au travers de nos 110 points de ventes en France. Ce qui est important, c’est tout ce que l’on va construire pour que les gens se disent « oui Jeep je sais ce que c’est, c’est le Compass, le Renegade… ». L’environnement média et la partie activation c’est autant si ce n’est plus important que le Naming qui est la clef d’entrée.
SBB : Prévoyez-vous d’autres actions à venir dans le sponsoring sportif ?
SP : Non. Le football avec la Juventus c’est particulier, il y a une histoire familiale derrière. Là nous ne sommes pas dans l’optique de traiter l’imaginaire de la marque comme avec la World Surf League (WSL) par exemple. Nous voulons concentrer nos moyens sur le basket pour travailler la familiarité de la marque, on ne va pas se diversifier dans d’autres sports.
« On ne va pas se diversifier dans d’autres sports. »
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