Interview – Tout savoir sur le t-shirt Tecnifibre conçu à partir de cordages tennis usagés

Depuis le début du mois d’avril, la marque française Tecnifibre commercialise des t-shirts entièrement recyclés et recyclables.

Pour en savoir plus sur cette initiative, nous avons posé quelques questions à Lou Adler, CSR manager de Tecnifibre.

Alors que les marques de sport rivalisent d’ingéniosité pour commercialiser un t-shirt toujours plus léger qu’une plume, l’équipementier spécialisé tennis, squash et padel appartenant au groupe Lacoste s’est lancé un défi : le faire à partir de cordages de raquettes avec la gamme X-Loop.

« C’est parti de la réflexion liée à notre responsabilité sociétale » nous confie Lou Adler, en charge du projet pour Tecnifibre. « On a commencé par faire un bilan carbone l’année dernière, on a bénéficié du dispositif de l’ADEME qui s’appelle « Diag Décarbon’Action ». L’objectif de cette première mesure d’empreinte n’était pas de considérer ça comme un bilan, mais comme un point de départ, voir ce qu’on était capable de faire et d’améliorer. Le projet est né de là. »

Avant tout fabricant de cordages et de raquettes, Tecnifibre s’est ainsi rendu compte que le textile était la catégorie de produit la plus polluante, mais « à périmètre comparable » tient à souligner Lou Adler. Alors quoi de plus logique que de partir de ce qui est à l’origine de la création de Tecnifibre (le cordage) pour faire du textile recyclé et recyclable ?

« On récupère les cordages de toutes les marques et pas uniquement ceux de Tecnifibre »

Pour cela, la marque opère de différentes manières. « On collecte ce cordage en polyester via 20 magasins partenaires partout en France qu’on équipe d’un collecteur qui permet de récupérer les cordes, une sorte de poubelle, mais un peu stylisé donc je préfère le mot collecteur (rires). » nous précise la responsable RSE de la marque. Tecnifibre collabore également avec son fournisseur Cousin, dans le nord de la France qui lui envoie des chutes de production ou encore certains tournois de l’ATP partenaire comme le Masters 1000 de Monte-Carlo.

« Une fois que l’on récupère tout ce cordage, on envoie à notre partenaire espagnol, qui s’appelle Infinite Athletic. Là, le cordage est broyé, transformé en petite bille via un processus de glycolyse, la bille est ensuite transformée puis après, c’est le parcours classique pour fabriquer du textile. Comme il est 100% à base de polyester et qu’on ne rajoute rien d’autre, il est effectivement recyclable à la fin et c’est un aspect qui est important pour nous. » nous détaille Lou Adler.

Avec 2 références pour les hommes et 2 pour les femmes, on peut trouver ce t-shirt en kaki ou en bleu depuis le début du mois en magasin.

Vendu 45€ , il était indispensable pour Tecnifibre de rester accessible. « À performance équivalente chez nos concurrents, on est dans ces prix-là. C’est vraiment important parce que c’est super d’avoir un produit plus responsable, mais s’il est trop cher et que les consommateurs ne peuvent pas l’acheter, ça n’a plus beaucoup d’intérêt. » poursuit-elle.

Bientôt un joueur de tennis avec ce t-shirt ?

Plus qu’une nouveauté textile, Tecnifibre veut aussi faire passer un message de prise de conscience au monde du tennis.

« On récupère les cordages de toutes les marques et pas uniquement ceux de Tecnifibre. La collecte est importante à double titre : pour les déchets qu’on est capable de récupérer et en termes de sensibilisation. C’est pour ça qu’on travaille avec nos tournois, qu’on est présent dans les magasins, et qu’on a pensé des collecteurs qui expliquent la démarche. Au-delà de parler de notre marque, l’idée, c’est de sensibiliser les joueurs et joueuses de tennis à adopter des comportements plus responsable dans leur pratique. »

Si Tecnifibre équipe en raquettes de grands noms du tennis comme Iga Swiatek, Daniil Medvedev, Danielle Collins ou encore Alexander Bublik, la marque n’équipe pas ces talents en textile. Racheté par Lacoste il y a quelques années, les deux entités fonctionnent « en binôme sur les joueurs à très haut niveau à savoir qui joue avec les raquettes, les cordages et avec de la bagagerie Tecnifibre et qui porte des tenues Lacoste. » précise Lou Adler. C’est le cas de Daniil Medvedev.

Pour autant, Tecnifibre n’exclut pas d’avoir ses propres égéries dans un futur proche. « C’est clairement quelque chose qu’on envisage à l’avenir ! Ça serait super d’avoir un ambassadeur ou ambassadrice qui partage nos valeurs et ça serait chouette qu’il soit français ! ».

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