Tennis – Comment l’Open Sopra Steria de Lyon se positionne pour séduire les partenaires

Au premier plan : Lionel Roux, Directeur du tournoi (Crédit photo @A different story)

 

Hier, le canadien Felix Auger-Aliassime (16 ans) a remporté la seconde édition de l’Open Sopra Steria de Lyon, ATP Challenger offrant une dotation de 75 000$ dont 9 200€ pour le vainqueur.

Quel est le business model du tournoi ? Quel est le positionnement adopté pour séduire les sponsors ? 

Aux manettes de ce tournoi, on retrouve Lionel Roux, ancien joueur professionnel et lyonnais d’origine. « Après la fin du Grand Prix Tennis de Lyon (GPTL), j’ai toujours eu au fond de moi l’envie de recréer un évènement tennis lyonnais… Avec Benoît Dupré, co-fondateur d’I-Way et ancien pensionnaire du tennis-étude du Chambon-sur-Lignon, nous nous sommes lancés dans l’aventure en créant une SARL pour monter cet évènement dont la première édition a eu lieu en 2016. Nous louons la date auprès de l’ATP et nous sommes prioritaires chaque année, on ne peut pas nous l’enlever sauf si nous décidons de ne plus organiser le tournoi. Le coût est de l’ordre de 15 000€ pour un 75 000$. » 

(Crédit photo @A different story)

Pour accompagner la création et le financement de cet ATP Challenger, les organisateurs ont su notamment convaincre Frédéric Mouton, directeur de la division Auvergne-Rhône-Alpes de Sopra Steria. Société peu connue du grand public, le leader européen de la transformation numérique compte 40 000 collaborateurs et a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 3,7 milliards d’euros. « Sopra Steria nous accompagne pour se faire connaître. Pendant le tournoi, ils invitent des jeunes ingénieurs à venir découvrir leurs métiers. C’est une des sociétés françaises qui recrute le plus. » ajoute Lionel Roux. « Pendant la semaine, Sopra Steria invite 150 collaborateurs et clients par jour au sein de ses espaces réceptifs. »

Un évènement qui offre plus que du tennis pour séduire les partenaires privés

Quel est le ticket d’entrée payé par Sopra Steria pour donner son nom au tournoi ? « Le montant est confidentiel mais ce que je peux dire, c’est que nous avons un budget qui se situe aux alentours de 650 000 euros. Les subventions de la Ville, Région et Métropole pèsent pour 11% environ du budget total, le reste est apporté par nos partenaires privés. Les recettes billetteries, entre 8 000€ et 10 000€ sont reversées à une association ».

(Crédit photo @A different story)

Un modèle économique à saluer, preuve qu’un évènement sportif qui n’offre pas un plateau de stars (et donc une visibilité TV) peut intéresser autrement les entreprises et être quasi-indépendant des financements publics. « Nous avons quelques 90 partenaires qui nous suivent, nous proposons beaucoup de relations publiques, les entreprises ne recherchent pas la visibilité mais achètent une table ». En plus de Sopra Steria et des partenaires institutionels, le tournoi s’appuie notamment sur Arteloge, BNP Paribas, BMW 6ème Avenue, Bioderma, Evian, Nutrisens, Opinion Chronographe, Fiducial, Louis Roederer, Thuasne, Tourtel Twist ou encore Babolat. 

(Crédit photo @A different story)

(Crédit photo @A different story)

L’ambiance générale du tournoi géré par Lionel Roux serait donc l’arme de séduction massive pour convaincre les entreprises. Avec Michael Llodra, ancien joueur, comme ambassadeur du tournoi et présent à Lyon pendant la semaine, les invités ont évidemment passé de bons moments dans un cadre convivial.

« Lyon est présenté comme la capitale de la gastronomie, on aime bien manger, boire… Sur notre évènement, il faut raconter une histoire autour de ce qu’il se passe dans l’assiette des invités…. Nous sommes restés sur des produits locaux, Côtes-du-Rhône, Côte-rôtie… Nous avons la chance que ces domaines jouent le jeu et nous accompagnent. Le cadre du Tennis Club de Lyon est très sympa, il faut bien recevoir. En plus de soirées privatisées par Sopra Steria et BNP Paribas, nous avons organisé des soirées ouvertes à tous, ce qui contribue au côté festif du tournoi comme à l’époque du Grand Prix Tennis de Lyon. Sur la semaine, 15 000 personnes seront venues sur le site du TCL ».

(Crédit photo @A different story)

(Crédit photo @A different story)

(Crédit photo @A different story)

(Photo : SBB)

L’Open Sopra Steria reconduit en 2017 ?

Cette seconde édition du Challenger donne-t-elle envie aux organisateurs de poursuivre l’aventure ? « C’est déjà fait pour l’année prochaine, j’ai eu des discussions avec des partenaires qui vont nous rejoindre. Le tournoi aura lieu l’année prochaine, ça c’est sûr. L’idée était de péreniser l’evènement, des relations se sont créées, des partenaires invitent d’autres sociétés qui souhaitent aujourd’hui nous rejoindre… Ils le font par amitié mais aussi parce qu’ils ont été séduits par l’évènement. C’est une vraie chance d’avoir des partenaires qui nous aident à construire l’avenir, nous sommes fiers de ce que nous avons construit. »

Pour l’édition 2018, le partenaire-titre sera-t-il toujours Sopra Steria ? « C’est encore un peut tôt mais pourquoi pas, nous faisons tout pour en tout cas. » 

L’arrivée de l’Open Parc de Lyon, ATP 250 au budget de 3M€ cette année juste avant Roland-Garros, ne semble donc pas être un obstacle (principalement économique) à la tenue de deux tournois à quelques semaines d’intervalle. Les deux entités semblent pouvoir, avec leur positionnement respectif, séduire des entreprises différentes.

Best practice – La technologie pour faire vivre l’évènement autrement et enrichir la Fan Experience

Pour exposer le tournoi au plus grand nombre, l’organisation du tournoi a bien évidemment communiqué sur les réseaux sociaux.

Pour produire du contenu original et en immersion, l’Open Sopra Steria a notamment utilisé les lunettes connectées de la marque Tikaway. Lionel Roux les a ainsi porté pour le double exhibition réunissant Michael Llodra, Guy Forget et Arnaud Clément. Une utilisation de la technologie qui offre de nombreuses opportunités commerciales.

(Crédit photo @A different story)

Des lunettes connectées qui ont également été placées sur un ramasseur de balles pendant la semaine lors d’un match de Paul-Henri Mathieu.

(photo : SBB)

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