Alors que la crème de l’athlétisme est à Doha cette semaine pour les Championnats du Monde 2019, la discipline est à nouveau rattrapée par des affaires de dopage.
Outre la suspension pour 4 ans par l’USADA d’Alberto Salazar, entraîneur notamment de Mo Farah jusqu’en 2017, c’est l’équipementier Nike et son Président Marker qui se sont également retrouvés à la une des médias ces derniers jours.
« Mark Parker, apparaît dans le document produit par un panel d’arbitres indépendants, qui a rendu la décision appliquée par l’USADA » rapporte l’AFP. « Il en ressort que le dirigeant était en copie de plusieurs courriers électroniques l’informant de l’avancée des recherches d’Alberto Salazar et de son équipe du Nike Oregon Project (NOP). Le NOP a été créé en 2001 par le triple vainqueur du marathon de New York pour relancer l’élite de la course de fond aux États-Unis. »
Dans un communiqué, Alberto Salazar se défend d’avoir mis en place un système de dopage. « J’ai toujours veillé à ce que les règles de l’AMA soit strictement suivi. Le projet Oregon n’a jamais permis et ne permettra jamais le dopage. Je vais faire appel et attendre avec impatience que ce processus injuste et prolongé aboutisse à rétablir la vérité. Je ne ferai pas d’autres commentaires pour le moment. »
Nike's CEO was briefed by banned coach Alberto Salazar about experiments with performance-enhancing drugs, according to an anti-doping agency report https://t.co/yBuIYWr5Fi
— The Wall Street Journal (@WSJ) October 1, 2019
Dans l’email datant de 2011, le coach écrit notamment qu’il effectue différents tests. « Alberto Salazar explique, notamment au PDG de Nike, avoir injecté pour un test, à l’un des entraîneurs du NOP, un litre d’un mélange d’acides aminés et de dextrose (glucose), une dose nettement supérieure aux règles de l’Agence mondiale antidopage (AMA) » ajoute la dépêche AFP. « Deux ans plus tôt, dans un autre courrier électronique envoyé à Mark Parker, le Dr Jeffrey Brown, qui collabore au NOP, évoque des expériences menées avec de la testostérone sous forme de gel. Dans une réponse, le PDG écrit qu’il « serait intéressant de déterminer la quantité minimale d’hormone masculine requise pour déclencher un test positif ». »
Mark Parker s’exprime
Dans un courrier adressé aux salariés de la marque au swoosh, et comme le cite l’AFP, le PDG de Nike Mark Parker a tenu à clarifier les choses. « Nike n’a pas pris part à une quelconque initiative destinée à doper systématiquement les athlètes. Cette idée me rend malade. […] En tant que coureur, j’étais horrifié et choqué que cela soit possible. « Avoir mon nom et celui de Nike liés à ces fausses caractérisations irréfléchies (de l’USADA) est offensant ». Pour Mark Parker, Alberto Salazar a « agi de bonne foi ».
Dopage: les athlètes de Salazar "étaient des animaux de laboratoires" https://t.co/W4iuSiE4I6 #AFP pic.twitter.com/pcRCbO6MSn
— AFP Sports (@AFPSport) October 2, 2019
Le business de Nike ne devrait pas trembler
Equipementier numéro 1 du sport en terme de revenus, Nike a enregistré sa plus forte valeur boursière en début de semaine avant les révélations sur l’apparition du nom du PDG de la marque dans des échanges avec le coach Alberto Salazar. Une énième affaire de dopage supposée autour de Nike qui ne devrait pas faire trembler son business. Par le passé, les affaires Lance Armstrong, Maria Sharapova, le contrat signé avec Justin Gatlin, etc. ont semble-t-il prouvé que les acheteurs n’en voulaient pas à la marque malgré une image potentiellement écornée.
Pour rappel, Nike a enregistré un chiffre d’affaires record lors de son dernier exercice fiscal 18-19 avec 39,1 milliards de dollars et un bénéfice net de 4 milliards. Le premier trimestre 19-20 (juin-août) a confirmé la bonne dynamique des ventes puisque le chiffre d’affaires a atteint 10,7 milliards de dollars, en hausse de 7%. La barre des 40 milliards devrait donc être dépassé sur le prochain exercice fiscal.
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