Annoncé il y a quelques jours, le groupe E.Leclerc a décidé de se lancer sur le marché du e-commerce des articles de sport. Une annonce qui pourra surprendre avec une tâche qui s’annonce compliquée pour le groupe.
Pour ce faire, le numéro 1 de la grande distribution alimentaire en France a lancé sa plateforme sport.leclerc qui proposera dans un premier temps uniquement des produits liés au football, pour, par la suite, s’étendre à d’autres sports et notamment dès le mois d’août avec le running, les sports de raquettes ou encore la natation.
Le souhait de se concentrer uniquement sur le foot et le timing du lancement ne sont pas anodins puisque l’enseigne compte bien s’appuyer sur un effet Euro 2016 pour faire décoller son trafic et ses ventes.
Actuellement, la plateforme référence 3 marques, adidas, Nike et Puma, les 3 leaders sur le marché du foot. De bonne augure me direz vous, mais en faisant un tour un peu plus en profondeur, on s’aperçoit que pour le moment l’offre reste restreinte en comparaison des offres présentes chez les concurrents.
L’initiative peu donc paraitre surprenante mais s’inscrit dans une volonté démarrée il y a quelques temps et qui s’appuie sur deux axes. Premièrement, E.Leclerc développe depuis plusieurs années ses magasins physiques dédiés au sport sous l’enseigne sport et loisirs. Deuxièmement, près d’un tiers de la croissance du groupe vient du digital et donc la volonté de continuer sur cette lancée est évidente. Cette année, Leclerc lance un plan de 1 milliard d’euros sur trois ans et 10.000 emplois nets pour développer l’activité numérique de la société. Aujourd’hui, le web représente 7% des 44,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires du groupe
Une démarche compliquée dans un environnement ultra concurrentiel où la promesse de prix propre au groupe pourra être difficilement tenable quand on sait que les prix sont plus que contrôlés par les marques et encore plus chez les grands équipementiers.
Et pour ceux qui en doute, le passé nous a montré que les marques n’hésitent pas à stopper toutes relations lorsque les règles du jeu ne sont pas respectées. Amazon ou autre Sport Direct en ont fait les frais il y a quelques années.
Avec tous ces éléments, on se demande quelle valeur ajoutée la plateforme va pouvoir proposer aux consommateurs qui sont toujours plus en demande de services spécialisés. Pour proposer des prix compétitifs, l’enseigne proposera-t-elle des produits de « secondes zones » et anciennes collections ?
Et si on peut être sceptique, il ne faut pas oublier qu’entreprendre reste dans l’ADN de la marque qui aime tenter de nouvelles choses et évidemment, cela ne peut pas toujours fonctionner. alors réponse d’ici quelques mois.
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