Média – Le CSA publie son rapport « Sport et télévision »

 

Hier, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) a publié son rapport « Sport et télévision – Contributions croisées ». 

Dans un document synthétique, le CSA fait un état des lieux de ce que représente la diffusion de sport à la télévision (sport qui se regarde, sport spectacle…). Si la télévision apporte une contribution financière (droits sportifs télévisuels), elle apporte également une fenêtre d’exposition aux disciplines. Un contenu qui permet aux chaînes de réaliser bien évidemment de fortes audiences qu’elles peuvent tenter de monétiser. Car si il est difficile aujourd’hui de rentabiliser les grosses dépenses comme une Coupe du Monde de Football ou un Euro, le sport permet aux TV de travailler leur image de marque et de gonfler leurs audiences annuelles.

Dans son rapport, le CSA rappelle que le marché français des droits sportifs représente 1,45 milliard d’euros fin 2016. Un marché en croissance (+ 25 % entre 2011 et 2016). « Le lancement de chaînes gratuites nationales en 2012 et en particulier la chaîne l’Equipe consacrée au sport, celui des chaînes payantes thématiques beIN SPORTS la même année, l’acquisition par le groupe Discovery des chaînes Eurosport en 2015 ou encore le lancement des chaînes SFR Sport en 2016 ont fait évoluer l’offre de programmes sportifs en télévision et la structure du marché français de l’acquisition des droits sportifs. »

En 2016, le football a constitué de très loin la grande majorité des dépenses (80 % de la valeur totale des droits) devant le rugby (10 % de la valeur totale). Pour les clubs de Ligue 1 et Ligue, les droits TV sont la première source de revenu chaque saison. Une « télédépendance » qui était encore plus accrue en Italie.

Droits TV sportifs : La télévision doit-elle avoir peur de Twitter, Facebook, Amazon…

Le document s’interroge également sur l’arrivée des acteurs du digital sur le marché des droits de diffusion. Sont-ils un complément ou concurrent direct de la télévision ? Certaines fédérations dont les compétitions ne sont que peu voire pas présentes à la télévision se sont associées à des plateformes pour les diffuser en direct (championnat de CFA1 de football, championnat de France de tennis de table, etc.). « Elles développent aussi des stratégies numériques sophistiquées pour établir un lien direct avec les consommateurs et pour mieux atteindre les jeunes générations. Les plateformes numériques sont enfin un outil essentiel de communication pour le sport et les sportifs, et contribuent à renforcer leur attractivité auprès des partenaires. »

Outre leur apport en termes d’exposition, les plateformes numériques poursuivent depuis quelques années une stratégie d’acquisition de droits sportifs. L’année dernière, Twitter a par exemple diffusé 10 matchs de NFL. Cette saison, c’est Amazon qui s’est offert le même nombre de matchs pour un montant minimum de 50M$. 

Pour consulter le rapport en intégralité, c’est ici

 

Question n° 1 : quel équilibre à l’avenir entre la télévision gratuite et la télévision payante pour la diffusion de sport ?

Question n° 2 : quels défis pour les ayants-droit français face à la montée en puissance des ayants-droit étrangers sur le marché français ?

Question n° 3 : le développement économique du sport passe-t-il nécessairement par une place prépondérante des droits télévisuels dans ses ressources ?

Question n° 4 : l’accroissement des droits internationaux permet-il de diminuer le risque de dépendance systémique d’une compétition aux droits télévisuels ou déplace-t-il seulement ce risque sur d’autres acquéreurs que les diffuseurs nationaux ?

Question n° 5 : comment élargir l’assiette de la taxe Buffet aux cessions de droits impliquant les ayants droit étrangers ?

Question n° 6 : comment faire émerger davantage de projets éligibles au fonds de soutien à la production audiovisuelle, au niveau national comme au niveau local, pour favoriser plus encore la diversité des disciplines exposées à la télévision ?

Question n° 7 : comment renforcer les moyens et les compétences des fédérations pour développer l’attractivité de leurs disciplines auprès des médias ?

Question n° 8 : quelle serait la capacité des éditeurs de chaînes de télévision à conserver leur compétitivité sur le marché des droits sportifs si certaines plateformes numériques manifestaient leur volonté de rentrer sur le marché des droits sportifs ?

Question n° 9 : à terme, les plateformes numériques demeureront-elles des compléments d’exposition du sport ou se substitueront-elles à la télévision ?

Question n° 10 : comment développer l’attractivité d’une compétition pour les diffuseurs nationaux et
internationaux tout en préservant le spectacle sportif ?

Question n° 11 : quel est l’effet du développement d’acteurs convergents sur le marché des droits sportifs et in fine sur les consommateurs finals ?

Question n° 12 : comment renforcer la lutte contre le piratage, qui pénalise l’équation économique de la
diffusion de sports majeurs ?

Question n° 13 : comment permettre aux chaînes locales de développer leur programmation de contenus sportifs et contribuer ainsi efficacement à l’exposition des sports ?

Question n° 14 : comment développer l’attractivité pour le média télévisuel des sports qui ne sont aujourd’hui pas diffusés en télévision ?

 

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