Hier, l’état-major du groupe SFR tenait une conférence de presse téléphonique pour commenter l’acquisition des droits de diffusion de l’UEFA Champions League et de l’Europa League en exclusivité sur la période 2018-2021.
« C’est une date importante pour le groupe, nous changons de dimension dans le domaine du sport, Altice agrandi son portefeuille de droits premium et change clairement de division » a précisé Michel Combes, DG du groupe Altice, maison mère de SFR.
« En l’espace de 12 mois, nous avons clairement transformé voir révolutionné le paysage du sport en France » – Michel Combes.
« Nous avons remporté l’ensemble des droits de diffusion en France, confirmant l’engagement d’Altice et SFR dans les contenus, dans le sport et plus particulièrement dans le football. Nous sommes fiers et heureux car il s’agit des compétitions les plus prestigieuses et les plus regardées. Jusqu’à six clubs français peuvent participer aux phases de poules des deux compétitions qui réunissent les meilleurs clubs européens, les meilleurs joueurs dont Cristiano Ronaldo qui est ambassadeur du groupe Altice.[…] Cette acquisition s’inscrit dans la continuté des droits acquis ces derniers mois, nous avons mis la priorité sur le meilleur du foot, sur les meilleures audiences.
Quelle diffusion des rencontres sur SFR SPORT ?
« Nous diffuserons la Ligue des Champions, le meilleur du football, dans son intégralité, soit 137 matchs plus la Super Coupe en août. Celà représente 17 semaines de compétition et 46 crénaux de live. Nous mobiliserons 4 chaînes en simultanée. » a ajouté Michel Combes. Détail important, tous les matchs de poules ne seront pas diffusés en direct sur les chaînes de télévision SFR SPORT. « Sur les 16 matchs de poules chaque semaine de compétition, 8 seront en direct et 8 en différé. » Pour celles et ceux qui souhaitent voir les plus petites rencontres, il faudra télécharger l’application SFR SPORT (9,99€/mois sans engagement pour le moment) qui diffusera tous les matchs en live. Rappelons que sur la période 2018-2021, deux matchs de poules auront lieu à 19h et 6 à 21h par journée.
A écouter les dirigeants de SFR, ce canal de distribution OTT, accessible au plus grand nombre, y compris à ceux qui ne sont pas client de l’opérateur, est un enjeu majeur. Le développement des Chromescast et autres Airplay permettant de diffuser du contenu depuis son smartphone, tablette et ordinateur sur sa télévision sont évidemment des solutions technologiques intéressantes. SFR pourrait également proposer son bouquet sport sur les télévisions connectés. « La finalité de l’offre OTT, c’est d’offrir à tous les français sur tous les terminaux le meilleur du sport et du football » ajoute Michel Paulin, Directeur Général SFR. « Nous avons commencé par les mobiles, une nouvelle version de l’application sera lancée le 16 mai. Nous proposerons d’avoir accès au live mais aussi à des fonctions de replay… Nous allons étendre la disponibilité OTT à de nouvelles plateformes comme les TV connectés et à terme les boutiques proposant des appli sur TV, en plus d’iOS, Android, Airplay… » François Pesenti, DG de SFR SPORT ajoute : « Nous allons nous doter d’outils techniques qui permettront une diffusion maximale, l’application permettra de zapper d’une rencontre à l’autre et de retrouver tous les matchs en direct et simultané comme ça n’a jamais été produit en France auparavant, de la même façon que c’est une grande première de voir l’ensemble des Coupes d’Europe de football sur une même offre de télé en France »
Concernant l’Europa League, même son de cloche puisque toutes les rencontres ne seront pas diffusées en direct sur les chaînes de télévision et l’application. « Sur les 343 matchs achetés, plus de 240 seront en intégralité, les 100 autres seront en résumés. »
SFR fera-t-il le choix dans un futur proche de revendre une partie des droits à d’autres chaînes ? « A priori, nous pensons que nous avons suffisamment de médias, gratuits et payants, pour pouvoir distribuer l’ensemble des matchs. Pour les matchs en direct, nous souhaitons distribuer sur nos antennes. » a ajouté Michel Combes. Des matchs d’UEFA Champions League seront-ils diffusés sur des chaînes gratuites du groupe comme Numéro 23 (TNT) qui a diffusé cette saison quelques matchs de Premier League ?
« Nous devenons l’opérateur, l’éditeur, le diffuseur du foot en France. SFR SPORT 1 devient la chaîne numéro 1 du foot en France, la chaîne incontournable pour tous les amateurs de foot. »
En obtenant les droits de l’UEFA Champions League, SFR montre (bel et bien) qu’il est un acteur important de l’économie du sport business en France à moyen terme.
Sa stratégie d’acquisition de contenus et notamment sportifs prend un nouvel envol. Pour accompagner son lancement il y a moins d’un an, SFR SPORT s’était offert les droits de la Premier League. Depuis, la chaîne a complété son offre avec la Diamond League, la Pro A de basket, la WSB (boxe), le rugby anglais ou encore le championnat de football portugais.
Au total, le montant dépensé en contenus par SFR dépasserait la barre des 700M€ annuels dès la saison 2017-2018. Car pour obtenir les droits de la Ligue des Champions et la Ligue Europa, SFR aurait débourser entre 350 et 370 millions d’euros selon L’Equipe ou encore Les Echos. Intérrogé sur le chiffre de 370M€, Michel Combes a précisé qu’il ne le commenterai pas « même si ce montant n’est pas totallement invraissemblable. Il y a un marché. On parle là du meilleur du foot avec les plus grandes équipes et les plus grandes audiences. C’est un actif majeur qui justifie les prix que nous voyons sur les autres marchés européens. En Angleterre, BT Sport va dépenser près de 466 millions d’euros. Ces compétititon européenes sont les actifs à avoir, presque devant les championnats nationaux, y compris le football français qui propose à peu près le même nombre de matchs pour des montants plus élevés. »
Le contenu pour se différencier et vendre des télécommunications
Présenté il y a un an environ, le positionnement du groupe Altice et sa filiale SFR est désormais affirmé en faisant converger les métiers des télécommunications, des médias et de la publicité avec l’acquisition de teads. « La stratégie de différenciation par les contenus, c’est la stratégie de SFR en France et du groupe Altice dans le monde. En l’espace d’un an, nous avons mis en place un modèle de convergence qui fera des émules. » ajoute Michel Combes. « En l’espace de 12 mois, nous avons clairement transformé voir révolutionné le paysage du sport en France et nous nous affirmons comme l’acteur majeur du foot sur la scène française. Altice et SFR ont lancé en moins d’un an, 5 chaînes SFR Sport, un lancement réussi sur le plan qualititatif avec des concepts reconnus. Nous enregistrons une croissance de l’audience exceptionnelle, près de 4 millions de téléspectateurs sur le bouquet SFR sport chaque mois, des parts d’audience à plus de 10% sur les box SFR. SFR SPORT, RMC et BFM sport vont se mettre en mouvement pour faire vivre la Ligue des Champions à nos clients. »
Pour Alain Weill, DG de SFR MEDIA, « notre stratégie est innovante et peut surprendre car elle est différente des autres acteurs. Rapporté au chiffre d’affaires de SFR, nous ne sommes pas sur une stratégie disruptive, nous ne sommes pas dans une logique d’accélération non résonné. Nous sommes plus convaincus que jamais d’être sur la bonne direction. SFR devient une entreprise de média. Notre objectif sera de produire des émissions à la hauteur de la Champions League, nous aurons des plateaux de qualité. »
Côté business, l’enjeu pour SFR est bien évidemment de doper le nombre de ses abonnements internet, mobile et ventes de l’application OTT SFR SPORT. « Nous souhaitons que tous nos contenus soit accessibles aux client SFR, soit plus de 18 millions. Ce sont d’abors nos clients que nous allons choyer. Nous avons également adopté un modèle d’ouverture novateur pour un opérateur de télécommunications. Pour nous, c’est une nécessité de donner accès au contenu même si on est pas client SFR. SFR SPORT, SFR PRESSE et SFR PLAY sont accessible au plus grand nombre via l’offre OTT. SFR devient un véritable éditeur de contenu. Sport, presse avec 80 titres disponibles enregistrant plus de 100 000 téléchargements par jour, news avec RMC, BFM TV, BFM Sport… et divertissement avec SFR PLAY et les nouvelles chaînes cinéma à venir cet été » Les prix agressifs des abonnements SFR (mobile, internet…) proposés actuellement seront-ils encore d’actualité dans les prochains mois ?
En ajoutant la Champions League à son portefeuille, SFR compte bien séduire de nombreux fans de foot abonnés à Canal+ et/ou beIN SPORTS. « Ces droits intéressent les téléspectateurs. En cumulé, Canal+ et beIN SPORTS font un Chiffre d’Affaires de 4 à 5 milliards d’euros par an, en parti apporté par les téléspecteurs. Nous entendons pouvoir réinternaliser une partie de ces montants au sein de SFR et faire croître notre chiffre d’affaires. Les clients sont prêts à payer pour de la qualité. » poursuit Michel Combes. « Nous sommes aujourd’hui dans une phase d’investissements. Nous pensons que la taille du marché peut augmenter. Je ne communique pas sur le retour sur investissement à ce stade. Sur le nombre de clients, le calcul est assez simple, pour nos clients family avec mobile+fixe à 70€/mois, soit 700€ à 800€ par an, nous avons le chiffre de 400 à 500 000. Au delà, il y a les autres abonnements et les clients OTT. »
Ajoutons pour être complet que dans le cadre de cet accord de diffusion, RMC obtient également les droits radio des compétitions. « Pour la radio, ce sont des droits non-exclusifs. Chaque club a la propriété des droits en radio sauf pour la finale vendue par l’UEFA. L’accord nous nous donne la possibilité de diffuser la finale, c’était « inaccessible » avant pour une radio » précise François Pesenti.
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