Interview – Sponsoring, Fan Zones, TV… Michael Tapiro (Sports Management School) dresse son bilan de l’Euro 2016

but portugal euro 2016 finale

Photo : UEFA Euro 2016

 

Ca y est, l’UEFA Euro 2016 touche à sa fin avec un épilogue sportif triste pour les supporters de l’Equipe de France.

Mais pendant un mois, les français ont vibré aux exploits des Bleus, entraînant des records d’audiences en TV. En parallèle, les sponsors de la compétition ont redoublé d’efforts pour entrer en contact privilégiés avec les Fans.

Et pour dresser un premier bilan de cet Euro 2016, nous avons posé quelques questions à Michael Tapiro, Fondateur et Président de Sports Management School, école spécialisée dans les métiers du sport business.

tapiro michael sports management schoolSportBuzzBusiness.fr : 3 diffuseurs pour l’UEFA Euro 2016. N’était-ce pas trop ?
Michael Tapiro : Non c’est la loi du marché. Avant le modèle classique était TF1/Canal +. Pour l’Euro 2016, TF1, M6 et beIN SPORTS étaient les diffuseurs. Nous avons une chaîne qui fait du 100% avec beIN SPORTS et deux télévisions nationales, TF1 et M6, qui se positionnent sur le football. Cette diversité permet d’avoir le choix et permet à l’évènement footballistique de devenir incontournable.

SBB : Est-ce un « scandale » de ne pas voir l’intégralité de la compétition sur une chaîne gratuite, qui plus est pour une compétition organisée en France ?
MT : Non ce n’est pas un scandale. Les droits de diffusion sont tellement élevés aujourd’hui que le football n’est pas gratuit.

SBB : Quel regard portez-vous sur les campagnes publicitaires des sponsors de l’Euro 2016 ou de l’Equipe de France ?
MT : D’un point de vue créatif, faible. D’un point de commercial, bon. Le football en règle général est un excellent levier, l’Euro 2016 tout particulièrement et notamment en France. Cela explique aussi pourquoi les droits sont si élevés.

SBB : Quelle marque est pour vous le grand vainqueur ?
MT : Orange a un bon sponsoring avec l’Euro 2016 et pourrait être vainqueur. Dans leur campagne, il y a une vraie communication globale. Avec la victoire du Portugal, Nike sera également sur le podium. Une victoire des Bleus aurait certainement été l’occasion de faire rentrer la marque dans ses frais, en multipliant les ventes de maillots en France. N’oublions pas que l’équipementier sportif a payé très cher le maillot de l’Equipe de France.

SBB : Tourtel Twist, bière sans alcool, dans les stades alors que Carlsberg (du même groupe) est le partenaire dans les autres pays que la France. Quel regard portez-vous sur la Loi Evin aujourd’hui ?
MT : La loi Evin est une hypocrisie. Au rugby nous avions la Heineken Cup qui est devenue la H Cup pour ne pas dévoiler la marque de bière. Pour Tourtel Twist c’est pareil, on reconnaît le logo Carlsberg. Le groupe s’y retrouve. Nous sommes une exception culturelle et c’est un comble pour le pays où l’on vend le plus d’alcool par habitant.

SBB : Quel regard portez-vous vous sur le maintien des Fan Zones en dépit du climat qui régnait en marge de la compétition ?
MT : Les renseignements généraux n’allaient pas envoyer les supporters au casse-pipe. Nous n’allions pas faire un Euro sans Fan Zones, ça draine des dizaines de milliers de personnes, c’est extraordinaire. C’est un message très positif envoyé notamment aux sponsors : On avance, ne vous inquiétez pas.

SBB : Les enjeux économiques l’ont-ils emporté ?
MT : Nous aurions pu faire sans mais les fans étaient présents et auraient dépensé de l’argent dans tous les cas. Les Fan zones revêtent davantage une valeur symbolique. Par exemple, durant le match France-Islande ou contre l’Allemagne, les réactions étaient intenses. Nous avions l’impression qu’il s’agissait d’un véritable tapis humain, aux mains levées. Nous avons retrouvé l’image d’une France unie, derrière un drapeau, un maillot ou encore un hymne.

SBB : Dans quelles mesures l’Euro 2016 peut-il redynamiser l’économie française ?
MT : Une victoire des Bleus aurait restauré le sourire. Malgré la défaite, nous avons été le pays d’accueil de 23 nations, avec des supporters exceptionnels et nous aurons donné une bonne image de la France. Pendant un mois, nous avons pensé à autre chose…Et tout cela permet à la France de s’évader justement un peu.

SBB : La réussite de cet Euro peut-elle être la meilleure publicité pour Paris 2024 ?
MT : Nous savons que la France est capable d’organiser un grand événement sportif international. Maintenant, Paris 2024 se déroulera dans une seule ville alors que l’Euro 2016 était réparti sur 10 sites français. Le savoir-faire parisien existe, la France est une terre de sport, d’accueil. Paris 2024 offrira également la possibilité de visiter le pays pour les supporters. Donc oui, nous serons prêts, suite à l’Euro 2016, à accueillir Paris 2024.

 

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