A un an de la Coupe du monde en France, la condamnation de Bernard Laporte, président de la Fédération française de rugby, à deux ans de prison avec sursis pour corruption pose question. Amélie Oudéa-Castéra, la ministre de Sports, réclame son départ.
La décision du Tribunal correctionnel de Paris est tombée ce mardi 13 décembre. Bernard Laporte a été condamné à deux ans de prison avec sursis, 75 000 euros d’amende et deux ans d’interdiction d’exercer toute fonction en lien avec le rugby pour des faits de corruption passive, trafic d’influence, prise illégale d’intérêt, recel d’abus de biens sociaux et abus de bien sociaux. L’actuel président de la FFR a fait appel.
La Fédération prend acte
Dès son annonce, la sanction a provoqué un torrent de réactions. Le bureau fédéral de la FFR a pris acte des conclusions du Tribunal parisien. Si Bernard Laporte a choisi de conserver son poste à la tête de la Fédération, il a, en revanche, quitté temporairement son poste de vice-président de World Rugby.
Position ferme pour le ministère des Sports
La ministre des Sports se montre, elle, plus ferme. Dans un communiqué, Amélie Oudéa-Castéra considère que les sanctions prononcées contre Bernard Laporte l’empêchent de continuer à exercer ses fonctions à la tête de la FFR :
« En termes de bonne gouvernance, la ministre considère que ce nouveau contexte fait obstacle à ce que Bernard Laporte puisse, en l’état, poursuivre sa mission dans de bonnes conditions à la tête d’une Fédération délégataire d’une mission de service public, à un moment aussi décisif pour le rugby français que la dernière ligne droite avant une Coupe du monde de rugby où la France recevra les nations du monde entier. La ministre appelle donc à ce qu’un nouveau temps démocratique permette aussi rapidement que possible au rugby français de repartir sur des bases suffisamment saines et solides, avec une gouvernance de la Fédération qui aura la pleine confiance des clubs et saura rassembler. »
L’opposition réclame sa démission
De son sôté, Ovale Ensemble, le collectif d’opposition, a réclamé, par la voix de son président Florian Grill, la démission du Comité directeur de la Fédération et la mise en place de nouvelles élections.
« Au regard de cette gravité, et nonobstant tout éventuel appel qui rendrait non définitive la décision du Tribunal, le collectif Ovale Ensemble en appelle au sens des responsabilités des membres du Comité directeur de la FFR qui doivent démissionner pour permettre aux clubs d’avoir le dernier mot dans le cadre d’élections anticipées et pour apaiser le rugby français alors qu’une Coupe du Monde s’annonce », écrit Ovale Ensemble dans un communiqué.
Altrad va-t-il disparaitre du maillot des Blacks ?
Également jugé dans cette affaire, Mohed Altrad, propriétaire du Montpellier Hérault Rugby, a été jugé coupable de corruption active, trafic d’influence et abus de biens. Il a écopé de 18 mois de prison avec sursis, 50 000 euros d’amende et une peine complémentaire d’inéligibilité.
Sa condamnation va-t-elle remettre en cause le contrat de sponsoring noué avec les All Blacks en août dernier ?
Ce mercredi matin, L’Equipe révèle que la Fédération néozélandaise s’apprête à organiser une réunion d’urgence « avec des représentants de la société (Altrad) ainsi qu’avec nos principales parties prenantes ». « Nous discutons depuis un certain temps de la possibilité de cette issue (judiciaire) », précise la Fédération dans un communiqué.
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