Face à la crise économique découlant de la crise sanitaire de la COVID-19, les clubs de basket français de Jeep Elite et de Pro B ont réussi, grâce à l’Etat Français et à certains actionnaires, à « limiter la casse » lors de la saison 2019-2020.
Selon les chiffres de la DNCCGCP, les clubs de Jeep Elite affichent un résultat net cumulé de 488 000€ (595 000€ pour les club de Pro B). Un chiffre qui prend en compte le résultat exceptionnel de 3,6M€ issus principalement des actionnaires de LDLC ASVEL et des Metropolitans 92 (voir plus bas) pour renflouer les comptes. Avant cette ligne, le résultat d’exploitation cumulé affiche -2,95M€.
« Ces résultats n’ont pu être réalisés que grâce à l’exonération partielle des charges patronales et aux indemnités versées par l’Etat Français dans le cadre du dispositif d’activité partielle » rappelle la Direction Nationale du Conseil et du Contrôle de Gestion des Clubs Professionnels.
Sans les aides, la perte nette cumulée pour l’ensemble des clubs professionnels aurait été de 7 millions d’euros selon la DNCCGCP (perte de 4,7 millions d’euros pour la Jeep Elite ; perte de 2,3 millions d’euros pour la PRO B). « On estime par ailleurs qu’au moins un club en Jeep Elite et un club en PRO B auraient dû déposer le bilan. De plus, plusieurs clubs de Jeep Elite n’auraient pas répondu aux obligations financières imposées par la DNCCGCP pour pouvoir prétendre disputer la saison 2020/2021 sans mesure d’encadrement ou restriction. »
Avec une situation critique qui perdure et d’après les projections faites sur la saison en cours par la DNCCGCP, les clubs des deux divisions vont connaitre un retour en arrière considérable : la situation nette cumulée de la Jeep Elite sera similaire à celle présentée au 30 juin 2006 et celle de la PRO B sera similaire à la situation nette cumulée du 30 juin 2015.
93,9M€ de revenus cumulés pour les clubs de Jeep Elite
Au total, la saison dernière (19-20), les clubs de Jeep Elite ont vu leurs revenus cumulés baisser de 2% à 93,9 millions d’euros.
Les différentes sources de revenus (recettes matchs, sponsoring, droits TV, subventions,…) ont évidemment reculé en raison de l’arrêt prématuré des compétitions dès le mois de mars 2020. Le poste sponsoring reste le plus important avec un total de 45,7M€.
Pour la saison en cours 2020-2021, les recettes devraient malheureusement encore fondre considérablement du fait de la situation qui perdure. Privé de droits TV depuis cette saison, les clubs n’auront pas eu l’occasion de mettre à profit la stratégie des matchs en clair décidée/subie par la LNB.
DNCCGCP : Le basket-ball professionnel français repose sur un modèle dont les produits sont fortement issus des recettes matchs directes (billetterie, abonnement, sponsoring). L’arrêt du championnat, avec dans les cas extrêmes près d’un tiers des matchs à domicile restant à disputer pour certains clubs, a engendré une dégradation brutale des produits d’exploitation en cours de saison alors même que la majorité des charges d’exploitation étaient pour leurs parts totalement engagées (notamment au niveau de la masse salariale et des charges sociales). Cette exploitation qui repose sur l’événementiel sportif a donc été brutalement impactée.
Il faut souligner que les aides accordées par le gouvernement, à travers les indemnités de chômage partiel et les exonérations de cotisations sociales ont permis d’atténuer ces pertes d’exploitations, sans pour autant pouvoir couvrir dans leur intégralité les rémunérations notamment. Par ailleurs, le soutien des parties prenantes des clubs, à savoir les abonnés et les partenaires privés (sponsors) et publics (collectivités territoriales), a également permis d’atténuer une perte d’exploitation qui aurait pu présenter des chiffres bien plus catastrophiques pour l’économie des clubs. Enfin, grâce à un résultat exceptionnel proche de 3,6 millions d’euros réalisé principalement par deux clubs reflétant le soutien financier de leurs actionnaires, le résultat net cumulé sur la division pour cette saison est positif.
DNCCGCP : Les comptes clôturés au 30 juin 2020 présentent une perte d’exploitation à hauteur de 3 millions d’euros, en amélioration par rapport au résultat d’exploitation de la saison 2018/2019 (-5,5 millions d’euros), mais traduisant malgré tout une exploitation négative pour cette saison. Les clubs LDLC ASVEL (pour la 2e année consécutive) et Metropolitans 92 sont les deux principaux clubs qui influencent la perte d’exploitation globale et cumulent à eux deux 3 millions d’euros de perte.
Le résultat exceptionnel au 30 juin 2020 est très significatif avec un bénéfice de 3,6 millions d’euros. On retrouve les deux clubs cités précédemment, à savoir LDLC ASVEL et Metropolitans 92, qui portent ce résultat en cumulant à eux deux un bénéfice de 3,6 millions d’euros. Il est cependant important de prendre en compte le fait que le résultat exceptionnel permet généralement aux clubs de compenser un déficit d’exploitation (comme c’est le cas pour les deux clubs cités précédemment) grâce au concours des actionnaires ou au contraire « minimiser » les bons résultats d’exploitation.
Contrairement à la saison 2018/2019, la Jeep ÉLITE présente un résultat net cumulé positif de 488 K€ sur la saison 2019/2020, avec des résultats nets par club compris entre -228 K€ et 347 K€. Le résultat net positif en cumulé sur la division est le fruit des mesures d’aides financières apportées par le gouvernement ainsi que le soutien des partenaires et des abonnés des clubs malgré l’arrêt prématuré des compétitions.
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