[SBB 10 ans] – Que sont-ils devenus ? Antoine Sopetti, Directeur Général Adjoint chez SPORSORA

Antoine Sopetti (© Morgan BOVE / SPORSORA

 

En 2022, Sport Buzz Business célèbre ses 10 ans d’existence ! En 10 ans, le site a accueilli de nombreux journalistes, blogueurs et passionnés de marketing sportif pour des missions de rédaction et de développement.

Pendant ces 10 années, plus de 20 personnes sont ainsi « passées » chez Sport Buzz Business, dans le cadre de missions diverses, stages, blogging, pigistes…

L’occasion de découvrir le profil et le parcours de certains d’entre eux avec la rubrique « Que sont-ils devenus ».

Aujourd’hui, nous vous proposons de découvrir le témoignage d’Antoine Sopetti !

SBB : Comment et pourquoi as-tu décidé de devenir blogueur pour Sport Buzz Business ? Quand as-tu commencé ? Quelle était ta situation à l’époque ?

Antoine Sopetti : J’ai commencé en 2016. J’étais alors en dernière année de Master spécialisé en marketing/évènementiel sportif (Ms ISEM) à Kedge Business School. Tout est parti d’un mail du directeur de mon Master, Lionel Maltese, nous informant de cette opportunité d’écrire des articles pour Sport Buzz Business. J’ai décidé de la saisir. À la fois pour le challenge que cela représentait (rédiger des articles, chercher différentes sources d’informations … bref se mettre dans la peau d’un blogueur/journaliste !) et ce que cela pouvait m’apporter : développer mes connaissances du marché de l’économie du sport et mes compétences rédactionnelles.

 

SBB : Quel est ton meilleur souvenir concernant un évènement auquel tu as participé ?

AS : J’étais basé à Marseille dans le cadre de mes études, je n’ai donc pas couvert beaucoup d’évènements. Mais j’en retiens deux qui ont eu lieu dans la cité phocéenne, qui m’ont marqué et que j’ai pu suivre en tant qu’invité « presse» : en bon amateur de glisse, le festival itinérant “Montagne en scène”, qui présente une sélection des meilleurs films de montagne ; et le Red Bull Crash Ice, une descente extrême de patinage dans les rues du Vieux Port. Un évènement déjanté, comme Red Bull sait si bien le faire.

 

SBB : Quel est ton poste aujourd’hui ? 

AS : Je suis Directeur Général Adjoint de SPORSORA, une organisation interprofessionnelle qui rassemble les acteurs de l’économie du sport (marques partenaires, ligues, fédérations, clubs, agences, médias, startups, prestataires etc.). SPORSORA est la plateforme référente pour penser et influencer le développement de l’économie du sport. Nous regroupons aujourd’hui plus de 280 entités adhérentes : nous les faisons se rencontrer, échanger lors des plus de 50 évènements que nous organisons à l’année (Trophées SPORSORA du Marketing Sportif, conférences, workshops sur des tendances de l’économie du sport etc.), nous défendons leurs intérêts dans le cadre de nos activités institutionnelles et ils bénéficient de différents services en tant que membres.

« Mon conseil aux étudiants ? faire le plus de stages au sein d’acteurs différents pour se nourrir de visions, de stratégies […] pour identifier le métier que l’on souhaite exercer plus tard »

SBB : Peux-tu nous retracer ton parcours professionnel ? Quels conseils donnerais-tu à un étudiant qui souhaite travailler dans l’univers du sport au sens large ?

AS : J’ai un parcours 100% « sport ». Diplômé d’école de commerce avec donc un master spécialisé en marketing sportif, j’ai d’abord enchainé plusieurs expériences de stages : au sein d’un club, les Girondins de Bordeaux, au service marketing/évènementiel ; d’un acteur privé du loisir sportif, Urban Soccer, pour travailler à l’époque sur le développement de la société au Bénélux ; et enfin au sein d’une agence, Infront, au service marketing.

Ces expériences m’ont ouvert la voie de SPORSORA. J’ai intégré l’Organisation début 2018, en tant que Responsable Communication et Évènementiel, pour devenir ensuite Directeur Général Adjoint depuis bientôt un an et demi.

Le premier conseil que je donnerais à un étudiant est d’être curieux, de s’informer et de s’intéresser constamment aux actualités du marché. J’entends par là les actualités « business » du sport (les deals signés, les activations mises en place par les partenaires, les tendances du marché etc.), pas les résultats sportifs !

Ensuite, de faire le plus de stages possibles dans le secteur, car c’est le plus formateur. Idéalement au sein d’acteurs différents (chez une marque partenaire, un ayant-droit, une agence …), avec des missions différentes, pour se nourrir de visions, de stratégies, de cultures d’entreprises diverses, pour mieux comprendre les « rouages » du business du sport et in-fine, identifier le métier que l’on souhaite exercer plus tard.

Enfin, de « provoquer » la chance. La chance n’est pas que du hasard, je considère qu’elle dépend aussi de nos actes. Déclencher des opportunités et savoir les saisir. Petite anecdote qui parlera aux étudiants : j’ai décroché mes 3 stages … grâce à une candidature spontanée.

 

SBB : Sur ces 10 dernières années, quelles sont les activations, dispositifs, actualités qui t’ont marqué ?

AS : Il y en a une opération qui me vient de suite à l’esprit, très récente : le GP explorer. Un évènement incroyable et beaucoup de choses à retenir pour l’écosystème du sport : la force de frappe des influenceurs/créateurs de contenus, un évènement « best case » en termes de story-telling (vlogs des créateurs de contenus pendant leur préparation et après la course ; une communication du GP Explorer savamment orchestrée pour susciter l’envie de suivre l’évènement – le reveal des équipes, des livrées, les coulisses de la préparation …), un format hybride hyper engageant, une qualité de diffusion qui démontre que la scène Twitch n’a pas grand-chose à envier aux modes de diffusion plus traditionnels …

Je pense aussi au KCX 2 organisé par la KCorp à l’Accor Arena cette année et auquel j’ai eu la chance de participer. Je m’attendais à quelque chose de fou, mais j’ai quand même pris une claque ! L’engagement de la communauté derrière son équipe, le show proposé mêlant performance sportive et entertainment … très inspirant !

Toujours en 2022 sur le sol français, je retiens l’activation de Lastminute, partenaire du Tour du France, qui a communiqué autour de la « lose » en célébrant le lanterne du rouge de la Grand Boucle. Une stratégie astucieuse et décalée, qui permet à la marque de se démarquer.

Enfin, parmi les activations qui m’ont le plus marqué ces dernières années, je citerais le coup de maitre de Burger King en sponsorisant le club de Stevenage FC et son défi Stevenage Challenge devenu viral.

« Un détenteur de droit, une marque partenaire, ne peut plus faire l’économie d’engager une stratégie RSE »

SBB : Par rapport à ton métier d’aujourd’hui et ton expérience passée, quelles seront les tendances lourdes des 10 prochaines années dans le marketing sportif et l’industrie du sport ?

AS : Le sport business s’est beaucoup transformé ces dernières années. Évolutions technologiques majeures, investissements parfois colossaux, nouveaux supports d’expression, interaction avec le public… Des mutations qui vont encore s’accélérer dans les années à venir.

Le Web 3.0 va complètement révolutionner le marché du sport. L’émergence des NFT, du métaverse offrent de nouvelles opportunités pour le secteur avec le développement de nouveaux outils d’exploitation de la valeur du sport. Avec le fan au cœur des réflexions stratégiques. Nous n’en sommes qu’au début, un peu comme Internet à la fin des années 90. Avec forcément de la spéculation à considérer, mais la technologie perdurera et continuera d’apporter de la valeur.

La manière de consommer et de diffuser le sport sera également au cœur des enjeux.

Le sport devra aborder des ruptures technologiques (arrivée de la 5G, de l’intelligence artificielle …), l’avènement du virtuel (le métaverse comme évoqué précédemment ; la réalité augmentée et les solutions d’incrustations visuelles qui permettront de proposer une expérience spectateurs nouvelle, enrichie et de générer des nouveaux revenus à travers leurs monétisations) et devra faire face à l’évolution des comportements des jeunes générations : de moins en moins de TV, de plus en plus de streaming, le « snacking » du sport (consommation de formats courts ou en multi-écran), la préférence pour des interactions en temps réel comme le permet Twitch aujourd’hui. L’enjeu pour le détenteur de droits sera de trouver la meilleure stratégie de diffusion, adaptée à son audience.

À noter que ces nouveaux comportements de fans amèneront certainement des évolutions sur les formats d’évènements ou de compétitions. Certains ont déjà pris ce tournant, comme la F1 et ses formats de courses sprint.

Le sport devra aussi continuer de s’engager sur le chemin de la responsabilité. La RSE est déjà une tendance forte en 2022 dans le sport et elle va encore s’intensifier. Un détenteur de droit, une marque partenaire, ne peut plus faire l’économie d’engager une stratégie RSE. On le voit aujourd’hui, les engagements de chaque évènement sportif sont observés attentivement (et tant mieux !).

Les acteurs devront répondre aux attentes encore plus fortes de la société (écologie, mixité, inclusion…). Un chiffre marquant : selon une étude Havas Play en 2021, 66% des fans de sport se disent prêts à boycotter un évènement qui n’aurait pas d’engagements écologiques !

Le sport aura bien d’autres défis et mutations à aborder, mais en voilà trois qui me semblent clés pour notre secteur.

 

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