Olivier Cantet (CEO RipCurl) – Pierre-Paul Cochet (Dir. des relations institutionnelles) – Laurent Damiani (Président Sporsora) © Rémi Desclaux
Sporsora, l’association des acteurs de l’économie du Sport et la Fifas, la Fédération Professionnelle des Industries du Sport et des loisirs ont organisé conjointement le 12 juin dernier, une table ronde sur le thème: « Recruter les talents : quelles formations professionnalisantes dans le secteur du Sport ?” afin d’analyser les enjeux et travailler ensemble sur l’adéquation offre / demande de formation dans le secteur du Sport.
Une soixantaine de membres de la Fifas et de SPORSORA (entreprises, formations et cabinets de recrutement) ont assisté à cette table ronde présidée par Olivier Cantet (CEO RipCurl) en sa qualité d’administrateur de la fifas et par Thierry Lardinoit (ESSEC) et Marine Lallement (Fast Sport) en charge de la commission « Formation, professionnalisation, RH » de SPORSORA.
Ce fût l’occasion pour ces deux organisations professionnelles de présenter un panorama des formations initiales dans le domaine du Sport, une enquête réalisée auprès des équipementiers sportifs pour connaître leurs besoins en termes de recrutement et enfin une évaluation du marché de l’emploi dans le secteur du Sport.
Le Panorama des formations en Management des Organisations Sportives (MOS) BAC + 4 réalisé par SPORSORA a montré qu’il existe de nombreuses formations au management du sport (plus de 100), essentiellement « généralistes », toujours plus professionnalisantes et développant la dimension internationale. Les universités proposent de plus en plus de formations continues alors que les organismes commerciaux ont encore peu développé celles-ci. De nouveaux acteurs internationaux pénètrent le marché des formations destinées aux professionnels.
L’enquête menée par la fifas auprès de ses membres a montré que de manière générale, peu de recrutements dans les entreprises sont issus d’une formation spécialisée. Les formations sport peuvent être différenciantes mais elles ne sont pas obligatoires pour pénétrer le secteur du sport. Une bonne connaissance de la culture et des réseaux « sport » est néanmoins jugée importante pour les fonctions marketing et commerciales. Pour les autres fonctions, les diplômés « sport » auront, à compétence égale, un avantage plus dû à des valeurs communes qu’à des compétences spécifiques identifiées.
Les données sur l’emploi sont parcellaires compte tenu de l’hétérogénéité du secteur et de la variabilité de son périmètre. Le MEDEF estime à 120 000 emplois le secteur incluant le domaine public et privé, avec une forte dynamique 3 fois supérieure à celle du secteur marchand. Le marché global de l’économie du sport est attractif et pérenne. Les principaux foyers d’emploi se situent chez les distributeurs et dans une moindre mesure, chez les fabricants et les marques. Vient ensuite le secteur public de l’organisation du sport (fédérations, ministère aux niveaux national et local) et enfin le secteur du sponsoring sportif, de l’évènementiel, des agences spécialisées et des médias.
Ensuite, différents intervenants se sont succédé pour étudier les principaux enjeux concernant le recrutement des talents afin d’assurer une bonne adéquation entre l’offre de formation et la demande du marché.
Dimension internationale (Julien Grant, RH Nike et Gwennaëlle Chamblain, Audencia)
Nike est une marque globale, la culture de l’international y est très présente, la mobilité internationale est donc très recherchée. Nike recrute des collaborateurs à niveau BAC + 5 et plus, bilingues avec de forts savoir-être.
Tous les étudiants en MOS ont aujourd’hui des stages à l’international, qu’il s’agisse d’étudiants internationaux qui viennent étudier en France ou d’étudiants français avec une expérience internationale. Ces profils répondent aux exigences d’entreprises telles que Nike.
Valeur ajoutée des formations spécialisées sport (Christine Morel, RH Babolat et Thierry Lardinoit, ESSEC)
Babolat est en recherche de talents avec un profil international mais ayant aussi intégré la culture de l’innovation, prêts à comprendre les nouveaux enjeux technologiques et les réseaux sociaux tout en ayant une vision large des différentes fonctions de l’entreprise. Actuellement Babolat recrute des profils généralistes avec une culture sport. Néanmoins la double compétence et le réseau dans l’univers du sport proposés par les MOS sont considérés comme de réels atouts. Le monde de l’entreprise ne connaît pas forcément les spécificités de l’univers du sport, son fonctionnement et son administration. Les étudiants des MOS doivent comprendre leurs différentes contraintes et amener des idées novatrices dans un environnement de plus en plus concurrentiel et caractérisé par la prééminence de l’entertainment au sens large.
Fonction « Tech-Rep » (David Sondaz, ROSSIGNOL et Gérard Pouet, CNPC)
L’offre de produits de sport progresse plus vite que la demande : la surface de vente des commerces spécialisés a augmenté de 7% en 2011 pour une croissance du marché de l’ordre de 2%. Le marché est également caractérisé par une forte innovation produits et par un turnover important des vendeurs en magasins de sport, pouvant aller jusqu’à 35% dans certaines enseignes. La capacité à former et accompagner les points de vente sur le merchandising et les méthodes de vente est fortement différenciante dans ce contexte. Pour ROSSIGNOL, la formation en alternance de Technicien Représentant répond à ces nouveaux besoins en apportant à la marque une force de promotion et de vente complémentaire en période de forte activité. Les jeunes ainsi formés au contact du terrain constituent un vivier de futurs commerciaux et d’ambassadeurs de la marque.
A l’issue de cette table ronde la fifas et SPORSORA ont signifié leur volonté de poursuivre leur collaboration afin de faciliter les contacts entre les entreprises et les écoles et universités afin d’optimiser l’adéquation offre/demande.
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