La candidature de David Ginola à la présidence de la FIFA, simple coup de pub pour Paddy Power ?

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Ce matin, David Ginola a tenu une conférence de presse sous les couleurs du bookmaker Paddy Power pour annoncer sa candidature à la présidence de la FIFA. Lors de sa conférence de presse, l’ancien joueur de l’Equipe de France a lancé le « Team Ginola », une campagne de crowfdunfing visant à assurer le financement de sa campagne. Une campagne à laquelle s’est associée Paddy Power qui a déjà versé au français un chèque de 250 000 livres soit environ 327 000 euros. « Team Ginola » espère lever 2,3M£ soit 3M€. Précisons que pour aller jusqu’au bout de sa candidature, Ginola devra recevoir le soutien de 5 fédérations membres de la FIFA.

« J’ai besoin de votre support pour changer les choses. En soutenant le mouvement Team Ginola, vous dites oui à une FIFA démocratique, transparente, et qui respecte le principe d’égalité. Ensemble, nous pouvons le faire ».

Même si la démarche de David Ginola peut paraître louable et honnête (voir plus bas), le coup de pub offert à Paddy Power semble empiéter sur la sincérité et la crédibilité du projet. Le bookmaker irlandais est en effet un spécialiste des campagnes décalées créant le buzz.

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Interview de David Ginola à Infosport+ au sujet de sa candidature à la présidence de la FIFA

« C’est une idée qui a germé dans ma tête il y a quelques temps déjà en ayant des conversations avec certaines personnes sur le fait de m’investir davantage dans le football, par rapport à mes idées, par rapport à mes prises de positions, mes opinions sur le football. C’est quelque chose de très gros, beaucoup de gens vont regarder ça avec de la surprise, mais aujourd’hui, ce qui dirige le monde du football c’est la FIFA, c’est elle qui fixe les règles qui sont à la tête du football mondial. Ce n’est pas venu comme ça, c’est une mûre réflexion, ce sont des nuits blanches, c’est une tâche vraiment gigantesque et j’en ai pris toute la mesure. C’est pour moi un challenge énorme, c’est énorme pour tout le monde, j’ai une super équipe autour de moi. Nous véhiculons des valeurs qui sont importantes et qui devraient être les valeurs clefs du football. Tu ne peux pas prétendre être à la tête d’une organisation comme la FIFA, qui est une association mondiale du football, et ne pas t’intéresser aux gens, ou pas assez. C’est donner plus, davantage, il faut apporter beaucoup plus de sourires, de joie de vivre, parce que le football est là pour ça. On l’a vu pendant plusieurs manifestations, que ce soit pendant les Coupes du Monde, que ce soit après les matchs, quand on voit la dévotion qu’il y a autour du football. On se rappelle la Coupe du Monde 98 en France, ce que cela a créé, ce que cela a généré dans un pays. Les gens se retrouvent ensemble, c’est quelque chose que j’aimerais voir davantage, mais à une échelle mondiale. »

« Cette idée est costaud. J’en ai pris la pleine mesure. Ce que je trouve beau, c’est de pouvoir aujourd’hui se dresser. Je me suis posé beaucoup de questions sur « est-ce que j’ai la légitimité ? », la légitimité dans le sens footballistique, je n’ai jamais fait de Coupe du Monde, je n’ai pas un palmarès à la hauteur de certains grands joueurs aujourd’hui, mais je pense que j’ai toujours été intègre dans ma profession. J’ai toujours eu cette forme d’intégrité qui devrait être un mot-clef dans le football. J’ai rencontré des gens qui m’ont dit « pourquoi pas ça, qu’est-ce que tu penses de l’idée ? », j’ai réfléchi, je me suis dit « oui, pourquoi pas ? ». Un pourquoi pas qui était une façade parce que derrière il y a davantage. Il n’y a absolument aucun sentiment de revanche par rapport au football, c’est juste que j’aimerais apporter une sorte de super sourire, que les gens regardent et se disent « voilà un exemple à suivre, voilà un exemple à suivre au niveau d’une association qui gère les choses d’une belle manière. Voilà une association qui organise des choses extraordinaires et qui en plus de ça œuvre pour les plus démunis, dans chaque pays ils ont une implication au niveau des jeunes et apportent un plus ». Quand je regarde les Coupes du Monde, il y a toujours des points positifs et des points négatifs, il faut essayer de faire en sorte d’être beaucoup plus présent sur la scène internationale, à toutes les échelles et surtout pour tout le monde. »

« J’ai connu Michel Platini comme sélectionneur, il est celui qui m’a donné ma première sélection en Equipe de France. C’est bien sûr quelqu’un que je respecte énormément, c’est un ex-joueur qui a réussi son après-carrière et justement dans une démarche plus politique, puisqu’être président de l’UEFA c’est aussi quelque chose qui a un rapport avec la politique. Je pense que c’est un exemple. C’est bien sûr quelqu’un que je verrai, que j’écouterai pour beaucoup de choses. »

« Dans toute élection, il y a un programme puis il y a l’homme. Il y a un regard, un visage. En premier lieu, les gens vont te regarder, c’est l’enveloppe. Pratiquement immédiatement tu peux te dire si tu lui fais confiance ou pas. Après, bien sûr vient le contenu, le programme, les idées, ce que tu vas vouloir développer, mettre en avant. Parler de transparence, ça c’est génial, que plus personne ne se pose de question sur comment sont gérées les choses. Parler aussi d’intégrité, d’égalité, c’est-à-dire le football féminin. Dans tous les pays, tout le monde est traité à la même enseigne, tout le monde a les mêmes chances. Aujourd’hui, nous parlons tous des mêmes choses. Il faut savoir comment tu vas les positionner et qui va le faire. Quand je parle de légitimité, le palmarès c’est une chose, après en tant que personne tu as la légitimité que tu as toi, en tant que personne, ta crédibilité c’est toi, quand tu parles de politique, ce qui est très important c’est de voir à qui tu as à faire. Beaucoup de gens ont été élus parce qu’ils avaient une aura qui faisait qu’on pouvait leur donner notre confiance, que l’on peut les suivre. »

« Des alliés, j’en ai de partout, des ennemis j’en ai de partout. J’ai appris une chose, c’est que la politique divise, mais pour moi, le sport doit rassembler et être un rassemblement. Je ne me positionne pas comme quelqu’un de politique parce qu’à terme je veux rassembler les gens. Donc pour moi, être élu à la FIFA, ce serait plutôt être un rassembleur. Bien sûr, on a entendu beaucoup d’hommes politiques le dire, mais aujourd’hui on parle de sport, on ne parle pas de gérer une nation, gérer des problèmes sociaux, des problèmes de croissance, on n’est pas en train de parler de ça. On est en train de parler de comment mieux redistribuer, de comment mieux redonner aux gens des choses qui leur reviennent de droit. »

« Je n’en ai pratiquement aucune (chance d’y arriver). Mais je suis très honnête quand je dis pratiquement aucune, quand on voit la situation aujourd’hui. Il faut être très humble, je ne suis pas là pour faire du fanfaronnage. Dire que je vais gagner, bien évidemment dans un coin de ma tête je l’imagine, ce serait quelque chose de remarquable, de fantastique, mais je pense que si cela peut faire bouger un peu les choses et que même si demain je ne suis pas élu mais que j’arrive à faire en sorte que les gens se disent « le discours de David Ginola il était pas mal. On a bien aimé ci, on a bien aimé ça. Essayons de le reprendre », et si quelques choses peuvent être changées à l’intérieur, à travers d’autres personnes ce sera très bien. Moi, je ne suis pas là contre. Que ce soit un autre qui véhicule les mêmes valeurs et qui veuille prôner ce sentiment de tolérance, d’acceptation, de transparence,  c’est très bien, ça me va. Après c’est une question de décision, d’urne et de votes quand cela en vient au pouvoir de l’urne, cela ne dépend plus de toi, ce sont les gens qui décident qui sera le prochain président de la FIFA. Si c’est quelqu’un d’autre, ce sera bonne chance, faites en sorte que les choses aillent au mieux pour tout le monde autour du football. »

David Ginola (bientôt 48 ans, deviendrait ainsi le 3ème candidat déclaré à Sepp Blatter après Jérôme Champagne et le prince jordanien, Ali Ben Al Hussein.

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