Interview – Une française part à la rencontre des Fans à travers le monde avec « Looking For Fans »

 

Qui n’a jamais rêvé d’effectuer un tour du monde et partir découvrir les différentes ambiances sportives en visitant un maximum de stades. Depuis quelques mois, Naomi, une française de 24 ans, a concrétisé son projet avec « Looking For Fans ». Nous lui avons posé quelques questions.

SportBuzzBusiness.fr : Quelle est la genèse de ton projet ? Quel a été le déclic du départ ?
Naomi Loiseau : Vraie passionnée de sports depuis toujours, je me suis lancée le 18 janvier dernier dans un projet un peu fou : faire le tour du monde des évènements sportifs, pendant 9 mois à travers 19 pays à la rencontre des fans de sports. L’objectif de ce projet est de montrer les valeurs que véhiculent les évènements sportifs, le partage, la passion et les émotions qui unissent les supporters entre eux.

Comment m’est venue cette idée ? Je souhaitais voyager, découvrir le monde qui m’entoure et bien évidemment le tout en continuant ma passion pour les évènements sportifs. Cet été, j’ai été l’heureuse gagnante du Programme « Welcome Fans » d’AccorHotels avec « 50h Chrono ». J’avais 50h pour recruter 50 fans, 25 français et 25 hollandais pour m’accompagner au match France-Pays-Bas le 31 août dernier.
Le tout à Paris et Amsterdam.

Après cette expérience incroyable j’avais compris ce que je souhaitais faire : partir à la rencontre des fans, partager avec eux des émotions fortes liées au sport et vivre cette aventure avec le plus grand nombre sur les réseaux sociaux. « Looking for Fans » était né !

SBB : Combien de pays as-tu déjà parcouru ? Pour combien d’évènements sportifs ?
NL : Je suis actuellement au Mexique, le 5ème pays de l’aventure « Looking for Fans ». Je suis allée 3 semaines en Australie (Open d’Australie, match de basket, cricket, soccer), 10 jours en Corée du Sud pour les JO (et surtout pour le sacre de Martin Fourcade), 1 semaine à Vancouver pour découvrir le hockey et la NHL, et plus d’un mois aux US (baseball, basketball, soccer, hockey). Il me reste encore 6 mois d’aventure, avec une quinzaine de pays à parcourir.

SBB : Entres-tu en contact direct avec les clubs et évènements que tu couvres pour négocier tes accès ?
NL : Oui parfois. Certainement pas dans un intérêt de me faire invitée ou traiter comme un média officiel. Davantage pour que l’on m’assure le fait de pouvoir filmer librement avec mon Smartphone et mon stabilisateur. Avant d’arriver à Melbourne pour l’Open d’Australie, j’avais contacté « Tennis Australia » bien en amont pour m’assurer cela. Une fois arrivée sur place j’ai eu la mauvaise surprise d’apprendre que cela ne serait pas le cas. Cela ne m’a pas empêché de rebondir et de partir à la rencontre des fans aux alentours de l’enceinte ! Les fans ne sont pas ceux qui ont uniquement la chance de pouvoir assister aux évènements.

SBB : A Los Angeles, tu as réussi à participer à la conférence de presse d’après-match du derby MLS entre le Galaxy et la nouvelle franchise du LAFC et tu as même posé une question à Zlatan Ibrahimovic. Comment es-tu arrivé jusqu’à la salle de conférence ? Tu as une carte de presse ?
NL : Depuis le début de ce projet, je mise beaucoup sur la chance qui sourit à Looking for Fans, et également sur un peu de culot de ma part. Qui ne tente rien n’a rien. Alors je suis rentrée en contact avec un salarié du club par le biais d’un ami, cette personne a eu un « coup de cœur » pour le projet, lui-même passionné depuis toujours par le sport. J’ai été mise en contact avec la personne chargée des accréditations médias. Normalement, je « devais » être accréditée pour le match, dans le but de pouvoir me balader un peu partout pour capter mes images, mais l’arrivée de Zlatan a attirée les médias du monde entier. Cela n’a pas pu se faire. Cependant, à quelques jours de la conférence de presse, mon contact m’a fait parvenir le lien d’inscription et j’ai inscris Looking for Fans comme un média pour y participer. 2 jours après, ma demande était acceptée. Je ne suis pas journaliste, et je n’ai certainement pas la prétention de me revendiquer comme tel. Cela est un vrai métier qui ne s’improvise pas. Cependant, l’occasion était trop belle et en tant que passionnée de sports il m’était impossible de ne pas tenter !

SBB : Comment finances-tu ce projet ? As-tu des partenaires qui te suivent ?
NL : J’ai vidé mes comptes bancaires à l’origine consacrés à un achat potentiel de logement. J’ai réalisé que cela ne m’apporterait aucun apprentissage ni aucune satisfaction. A mes yeux, la vie doit être vécue à 10000% puisque l’on en a qu’une, il faut s’ouvrir aux autres et découvrir le monde dans lequel nous évoluons. Il se peut que je rentre ruinée en France dans quelques mois, mais je serai tellement enrichie de l’expérience « Looking for Fans » que cela n’aura aucune importance. J’ai également la chance d’être accompagnée par des partenaires dans cette aventure. Suite à l’opération marketing « 50h Chrono » de Welcome Fans, le groupe AccorHotels a remporté un prix de stratégie pile au moment où je concrétisais Looking for Fans. AccorHotels accepta très rapidement de me suivre sur ce projet de par la cohérence de notre histoire commune : ils ont été la genèse du projet, le point de départ et cela s’inscrit dans leur stratégie liée au Fan. De plus, Lacoste a accepté de m’habiller en tenue officielle de l’équipe de France aux JO de Pyeongchang ! Ils m’ont sauvé la vie car malgré des achats effectués en France en amont, je n’étais pas préparée aux -15 degrés. Enfin, Fanstriker, le site n°1 dédié à l’expérience du fan s’est également associé à « Looking for Fans ». Ils font un travail monstrueux pour m’accompagner dans la communication du projet avec des supports me permettant de professionnaliser le projet. L’objectif derrière cela n’est certainement pas de faire des profits sur le compte de « Looking for Fans », mais d’aider à agrandir la communauté, et à participer à de nombreux évènements pour aller à la rencontre des fans !

SBB : Aujourd’hui, quels sont les supports que tu utilises pour raconter ton voyage ? Penses-tu que l’audience générée par ton projet peut maintenant séduire certains annonceurs ?
NL : Je publie quotidiennement 2 à 3 fois sur Facebook : les évènements, les rencontres mais pas que. Je souhaite également faire voyager la communauté à travers ce projet : les embarquer dans les destinations que je visite. Je partage tout : les bons moments comme les galères qui tentent de parasiter le projet, très souvent racontées à travers un fou rire, qui ont l’air de plaire à la communauté aux vues des likes récoltés (rires). Les vidéos que je réalise sont diffusées sur une chaîne YouTube organisée sous forme de « série » et j’essaie aussi d’être active sur Instagram. Linkedin est également un support plus qu’intéressant pour le projet. J’ai plus de 1 200 relations, qui évoluent pour la plupart dans l’univers de l’évènementiel sportif. L’audience générée actuellement peut être perçue comme « faible ». Cependant, il ne faut pas vouloir aller trop vite. Les choses se font petit à petit. Quand votre communauté Facebook dépasse le nombre d’amis que vous avez sur votre compte personnel, c’est un vrai moment d’émotion. Cela signifie que vous avez réussi à embarquer dans cette aventure des personnes que vous ne connaissez pas, mais qui adhèrent aux valeurs que le projet véhicule et c’est juste génial ! Je reçois de nombreux messages de soutien au quotidien et c’est l’énergie qui est moteur sur ce projet Ce n’est pas « mon » aventure, loin de là, c’est celle de la communauté LFF.

Côté annonceurs, je pense que le projet peut effectivement intéresser. Je suis contactée depuis de nombreuses semaines par des entités de l’évènementiel sportif. Avec des propositions qui aboutiront et certaines qui n’aboutiront pas. Je pense que ce qui plait dans ce projet, c’est le côté naturel et authentique des rencontres et des contenus : Aucune mise en scène, aucun artifice. L’originalité du projet est souvent soulignée : une fan (qui a très souvent le sourire jusqu’aux oreilles) qui part à la rencontre des fans, avec son sac à dos, son smartphone et ses économies ce n’est pas forcément commun. Enfin, je pense que les annonceurs, détenteurs de droits, acteurs du « Sport Business » vont tendre à attacher de plus en plus d’importance aux fans. Demain, si un stade est vide, il n’y a plus d’évènement. Les sportifs souhaitent faire vibrer leur public. A mes yeux, il est alors important de leur consacrer toute l’attention qu’ils méritent, de les rencontrer, et leur rendre hommage.

SBB : Quel est ton planning dans les prochains mois ? 
NL : Il reste une quinzaine de pays à visiter. Les deux mois qui arrivent vont être consacrés à l’Amérique Latine. Je ferai ensuite un passage en France de plusieurs semaines avec de nombreux évènements à droite, à gauche. Puis à partir de septembre, je partirai faire une tournée européenne. Le projet s’arrêtera, quand j’aurai épuisé mes ressources ! Pour la liste des évènements, je la garde un peu pour moi car rien n’est figé pour l’instant. Ce que je peux dévoiler c’est que je vais vraiment m’intéresser à de nombreux sports comme le football, le tennis, l’athlétisme, l’automobile, le cyclisme ou encore le rugby.

SBB : Un mot également sur ta récente rencontre avec André Pierre Gignac au Mexique provoquée sur Twitter ?
NL : 
A Monterrey, ma vidéo a eu un petit succès local avec plus de 60 000 vues sur Twitter. Des gens m’ont reconnu au stade, des médias ont parlé du projet… Je ne m’y attendais pas. J’ai vraiment posté la vidéo en me disant « qui ne tente rien, n’a rien »… Et il m’a contacté seulement 2 heures après le tweet, et il n’y avait que 5 likes à ce moment-là. André-Pierre Gignac m’a époustouflé sur toute la ligne : sa bienveillance, sa générosité, son accueil. A Monterrey et même partout dans le Mexique, j’ai pu voir que c’était vraiment une STAR, tout le monde le suit et lui court après et lui garde les pieds sur terre, reste humble. Son unique envie est le football, jouer, marquer, gagner, et faire vibrer ses supporters ! Si tous les joueurs pouvaient être comme lui, je pense que le football aurait peut-être une meilleure image. Je n’oublierai jamais ce moment-là !

SBB : A l’issue de ce voyage, souhaites-tu travailler dans le domaine de l’évènementiel sportif ou es-tu juste une passionnée qui voulait faire ce voyage sans objectifs particuliers pour la suite ?
NL : J’ai travaillé pendant 3 ans à Roland-Garros pour la FFT, donc j’ai « déjà » un petit pied dans l’évènementiel sportif. Cependant, je ne sais pas ce qui m’attend. Si le projet prend fin, alors oui je chercherai un travail dans ce domaine car pour moi seul compte mon épanouissement professionnel et c’est en associant ma passion à ma profession que j’y trouve mon compte. Cependant, si le projet peut continuer, sous n’importe quelle forme que ce soit, alors pourquoi arrêter ? Je n’ai pas besoin de grand-chose ou de grandes fortunes pour m’épanouir : tant que le sport fait partie de ma vie, le reste suit.

SBB : Quelles sont les bonnes pratiques que tu retiens et qui selon toi sont transposables en France pour enrichir la Fan Experience ?
NL : Question benchmark, je vais plutôt garder cela pour moi. Cela pourra peut-être être valorisé pour le compte d’un futur employeur, qui sait ? Ce que je peux dire, c’est qu’il y a effectivement plusieurs critères qui d’après moi délivrent une expérience aux fans et surtout qui lui font vivre des émotions :
– L’implication et la détermination des sportifs sur le terrain ;
– Le côté Entertainement, animations, musiques et attention apportée aux enfants (les supporters de demain) ;
– Les services délivrés pour améliorer le temps passé au stade
– L’utilisation des écrans géants, le côté humour, activations marketing, goodies.

Je pense qu’on commence à s’en rapprocher en France. Il faut parfois simplement écouter le fan pour savoir ce qu’il attend et comment y répondre.

On m’a récemment demandé le nombre de rencontres faites depuis mon départ. Plutôt simple comme question lorsqu’on y réfléchit. Mais en fait impossible d’y répondre. Je ne les compte pas, car ce n’est pas la quantité que je recherche. Et il m’est impossible de les qualifier tellement celles-ci sont uniques et différentes. ___ Par le temps passé avec chacun, par les émotions ressenties, le sport, les résultats du match, l’âge, le sexe, la température, et j’en passe ! Une chose est sûre : voici des visages que je n’oublierai jamais et qui chaque jour me rappellent pourquoi « Looking for Fans » est né. Pour montrer le vrai visage de l’événementiel sportif : Passion, Rencontres et Émotions ! ___ Je suis impatiente de compléter ce tableau au fil des mois ! #STAYTUNED #MORETOCOME #LookingforFans #Sports #Fans #Supporters #Rencontres #Events #People #WorldTour #Passion #football #tennis #cricket #basketball #NBA #JO #OlympicGames #biathlon #warriors #Hockey #igers

Une publication partagée par 👀🌍🏀Looking for Fans 🙌⚽⚾ (@looking4fans) le

Laisser un commentaire

Offre Emploi : Coordinateur de Flotte - ORECA Com'Over devient l'agence Relations Presse et Influenceurs de...
Interview - Interview «Entreprendre dans le sport» : Martial Guermonprez, cofondateur d'Anybuddy, plateforme de réservation des sports de raquette(Lire la suite) American Express devient partenaire officiel du PSG(Lire la suite) Nike ressort les Air Force One de Kobe Bryant(Lire la suite) Paris 2024 enregistre un bénéfice de 27 millions d’euros(Lire la suite) Le reveal complètement fou du Pau FC pour son 3e maillot(Lire la suite) Aurélie Dyèvre devient directrice générale de Sporsora(Lire la suite)