Pourquoi pas eux ? Découvrez Arnaud Assoumani !

photo : Samba Vincent Rosenblatt

 

Nouvelle rubrique « Pourquoi pas eux » sur Sport Buzz Business, en partenariat avec l’agence Com’Over et son département Talents. Depuis quelques semaines, nous mettons l’accent sur des athlètes qui nous ont séduits par leurs parcours, leur histoire, sur et en dehors du terrain ; et qui représente, selon nous, un potentiel intéressant pour les marques !

 

Qui suis-je ?
Bonjour je m’appelle Arnaud Assoumani, j’ai 34 ans, je suis athlète et champion paralympique de saut en longueur aux Jeux Olympiques de 2008.

Je ne me présenterais jamais comme ça car en soit le statut n’est pas ce qui m’intéresse chez les gens, mais plus ce qu’ils font et ce qu’ils ont à dire. Le statut peut orienter dès le départ la conversation, ou l’attitude qu’on pourrait avoir par rapport à la personne en face de nous. Ce que j’aime c’est voir les gens, sans filtre, l’être humain qu’ils sont et pour ça juste dire : “Salut je m’appelle Arnaud, et toi… enchanté” est la meilleure manière de commencer une conversation, puis rapidement je mettrais en avant mes facultés en construction de “château de sable” (rires).

Mes faits d’armes sportifs ?

Double champion du monde 2006 – 2010
Champion paralympique de saut en longueur en 2008 à Pékin
5 fois médaillé paralympique (Athènes 2004, Pékin 2008, Londres 2012, Rio 2016)
Médaille de bronze aux championnats de France “valide” à Bercy en 2010
Recordman du monde de sa catégorie : 7m82

Mes enjeux sportifs sur les prochaines années ?

Tokyo 2021 et Paris 2024 ! Une deuxième médaille d’or à Tokyo mais aussi médaillé à Paris 2024. L’objectif est d’être médaillé à chaque Jeux auxquels j’aurais participé. J’espère être de la partie également à la maison en 2024.

« Je vais lancer un nouveau concours « Golden Arm » en 2021 où je proposerai au public de designer graphiquement ma prothèse, les gagnants viendront à Tokyo »

Les caractéristiques qui me sont propres ?

L’honnêteté, l’intégrité, la créativité, l’ambition, l’envie, la motivation, l’enthousiasme, le partage, l’hyperactivité (rires)… Ce sont des caractéristiques liées à mon éducation, à mon expérience de vie, mon environnement, à mes rencontres et propres à ma personnalité. Je suis aussi très perfectionniste et exigeant d’abord envers moi-même et aussi envers les autres.

Mes valeurs ?

Les valeurs essentielles pour moi sont : le respect, la solidarité, l’égalité, la justice… Je suis engagé de manière positive pour les causes qui me tiennent à cœur. L’entraide est également une valeur importante pour moi, que ce soit dans mon sport mais aussi dans mes projets annexes : je soutiens l’association Play International (anciennement sport sans frontières) qui utilise le sport comme un levier d’éducation et de cohésion social. Je suis parrain du “trek elles marchent”, trek 100% féminin et solidaire, de l’association “Repairs” qui soutient les jeunes sortant de l’aide sociale à l’enfance. J’ai également été parrain de “la marche des fiertés” en 2018; sans être directement concerné, je suis d’accord avec l’aspiration d’égalité et les valeurs fondamentales véhiculées. J’essaie d’avoir une conscience du monde et des personnes qui m’entourent.

Mes passions au-delà de l’athlétisme ?

Je fais de la musique brésilienne depuis 2007 : batucada, samba. Mon rêve était de défiler au carnaval de Rio, j’ai pu réaliser ce rêve en 2018. Je suis resté 4 mois à Rio, j’ai appris le portugais, je me suis entraîné avec Salgueiro, puis j’ai joué et défilé avec l’école dans le Sambodrome devant 90 000 spectateurs! C’était incroyable, une espèce de Jeux de la musique.

Je crée également de la musique de mon côté. J’écris, je compose, je produis et je chante. J’ai sorti un EP en 2017 sous le nom de Jariath “anyway my way” (à écouter ici), réalisé, monté et étalonné le clip « Dancing All Alone ».Je travaille actuellement sur un album pour 2021, et je sortirai deux titres d’ici la fin de l’année.

J’aime être inspiré et découvrir ce qu’il se fait aujourd’hui, dans des domaines très variés. Comme on dit en anglais c’est souvent “overwhelming” car il y a tellement de créations et projets riches autour de nous.
J’adore créer de manière générale et avoir cette fibre entrepreneuriale sur différents projets. Par exemple , je vais lancer un nouveau concours « Golden Arm » en 2021 où je proposerai au public de designer graphiquement ma prothèse, les gagnants viendront à Tokyo, mais surtout nous ferons gagner des prothèses myoélectriques imprimées en 3D pour des enfants agénésiques ou amputés du bras. Nous recherchons encore des partenaires pour s’associer à ce projet.

« Nous avons besoin d’humaniser les sportifs afin de pouvoir s’identifier à eux »

Comment je vois mon après-carrière ?

Je me vois continuer dans l’entrepreneuriat, accompagner les entreprises sur ses transformations, plus engagé sur les piliers du RSE. Le bien être en entreprise, la diversité (au sens large, diversité des profils: écoles, autodidactes, handicaps, ruraux, issus de quartiers, jeunes, plus âgés, diversités cognitives…) l’environnement; montrer que l’on peut-être plus performant en apportant plus d’éthique. Amener de la philanthropie et de l’ambition altruiste au sein de l’entreprise et de la société, c’est d’ailleurs ce que je fais déjà sous forme d’interventions, séminaires et d’ateliers.

Je souhaite continuer à m’investir dans des projets qui ont du sens pour moi, j’ai d’ailleurs un projet de podcast et de chaîne YouTube, en invitant des personnes inspirantes qui innovent et cherchent à apporter des solutions dans leurs domaines respectifs face aux problématiques complexes de notre époque.

J’aurai également toujours un pied dans le sport, je souhaite partager mon expérience et apporter là où il y a encore des lacunes et des besoins. Nous avons besoin d’être complémentaires et de s’apporter mutuellement. La compétition est importante pour se sublimer, progresser et trouver des solutions. Tout cela doit rester sain.

Je me vois également donner plus de mon temps et m’engager davantage pour aider au développement de manière large et générique. Il y a tellement de besoins, que les “bras” ne manqueront pas, sans mauvais jeu de mot.

Et en parallèle, de continuer d’être acteur de mes rêves ; m’investir davantage dans ce qui me fait vibrer, la musique, l’écriture, la création, la réalisation et continuer à faire de belles rencontres inspirantes…

photo : Samba Vincent Rosenblatt

Mes réseaux sociaux / ma communauté ?

J’y passe un peu de temps, avec une stratégie derrière, mais c’est effectivement rapidement chronophage. J’utilise et poste différemment sur les diverses plateformes. Je peux clairement m’améliorer et déléguer plus car à l’origine, ce n’est pas un plaisir, mais l’outil est formidable.

Parmi les millions d’informations partagées quotidiennement, ce n’est pas évident de faire sa place lorsque l’on souhaite passer des messages. Un post divertissant sera souvent plus vu, qu’un message engagé et positif. Il faut rester “attractif”, et un minimum fun. Je suis toujours en phase de création et d’idéation sur la forme donc.

Ce qui est important pour moi c’est de faire passer des messages et d’utiliser ma voix pour défendre certaines causes. Je suis plus à l’aise sur twitter car la communication ne passe pas que par le visuel. L’important est de trouver une cohérence : entre les causes et les messages que l’on souhaite transmettre et celles des partenaires avec lesquels on s’associe.

« Beaucoup de sportives et sportifs que vous encouragez pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques sont dans des situations extrêmement précaires »

Ma vision du sponsoring pour les athlètes ?

En tant qu’athlète, il est important selon moi que la marque soit réellement cohérente avec son discours. Si la marque fait la promotion du bien-être ou de l’égalité homme-femme il faut que ça ressorte, que l’on puisse le voir en interne, sur le terrain. En prenant mon cas personnel, je ne peux pas m’engager avec une marque qui communique juste en surface, sans aligner ses actes avec son marketing.

Que ce soit pour les sportifs ou les sponsors il est de plus en plus difficile de mentir, cela peut vraiment à terme nuire aux deux entités. Je pense qu’aujourd’hui les gens ont encore plus besoin d’honnêteté, de transparence, et de messages clairs, en adéquation avec ce qu’ils vivent. Fini le temps pour moi où les championnes et champions sont intouchables, placés sur un piédestal. Nous avons besoin d’humaniser les sportifs afin de pouvoir s’identifier à eux, se dire que moi aussi dans mon domaine je peux y arriver, tout en montrant le côté exceptionnel de leurs parcours et réussites. Seulement ne pas oublier que nous nous construisons tous sur des échecs. Fini d’idéaliser le ou la sportive parfaite, au parcours parfait, ce n’est pas la réalité.

Aujourd’hui avec toutes les difficultés liées à la crise que nous vivons, le sport, la culture peuvent paraître déconnectés de la vie de nombreuses personnes, lorsque certaines se demandent comment ils vont faire pour s’acheter à manger à la fin du mois suivant. Beaucoup de sportives et sportifs que vous encouragez derrière votre télévision pendant les Jeux Olympiques et Paralympiques sont dans des situations extrêmement précaires et pourtant ils mouillent le maillot et représentent la France. C’est moins sexy, peut-être moins vendeur, seulement beaucoup peuvent encore plus s’identifier en comprenant la réalité de ces athlètes, leurs sacrifices, car ça correspond aussi à la vie de nombreux français.

Le sport doit continuer de faire rêver et de faire le lien avec le terrain. On a plus que jamais besoin des clubs, bénévoles, animateurs, éducateurs qu’on oublie souvent. Aujourd’hui en France, sans eux il n’y a pas de vie sportive.

Ma vision du sponsoring pour les athlètes est que nous ne sommes plus sur une simple visibilité de logo pour représenter son sponsor. Ce n’est plus suffisant. Le sponsoring et les partenariats doivent évoluer vers des actions plus abouties où l’on reconnaît la marque pour son histoire, ses valeurs et son message. Les sponsors doivent aujourd’hui plus s’engager, prendre des risques, sortir de leurs zones de confort. Aujourd’hui, n’est-ce pas la période parfaite pour faire cela ?

Mes exemples / best practices en termes de sponsoring ?

Nike
Nike qui s’engage ces dernières années : Colin Kaepernick, Serena Williams ou encore Lebron James, même si c’est très marketing, ça reste un engagement idéologique important et un engagement fort par rapport à des causes fortes de société.

Redbull
J’aime beaucoup ce que fait redbull en termes d’image avec les athlètes. Ce sont pour moi aujourd’hui les meilleurs en communication et marketing alors que le produit en lui-même n’est pas dingue ! C’est là que c’est très fort.

Un exemple de sponsor qui gère aussi bien sa communication externe et interne :

Boulanger
– Un de mes sponsors, la marque d’électroménager « Boulanger » : Ils sont très engagés en interne et réalisent un gros travail de fond sur l’égalité, la diversité notamment avec les personnes en situation de handicap en mobilisant leurs salariés. Avec “Handiamo!”, nous organisons chaque année le “Boulanger Diversity Trophy” au siège de Boulanger avec plus de 200 salariés en faisant découvrir différents sports paralympiques (saut en longueur, sprint guidé, basket fauteuil, handbike…) en mettant les collaborateurs en situation de handicap tout en devant performer car c’est une compétition par équipe.

Le leit motiv “si bien ensemble” de l’entreprise se ressent aussi bien en interne, qu’en communication externe. Surtout toutes ces valeurs sont visibles avec les équipes dans les magasins. La qualité d’accueil, de service, l’enthousiasme, etc. C’est assez rare pour le relevé et le mettre en avant.

EDF

Enfin, le dispositif mis en place par EDF, « un champion dans mon école » avec le soutien des comités régionaux handisports, avec une ou un athlète paralympique du team EDF pour partager leurs parcours de sportifs de haut niveau, puis jouer et s’amuser en découvrant des sports paralympiques. Ce moyen est tellement ludique et efficace pour sensibiliser les enfants. C’est instructif pour tous les participants, enfants et enseignants. J’y ai participé à de nombreuses reprises. L’événement est tellement riche en sens et surtout l’impact positif est réel !

Pourquoi moi ?

Pour l’originalité, le côté atypique les valeurs et le sens profond véhiculé. Pour se renouveler, sortir de ce qui se fait et de ce qu’on a l’habitude de faire. C’est intéressant de travailler avec des personnes ouvertes, travailler hors de la “boite” et des personnes qui cherchent à se réinventer. Je souhaite porter réellement les valeurs d’une marque avec un message pérenne, plus vertueux et plus responsable.

Ses partenaires actuels :
Boulanger
EDF
BV Sport

Ses Réseaux Sociaux :
Instagram : @arnaudassoumani
Twitter : @ArnaudAssoumani
Facebook : Arnaud Assoumani

Site officiel : www.arnaudassoumani.com

 

Si vous êtes un annonceur, que vous souhaitez en savoir plus sur Arnaud Assoumani et discuter d’un éventuel partenariat, contactez-nous : elise.bouala@com-over.com

Si vous êtes un athlète, que vous souhaitez vous aussi candidater pour avoir votre profil mis en valeur dans cette rubrique, contactez-nous : elise.bouala@com-over.com

 

photo : Samba Vincent Rosenblatt

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