Article rédigé par Stéphane PICOT
Les investisseurs cherchent à investir dans le football français car ils estiment qu’il offre des opportunités lucratives, avec un potentiel de retour sur investissement intéressant. Pour preuve, lorsque le fond américain Colony Capital (désormais connu sous le nom de DigitalBridge) cède entre 2011 et 2012, le club du Paris Saint-Germain (PSG) à Qatar Sports Investments (QSI) la transaction oscille aux environs de 100 M€ (1). Aujourd’hui, le chiffre d’affaires du PSG a été multiplié par plus de onze entre 2010 et 2024, pour s’établir à 805,9 M€ et Forbes estime la valeur du Paris Saint-Germain à 3,9 Mds€ (4,4 Mds$), en hausse de 4% à l’issue de la saison 2023/2024. Ce montant positionne le club à la 7ème place européenne (2).
Fort de ce succès, 13 des 18 clubs de football de Ligue 1 ont changé d’actionnaires depuis 2011. Ce sont principalement des investisseurs étrangers qui sont arrivés. Ils détiennent dorénavant 60% des clubs. « Nous avons observé le changement du type d’actionnaires sur un horizon de 20 ans » abonde Jean-Philippe Bescond, associé gérant de la Banque Lazard. « L’entrepreneur local qui réussit et réinvestit dans son territoire d’origine dans un souci d’image et avec une empreinte sociale s’efface au profit de financiers » (3).
Pour autant, ils n’ont pas tous connu la même réussite financière que le PSG, car la valeur de ces entreprises sportives dépend de 4 enjeux majeurs : l’acquisition d’actifs immobiliers, l’augmentation des droits de diffusions, la baisse de la masse salariale et l’augmentation des revenus.
1. LES ACTIFS IMMOBILIERS (INFRASTRUCTURES)
L’économie des clubs s’est en effet complexifiée. Chaque club est une entreprise qui pour grandir et évoluer au plus haut niveau se doit de disposer d’actifs infrastructurels solides, comme un stade, un centre d’entrainement et de formation. Ces éléments donnent de la valeur au club et justifient certains prix de vente. Prenons l’exemple de l’Olympique de Marseille. La famille de Robert Louis-Dreyfus a vendu le club en 2016 pour un montant d’environ 45 millions d’euros (4). Ce montant peut paraître faible mais l’Olympique de Marseille (OM) n’a pas d’actifs immobiliers. Il n’est ni propriétaire de son stade, ni de son centre d’entraînement et ni de son centre de formation. Le club utilise le Centre d’entraînement Robert Louis-Dreyfus, situé à Marseille, qui a été mis à disposition par la municipalité. Bien que l’OM y ait investi pour améliorer les installations, la propriété des terrains et des infrastructures reste publique. Le club a également un centre de formation mais il est intégré au centre d’entraînement et donc appartient également à la municipalité.
Ce n’est pas le cas de l’Olympique Lyonnais qui sur la plaine de Décines-Charpieu a construit un véritable pôle économique (bureaux magasins, hôtels,), culturel et évidemment sportif avec un stade (Groupama Stadium), une salle omnisports (LDLC Arena – concerts, matchs premiums de l’ASVEL…) et un centre d’entrainement «Groupama OL Training Center ». Le Centre de formation (OL Academy) est basé à 3 km.
Bien desservi par les transports en commun (tramway, bus…), OL Vallée rivalise d’un point de vue infrastructurel avec les plus grands clubs européens. Ce projet a d’ailleurs permis à l’OL de diversifier ses revenus. Le coût total de l’OL Vallée fût de 632 millions d’euros hors taxes (5). Lorsque Jean-Michel Aulas a vendu le club et ses actifs, en septembre 2022, la valeur de l’ensemble s’est envolée à environ 800 millions d’euros. C’est le fond Eagle détenu par l’américain John Textor qui a pris le contrôle de l’OL.
Ce qui est essentiel pour un club c’est de disposer de « son outil de production ». A l’heure actuelle, seulement 2 clubs de Ligue 1 sont propriétaires de leur stade : le Stade Rennais (Groupe Pinault) et l’OL. L’Allianz Riviera appartient à une filiale de la métropole niçoise, mais il est géré par l’OGC Nice à travers un accord qui le place en situation de quasi-propriétaire. Le RC Strasbourg est en cours d’acquisition des droits pléniers du Stade de la Meinau, propriété de la Mairie.
C’est un enjeu majeur pour les clubs français, mais pas seulement. Il suffit de suivre les travaux de Camp Nou et de ses environs (centre d’entrainement, salle omnisports…) que sont en train de réaliser le FC Barcelone pour un montant de 1,45 milliards d’euros.
Ne pas être propriétaire de son stade limite les revenus générés par l’exploitation des infrastructures (billetterie, loges VIP, événements…).
Mais attention, il est important de préciser qu’un stade ne peut être rentabilisé par la seule activité footballistique. Il doit accueillir d’autres activités, comme des concerts, ou d’autres clubs, comme c’est le cas à Grenoble. Le stade des Alpes accueille le club de football (GF38 – L2) et le club de rugby (FCG).
Mais globalement, si un club ne possède pas de stade, il dépendra davantage des droits TV et de la vente de joueurs pour financer ses dépenses, ce qui peut augmenter la pression sur leur masse salariale.
2. LES DROITS DE DIFFUSION
Autre enjeu majeur pour le football français, les droits de diffusion. Les droits TV sont la première source de revenu des clubs de Ligue 1. Ils représentent plus de 50% de leur chiffre d’affaires. Depuis 2020, ces revenus connaissent une baisse sensible. Mais pour bien comprendre, cette tendance, voici les revenus générés par les droits de diffusion et les diffuseurs depuis 2008.
Cycle 2008-2012
• Diffuseurs : Canal+ et Orange.
• Montant annuel : 668 millions d’euros.
Cycle 2012-2016
• Diffuseurs : Canal+ et beIN Sports.
• Montant annuel : 607 millions d’euros.
Cycle 2016-2020
• Diffuseurs : Canal+ et beIN Sports.
• Montant annuel : 726,5 millions d’euros.
Cycle 2020-2021
• Diffuseurs : Mediapro (dépôt de bilan en février) et Canal+ (sous licence beIN Sports).
• Montant annuel : 814 millions d’euros (seulement 318 millions ont été versés).
Cycle 2021-2024
• Diffuseurs : Canal+, Amazon Prime Video.
• Montant annuel : 663 millions d’euros.
Cycle 2024-2029
• Diffuseurs : DAZN et beIN Sports.
• Montant annuel : 540 millions d’euros (6&7).
On note donc que les droits de diffusion de la Ligue 1 ont baissé de 30% en l’espace de 5 ans (entre 2019-2020 et 2024-2025). Plusieurs facteurs expliquent cette baisse, mais les deux principales sont :
* La concurrence limitée entre les diffuseurs (retraits de Canal+, Amazon…)
* La perte d’attractivité de la Ligue 1 avec le départ de joueurs emblématiques
Mais cette tendance à la baisse est surtout le fruit d’un événement qui s’est déroulé en 2020: la chute de Mediapro. En mai 2018, les droits de diffusion sont acquis par le groupe audiovisuel espagnol Mediapro (80 % des droits de diffusion de la L1 et de la L2 pour près de 800 M€ sur la période 2020-2024). Malheureusement, leur point d’équilibre était à 5 millions d’abonnés. Ils n’ont jamais réussi à l’atteindre et ils ont a dû se retirer en février 2021(8). Face à cette situation la Ligue de Football Professionnel réussi à trouver un autre diffuseur, Amazon. Celui-ci subira des pertes importantes et se retirera après trois saisons (9).
Ces différents changements de diffuseurs ont provoqué une chute des revenus audiovisuels des clubs. Entre 2020 et 2023, les clubs affichent une perte cumulée de 1,6 milliard d’euros.
Face à cette situation, la LFP a décidé de créer en 2022 une société commerciale « LFP MEDIA » dédiée principalement à la gestion et la commercialisation de leurs droits d’exploitation. Après avoir valorisé la Ligue 1 à 11,5 milliards d’euros, CVC Capital Partners a investi 1,5 milliard d’euros en échange d’un dividende (13,04 %) qui englobe l’ensemble des recettes audiovisuelles et commerciales du championnat, incluant les revenus des paris sportifs, dans un partenariat d’une durée illimitée (10).
L’investissement de CVC a ainsi permis de résorber la perte financière enregistrée par les clubs depuis 3 ans. D’ailleurs au 30 juin 2024, les clubs n’affichaient plus qu’une perte nette de l’ordre de 150 millions d’euros.
Les turbulences qui peuvent découler de l’arrivée de CVC, se trouvent dans le choix opéré les clubs en 2022, comme l’explique Jean-Marc Mickeler, Président de la DNCG le 22 novembre 2024 aux journalistes de l’Équipe : « ils ont choisi que CVC ne percevrait aucun dividende durant les deux premières saisons, mais que ce montant serait intégralement reporté sur les saisons de 2024-2025 à 2026-2027 » (11).
Si bien que cette saison (2024-2025), les clubs devront verser à CVC 175 millions d’euros :
* 110 M€ au titre des droits TV 2023-2024 (9,58 %) et 2022-2023
* 65 M€ au titre des droits TV 2024-2025 (13%)
En plus, les droits de diffusion du football hexagonal professionnel ont été vendus à partir de la saison 2024-2025 à DAZN et beIN Sports pour 540 millions par an. Ce montant affiche une baisse de 123 millions par rapport à la saison 2023-2024.
En résumé, concernant les droits TV, les clubs de Ligue 1 percevront moins d’argent (baisse de 123 M€) et devront rembourser plus (175 M€). De quoi rendre la gestion des clubs quelque peu compliquée. A court terme, il faudra impérativement réduire les charges et générer de nouveaux revenus (12). À plus long terme, il faudra se préparer à ce que cette baisse des droits TV perdure car l’offre de programmes sportifs est de plus en plus importante, mais surtout la consommation de programme sportifs évolue. Les gens regardent de moins en moins la télévision. Cette tendance touche toutes les classes d’âges. Mais le plus marquant est le temps dédié à la télévision par la nouvelle génération. Il se réduit de plus en plus. Les jeunes regardent leur propre canal de diffusion (YouTube, réseaux sociaux, etc.). Il serait temps que les dirigeants du football français se préoccupent de cette tendance et développe une véritable stratégie à l’égard de cette population.
3. LA MASSE SALARIALE
Les revenus des droits TV chutant, les clubs doivent impérativement réduire leurs charges. Aujourd’hui, le premier poste de dépense des clubs est la masse salariale. Là où la Ligue 1 se distingue par rapports aux autres clubs des grands championnats européens, c’est au niveau de sa proportion. La masse salariale représente en France 67 % des budgets tandis que dans le reste de l’Europe, elle ne s’élève qu’à 53 %. L’écart est important mais ce réduit puisqu’il était de 75% lors de la saison 2019/2020 (13). Pour autant Jean-Marc Mickeler, Président de la DNCG, tire la sonnette d’alarme : « En dépit des crises successives (Mediapro, Covid), les clubs français n’ont jamais travaillé sur la masse salariale. Au moment où le deal Mediapro a été annoncé, en 2018 (pour la période 2020-2024), les clubs ont augmenté leur masse salariale de 400 millions d’euros. Le gros déséquilibre d’exploitation du football français tient à ce pic de 400 millions. Quand on ajoute à cela des droits domestiques moins élevés qu’ailleurs, et une capacité plus faible à générer des revenus complémentaires, on comprend que l’on touche la fin d’un modèle » (11).
Les présidents de clubs accusent le système fiscal français dont les prélèvements sont supérieurs aux autres pays d’Europe. Pourtant l’Allemagne, qui subit également une forte pression fiscale arrive à juguler les salaires à moins de 50% de leur budget. Leur gestion financière est plus rigoureuse mais surtout, elle est imposée par le système de licences de la DFL (LFP allemande) et par la règle des « 50+1 ».
C’est une règle de gouvernance du football en Allemagne qui stipule que les membres d’un club (supporters) doivent détenir au moins 51% des actions des clubs professionnels de la Bundesliga et de la Bundesliga 2.
Cette règle a été instaurée pour garantir que les clubs restent sous le contrôle de leurs membres, principalement des supporters, et pour éviter une trop grande influence des investisseurs privés. Cela présente plusieurs avantages :
• Elle empêche les clubs d’être achetés et contrôlés par de grands investisseurs ou des consortiums, protégeant ainsi l’identité des clubs et leurs liens avec leurs supporters.
• Elle encourage une gestion plus stable et durable des finances des clubs (plus d’équité dans la gestion des clubs).
Cependant, la règle a aussi été critiquée, notamment par les clubs plus riches qui ne peuvent pas attirer les mêmes types d’investisseurs privés qu’en Premier League ou en Ligue 1.
Cet exemple montre que la pression fiscale ne justifie pas forcément la montée en puissance de la masse salariale. La Ligue de Football Professionnel l’encadre uniquement si elle dépasse les 70% du budget (50% en Allemagne). Ce taux devrait être revu si on souhaite limiter les dérives budgétaires. Quant à la règle du « 50+1 », elle anile toutes prises de contrôle spéculatives par des investisseurs cherchant uniquement des profits rapides. Elle favorise une approche plus durable et réfléchie en matière de gestion financière, d’autant plus que les décisions financières, y compris la façon dont un club dépense son argent pour les transferts, les salaires et d’autres coûts, doivent être approuvées par les membres. Cela contribue à limiter les dépenses excessives et à assurer que le club reste sur une trajectoire financière positive.
Cet actionnariat « populaire » renforce le lien affectif entre les supporters et le club. D’ailleurs, cela explique en partie les excellents résultats en matière de billetterie et de merchandising de la Bundesliga (42 000 spectateurs/match en Allemagne et 27 000 en France).
C’est une voie de développement inspirante, qui n’a pas encore trouvé d’écho en France, notamment auprès de la LFP. Cette dernière réfléchit à une autre solution qui consiste à limiter à 25 le nombre de contrats professionnels à l’exclusion des premiers contrats pro. Cela favoriserait les clubs formateurs et prolongerait l’exploitation des jeunes talents par leur club formateur. Dans le contexte actuel, on ne peut qu’encourager cette solution.
La Ligue 1 se trouve dans une situation paradoxale où des coûts élevés coexistent avec des revenus globalement inférieurs à ceux des autres grandes ligues européennes. Cela pousse les clubs à allouer une part importante de leurs budgets à la masse salariale, souvent au détriment d’autres investissements stratégiques. Une réforme structurelle et une meilleure attractivité internationale du championnat pourraient réduire ces déséquilibres.
4. DES REVENUS SUPPLÉMENTAIRES
Dans cette fuite en avant financière, les clubs de Ligue 1 doivent trouver urgemment des sources de revenus supplémentaires.
Pour se faire, on doit améliorer « l’expérience match » pour attirer plus de spectateurs et augmenter les revenus de billetterie.
C’est une voie peu explorée par les dirigeants des clubs. Pour preuve, analysons le budget « animation » d’un club de Ligue 1. On recense les activités comme les spectacles d’avant-match, la gestion des mascottes, les animations pour les supporters (fan zone, jeux…), la musique ou encore les feux d’artifice. Cela représente en moyenne 0,5% du budget du club, là où en NBA, on est à 2,3%. Les clubs NBA investissent massivement dans les animations pour créer un show unique tant sur le terrain qu’en dehors. On y trouve classiquement des shows (danseurs, artistes, concerts…), des animations interactives pour les fans (tirs au panier, jeux, concours), des effets spéciaux (feux d’artifice, jeux de lumières, drones…) et évidemment une mascotte qui à elle seule est un spectacle. Mais ce qui caractérise la NBA, ce sont la mise en place de différents espaces dédiés à l’interaction avant ou après matchs (Fan Zone) au sein desquels on trouve des animations virtuelles et des zones « gaming » sans parler de toutes ces personnalités (acteurs, influenceurs…) qui vont aux matchs. Cette stratégie est celle que met en place le Paris Basketball, avec un énorme succès. Le PSG s’y emploie depuis plusieurs saisons, quant aux autres clubs de Ligue 1, différentes actions sont opérées, mais sans régularité, ou plus exactement sans stratégie moyen ou long terme. Pour eux, le spectacle se cantonne au match….
Il est clef d’investir dans l’animation en donnant plus de moyens financiers au service animation et… aux clubs de supporters. Le football a une forte culture en France, avec des bases de supporters passionnés. L’engagement des fans est un facteur crucial si on souhaite capitaliser sur l’émotion et la fidélité des supporters. Autant s’appuyer sur eux pour relayer et surtout créer des animations originales et festives.
Le merchandising a longtemps constitué le parent « pauvre » parmi les différentes activités commerciales développées par les clubs de Ligue 1. Pour preuve, les rapports annuels publiés par la DNCG en disent long sur l’intérêt que porte le football professionnel français au merchandising. Parmi les différentes sources de revenus détaillées, club par club, le merchandising / licensing est la seule activité à ne pas bénéficier de sa propre catégorie. Les recettes sont englobées dans une ligne globale intitulée « Autres produits ».
« Encore aujourd’hui, dans le management de la plupart des clubs professionnels français, il y a une méconnaissance de ce qu’est le merchandising et de son potentiel. C’est normal : les professionnels issus du monde du sport n’ont pas été formés aux enjeux de cette activité contrairement à ceux évoluant dans l’univers de l’Entertainment » résume Bruno Schwobthaler, CEO de Licensing for Growth, cabinet de conseil spécialisé dans le licensing/merchandising (14).
Les clubs doivent donc recruter des spécialistes et investir plus dans ce secteur d’activité. Ils le comprennent tout doucement car ils commencent à prendre conscience des revenus qui peuvent en découler et surtout de la valeur que le merchandising apporte à leur marque. Le meilleur exemple est le PSG dont le chiffre d’affaires « merchandising » est évalué à 70 millions d’euros, soit moins de 10% de son CA global. Son ambition est de doubler ce montant. À titre de comparaison, des formations de la stature du Real Madrid, FC Barcelone ou Manchester United, le merchandising représente entre 20 et 25% du CA, tandis qu’aux États-Unis ce pourcentage approche des 30% sur certaines ligues comme la NBA.
Après « l’expérience match », le merchandising, les nouvelles technologies numériques doivent également permettre de stimuler la croissance des clubs et la visibilité des sponsors. L’idée est de développer l’écosystème des médias numériques en intégrant la création de contenu, la monétisation et l’innovation. Par exemple, la réalité augmentée ou virtuelle peut offrir des expériences immersives aux supporters, moyennant un paiement. Autre possibilité : produire et vendre du contenu numérique, comme des documentaires ou des séries sur la vie du club, qui peuvent être proposés sur des plateformes de streaming.
Enfin, on ne peut ignorer les transferts, mais attention la valeur des joueurs est extrêmement volatile. On ne peut s’appuyer sur cet élément dans la construction d’un budget. Ils doivent être appréhendé comme une variable d’ajustement, sauf dans un cas : la formation. C’est une économie parallèle qui peut se montrer fortement lucrative. D’où l’importance de disposer d’un centre de formation de qualité. Lyon et actuellement Rennes ont développé un véritable savoir-faire, qui a fortement aidé ces clubs sur le plan économique. C’est également le cas du PSG. Ce dernier a d’ailleurs décidé de suivre avec succès, l’ensemble des pistes évoqué précédemment. Depuis l’arrivée de QSI, leur chiffre d’affaires a augmenté de 18% par an. Dans le même temps, les revenus commerciaux ont été multipliés par 25,6, et les revenus dits « match day » (donc principalement la billetterie) par 7. (15)
D’autres comme Frank Mc Court à l’Olympique de Marseille renforce les infrastructures, le recrutement sportif mais investit aussi sur des postes administratifs avec la volonté de gérer l’OM comme une entreprise de divertissement. Son objectif est d’accroître le nombre de fans afin de valoriser la marque OM. Selon une étude de Brand Finance Football effectuée en 2023 la valeur de la marque s’élève à 172,77 M€. Pour rappel, il a acheté le club 45 M€ (16).
La Ligue 1 continue de séduire les investisseurs, notamment étrangers, et offre potentiellement de belles opportunités lucratives mais il paraît essentiel de réformer et de diversifier le modèle économique afin de garantir la pérennité des clubs et de renforcer l’attractivité du championnat à l’international. Le potentiel est évident, mais il nécessite une gestion visionnaire et audacieuse pour véritablement s’épanouir dans le paysage compétitif du football mondial. Cela passera peut-être par des dirigeants de clubs qui soient de véritables professionnels du divertissement et non plus des directeurs sportifs.
Références :
(1) https://www.lesechos.fr/2012/03/le-qatar-detient-desormais-100-du-psg-352781
(2) https://cdes.fr/wp-content/uploads/2024/11/20241104_Etude-PSG_etude-complete_FR.pdf
(3) https://www.cfnews.net/Enquetes-bilans/Enquetes/Les-financiers-investissent-le-terrain-du-foot-493978
(4) https://www.lequipe.fr/Football/Actualites/L-om-vendu-45-m-euro-par-maragarita-louis-dreyfus-a-frank-mccourt/727839
(5) https://www.banquedesterritoires.fr/decines-le-stade-prive-de-lolympique-lyonnais-genere-des-ressources-pour-la-commune
(6) https://www.encyclomedia.fr/retromedia/combien-ca-coutait-de-regarder-la-ligue-1/
(7) https://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Ou-regarder-le-foot-a-la-tele-en-2024-2025/1482633
(8) https://www.lequipe.fr/Medias/Article/Les-adieux-de-telefoot-l-ephemere-chaine-de-mediapro/1221040
(9) https://www.numerama.com/pop-culture/1762296-amazon-met-fin-au-pass-ligue-1-lidylle-avec-le-foot-francais-est-terminee.html#pid=2
(10) https://www.lfp.fr/article/creation-de-la-filiale-commerciale-de-la-lfp
(11) https://www.lequipe.fr/Football/Article/Jean-marc-mickeler-president-de-la-dncg-le-modele-economique-tel-qu-il-existait-est-mort/1522016
(12) https://www.vie-publique.fr/rapport/296042-football-professionnel-rapport-du-senat-sur-les-fonds-dinvestissement
(13) https://www.lfp.fr/assets/2223_DNCG_situation_football_0213297b30.pdf
(14) https://www.ecofoot.fr/merchandising-indicateurs-performance-potentiel-5594/
(15) https://www.radiofrance.fr/francebleu/podcasts/100-psg-l-actu/c-est-le-chiffre-d-affaires-qui-nous-guide-pour-le-futur-assure-victoriano-melero-directeur-general-du-psg-7343532
(16) https://www.sportbuzzbusiness.fr/le-top-50-des-marques-de-clubs-de-football-les-plus-valorisees-selon-brand-finance-brand-finance-football-50-2023.html
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