NBA – Comment la marque Under Armour met en scène son nouveau partenariat avec Joel Embiid

 

Cette semaine, Under Armour a officialisé l’arrivée du joueur NBA Joel Embiid comme nouvel ambassadeur. Le joueur des Philadelphia Sixers s’est engagé pour un contrat de 5 ans.

Après Steph Curry, la marque américaine s’offre un nouveau renfort de poids pour développer son image et sa préférence de marque. Sur les parquets, le pivot portera le modèle HOVR HAVOC.

Jusque là, Embiid était sous contrat avec adidas. Comme le précise ESPN, la marque aux trois bandes n’a pas souhaité s’aligner (match clause) sur l’offre faite par Under Armour à l’agence CAA qui représente les intérêts du joueur. Dans le cadre de ce contrat, le joueur et la marque participeront à de nombreuses initiatives pour la bonne cause à Philadelphie et au Cameroun ajoute le média américain. Selon ESPN, ce nouveau contrat sponsoring va faire de Joel Embiid le pivot le mieux payé de la NBA.

Pour accompagner l’annonce de sa nouvelle recrue, Under Armour a décidé de proposer un storytelling puissant en offrant une prise de parole « entière » de Joel Embiid sur son site avec  »THIS IS BIGGER THAN BASKETBALL ».

Découvrez ci-dessous l’intégralité du texte signé Joel Embiid.

« THIS IS BIGGER THAN BASKETBALL » Par Joel Embiid

Il ne s’agit pas que de chaussures.
Il ne s’agit pas que de basketball.

Aujourd’hui je rejoins la famille Under Armour, mais je ne cherche pas à vous vendre des chaussures tout de suite.

Laissez-moi vous raconter une rapide histoire. Donnez-moi 10 minutes et je promets que ça en vaudra la peine. Est-ce que je vous mentirais ?

Pour cette histoire, nous devons retourner en 2011 au Cameroun. Vous savez comment ils font ces cool flashbacks dans les films? Imaginez-le comme ça. L’écran devient noir…

YAOUNDÉ, CAMEROUN
2011

(Imaginez la photo prise de l’hélicoptère capturant toute la ville… puis la caméra zoom lentement sur les rues… et puis vous apercevez le jeune Joel, 16 ans. Mince au possible. Pas de style. Portant un t-shirt boutonné à manches courtes. Un vrai baggy. Rentrant à la maison après l’entrainement de Volley. Non en réalité, je devais courir pour rentrer parce que ma mère me donnait seulement 15 minutes pour revenir et ouvrir un livre de math ou d’une autre matière. Donc imaginez moi courir)

Vous l’avez compris ? C’est cette scène.

Le lendemain, ma vie allait changer. Je n’avais jamais joué à autre chose que du streetball. Je dis bien jamais. Chaque fois que ma mère allait faire des courses ou sortait, je filais et allais tirer au parc, et c’était tout. Mais depuis ma forte croissance, ce coach m’avait repéré et invité au camp de basket de Luc Mbah a Moute. Un camp vraiment important au Cameroun. Le camp commençait le lendemain, et c’était la chance d’une vie, non ?

Je croyais en moi-même et je croyais en mes rêves. Je savais que si j’allais à ce camp, ensuite j’irai jusqu’en NBA.
Vraiment.
J’y croyais
Je savais que c’était mon destin !
………

Naaaaaah, je blague. Je ne croyais absolument pas en moi.
Ce coach est venu me voir, racontant plein de bêtises comme, « Tu vas à ce camp, ensuite tu es invité au Basketball Without Borders en Afrique du Sud, et ensuite tu seras recruté pour jouer aux Etats-Unis. »
Et je le regardais comme ça, “Etats-Unis ? Je ne sais même dribbler, monsieur’’
J’étais tellement effrayé et embarrassé de me montrer à ce camp que je n’y suis pas allé.

Ma mère était en vacances en France pour voir la famille et mon père travaillait, et je n’avais pas encore de téléphone à cette époque, donc personne ne pouvait me trouver. J’avais cette chance d’une vie, et je suis littéralement resté à la maison avec mon petit frère Arthur à jouer à Fifa toute la journée.
Le plus triste, c’est que ce que n’était même pas le nouveau Fifa.
Ce n’était pas non plus la nouvelle Playstation. Nous avions encore la PS2.

Arthur était le favori de ma mère, donc il pouvait sortir avec n’importe qui, mais c’était ma seule chance, quand ma mère n’était pas là, de juste être relax et de ne pas faire 20 heures de devoirs. Donc je l’éclatais toute la journée avec le Real Madrid. Toute la journée. Mes rêves de NBA étaient littéralement en train de mourir, mais je m’éclatais sur la PS2. J’étais relax.

Puis mon père est rentré à la maison.
Un des coaches l’avait appelé pour lui dire que je n’étais pas venu. Et le truc avec mon père est qu’il est militaire. Pas juste un militaire classique, mais un officier. Pas un officier classique mais un Officier, vous comprenez ? C’était le genre d’homme qui n’avait jamais besoin d’élever la voix sur nous car juste un regard de sa part t’envoyait au paradis. Il ne plaisantait pas.

Donc le lendemain, je n’avais pas eu le choix. Je devais y aller et être embarrassé à ce camp. En fait, les coaches pensaient que je ne viendrais toujours pas, donc ils sont venus chez nous, le lendemain matin et m’ont suivi jusqu’au camp. Littéralement suivi derrière moi. C’est une histoire vraie. Je me souviens penser “pourquoi ces gars tiennent autant à ce que j’aille à ce camp ? Je vais être ridicule.’’

Mais ensuite… Je ne sais pas… Je n’étais pas ridicule. Le premier jour, je dunkais. Ce n’était pas le dunk de Jordan. Je ne touchais pas les nuages ou quoi que ce soit. Je devais vraiment sauter. Mais je dunkais quand même sur certains jeunes et tout le monde au camp était comme, ‘’Yo !’’

Je ne comprenais pas que ma vie changeait. Je souhaitais encore être à la maison et jouer à Fifa. Mais je me suis vraiment fait remarquer et inviter en Afrique du Sud, au Basketball Without Borders. Et ensuite je me suis réellement fait remarquer en Afrique du Sud et recruter en High School aux Etats-Unis.

Je suis passé du Cameroun aux 76ers en 3 ans. Sans mes parents et sans Luc, et sans les coaches qui ont cru en moi, je serai vraiment encore en train de jouer à la PS2 avec mon frère, assis sur ce canapé. Je n’aurai pas pu réaliser ce rêve uniquement par moi-même. La chose la plus folle est que tout est si vite arrivé que j’aie quitté le Cameroun et n’ai pas pu y retourner en 3 ans.

J’ai tout laissé derrière. Et c’est drôle parce que même quand tout se passait bien pour moi, je me suis rendu au Kansas, puis j’ai été drafté par les 76ers, ma famille n’en faisait pas une montagne à propos de ça. Au Cameroun, c’est juste différent. Mes parents voulaient que je sois docteur, vous comprenez ? Ils auraient été fiers de moi, et ils ne se soucient pas vraiment de la NBA. La seule personne qui était vraiment excité était Arthur. Il commençait à vouloir suivre mes pas, à jouer au basket, et à me suivre aux Etats-Unis.

Nous avons grandi de façon vraiment chanceuse. Nous n’étions pas riches mais nous avons eu tout ce dont nous avions besoin. Mais autour de nous dans le quartier, beaucoup de gens étaient vraiment en difficulté. Certains des enfants avec qui nous avons grandi n’avaient rien. Quand j’appelais à la maison, mon père me racontait comment Arthur prenait des objets de notre maison et les donnait aux enfants du quartier qui avaient besoin d’aide. Que des petits trucs, comme de la nourriture, des fringues ou peu importe ce dont ils avaient besoin. Il voulait juste partager, vous voyez ?

Je veux dire, il avait juste 13 ans. C’est un âge ou la plupart des enfants veulent être meilleurs que les autres et être cool. Mais il était différent. Il essayait de faire en sorte que tout le monde soit bien. Combien d’enfants pourraient penser comme ça ? J’étais vraiment, vraiment très fier de lui. Et je sais qu’il était fier de moi.

Arthur ne sera pas resté longtemps sur terre. Quelques mois après ma draft, il a été tué dans un accident de voiture en rentrant à la maison. Ça a changé ma vie pour toujours. C’était vraiment, mais vraiment une période difficile pour moi, particulièrement parce que j’étais parti depuis si longtemps. J’avais eu cette chance de venir aux Etats-Unis et de jouer en NBA, mais mon frère faisait, aidait vraiment la vie des gens.

Quand je me suis assis avec Under Armour, une des premières choses dont nous avons parlé fut comment cela pourrait être plus que des chaussures, plus que du basket. Je veux aider la vie des gens à changer, comme Luc a changé ma vie.

C’est tellement fou… Je suis retourné en Afrique du Sud cet été pour le Basketball Without Borders, et tous ces enfants me regardaient, et je me disais… il y a sept ans, j’étais à leur place. Ils étaient moi, vous voyez ce que je veux dire ? Certains de ces enfants, tu peux juste le voir dans leurs yeux. Tu peux voir la souffrance. Tu peux voir les difficultés du quotidien. La vie n’est pas facile. Je n’oublierai jamais… nous visitions un des orphelinats de la ville, et cet enfant dans le coin me regardait… Il te regarde, il te regarde … ne dis plus rien.

Puis il a couru et sauté dans mes bras et je lui ai donné un énorme câlin, comme si j’étais son père. C’était incroyable. Ces enfants n’ont rien, mais ils donnent tellement d’amour. Ils ont tellement à donner au monde.

Ce n’est pas un problème africain. Quand tu voyages à travers le monde, et même quand tu voyages à travers les Etats-Unis, tu vois tant d’enfants dans la difficulté. Nous pouvons être meilleurs que ça.

Le basketball m’a tout donné, mais ça doit être plus grand que le basketball. C’était la première chose que j’avais à dire et ils étaient à fond derrière ça à 100%. Ce n’est pas à propos d’un deal chaussures. Je veux dire, écoutez… Je vais m’assurer qu’ils fassent des chaussures aussi belles que je le suis. Ne vous inquiétez pas à propos de ça. Nous allons nous occuper de ça.

Mais c’est plus gros que ça. Je veux utiliser ce partenariat pour faire quelque chose de réel. Je veux faire quelque chose qui rendrait mon frère fier.
Et je veux commencer à Philly.

Quand tu viens d’Afrique en Amérique, tu t’attends presque à ce que tout soit parfait. Tu t’attends à ce que tout le monde ait une vie facile. Mais que je suis venu à Philly, j’ai vu qu’il y avait une réelle pauvreté ici aussi. Il y a une véritable lutte aussi.

Cette ville a été à mes côtés lors de mes blessures et mes douleurs. Pendant des années. Honnêtement, quand je suis revenu après deux ans de blessure, je pensais que j’allais être hué à la sortie du tunnel. Je pensais réellement que vous alliez tous me huer.

Mais je n’ai pas été hué. Et ensuite quand j’ai mis mon premier panier, toute la salle m’a acclamé. Ça m’a beaucoup aidé. Les gens disaient des choses folles à propos de Philly, et certaines de ces choses étaient vraies, mais la ville entière a été derrière moi depuis mon premier jour. (OK, LOL peut être depuis le deuxième).

Vous croyez tous au “Process”. Vous m’avez tous protégé. Maintenant je vais faire de mon mieux pour vous protéger. Je vais travailler sur quelques trucs très gros avec Under Armour. J’ai quelques surprises à venir pour la communauté de Philly et pour le reste du monde.

« The SqUAd is on point » . Restez à l’écoute. Nous allons faire des choses plus grandes que le basket.
Est-ce que je vous mentirais ?

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