Interview : Darren Tulett, journaliste beIN SPORTS

La semaine dernière, Darren Tulett (@1DarrenTulett) nous a reçu dans les locaux de beIN SPORT et nous a accordé une entrevue en toute décontraction. L’occasion pour sportbuzzbusiness.fr de lui poser quelques questions sur les débuts de la chaîne beIN SPORT, de revenir sur « ses » JO de Londres 2012 et de parler de son utilisation personnelle des réseaux sociaux. Découvrez également en fin d’article, les 3 questions posées par les twittos ! 

 

 

SportBuzzBusiness.fr : Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans l’aventure beIN SPORT ? 

Darren Tulett : Pour moi c’était une évidence, ça faisait 10 ans que j’étais chez Canal+. J’avais fait 10 ans auparavant chez Bloomberg. Je ne suis pas quelqu’un qui se sent obligé de rester dans la même maison pendant toute sa vie. J’ai passé de bons moments à Canal+. Je me sentais, depuis un petit moment déjà, prêt à faire autre chose. J’avais eu auparavant des touches avec des TV anglaises et américaines. J’avais déjà en tête l’idée de bouger, faire autre chose, évoluer un petit peu. Pour moi le timing était parfait. Quand il y a des nouvelles opportunités, il faut être prêt à les saisir. Nous sommes quelques-uns a avoir quitté Canal+, pas si nombreux que ça  lorsqu’on regarde bien. Beaucoup ont envoyé des CV ou ont appelé Charles Biétry pour tâter le terrain. C’est normal lorsqu’il y a quelque chose de nouveau. Canal+ a pu se reposer pendant longtemps sur le fait d’être leader sur le marché. Lorsqu’on est leader il y a des avantages et des désavantages. Le désavantage de cette situation c’est qu’on peut parfois s’endormir. A force de se dire « on est les meilleurs » et répéter aux employés « vous avez de la chance de travailler ici »… Ils savaient bien qu’il n’y avait pas grand-chose à côté de Canal+. Quand « autre chose » arrive, il ne faut pas s’étonner que beaucoup de gens ont envie d’aller voir ailleurs !

SBB : Etre là au début de l’aventure, est-ce excitant ?

DT : Pour moi, l’idée de pouvoir jouer un rôle intéressant dans la construction d’une nouvelle chaîne m’a tout de suite attiré. Quand j’ai commencé avec Bloomberg, la boite était en pleine expansion, j’ai pu savourer le dynamisme qui va avec, l’énergie débordante, il y avait pleins de jeunes qui ont envie de croquer la vie à pleine dent. C’est quelque chose d’extraordinaire. Je me suis dis alors que ça serait pareil avec cette nouvelle aventure beIN SPORT. Le jour où je suis arrivé en février, il y a Charles Biétry qui est dans le bureau avec Florent Houzot, Mary Patrux et Ronan Frey. On était 5 … J’ai  des supers souvenirs de ces moments là. On avait des tas de CV, une grille devant nous qu’il fallait imaginer…. Ça te donne des idées. Ça permet de toucher à tout et de découvrir d’autres facettes de cette industrie, pas juste le journalisme ou la présentation d’émissions.

 

SBB : Les débuts de la chaîne ont donc été participatifs ?

DT : Ce qui est génial, au début, c’est de se retrouver en face de Charles Biétry tous les jours et parler de projets, de nos aspirations… Avoir cette proximité avec ton patron, c’est génial. Dans une grosse boite comme Canal+ cela n’arrivait plus. Nous sommes vite devenus 6, 7, 8, 9 etc… La règle d’or s’était « si un journaliste est bon mais pas sympathique, alors on ne le prend pas ». On a envie de travailler avec des gens bien à tous les niveaux. Si le commentateur est prise de tête et qu’il met une mauvais ambiance, on ne le prend pas.

 SBB : Il y a donc une approche humaine dans le choix des collaborateurs. En tant que spectateur, on ressent déjà à l’antenne une touche et un style dans les émissions, avec un ton général plutôt cool et décontracté, hilarant parfois avec l’Expresso !

DT : On avait en tête l’idée d’avoir des gens avec une personnalité et capable de relever des défis. Tout le monde n’avait pas nécessairement beaucoup d’expériences. On a voulu prendre des gens qu’on allait lâcher et capable de laisser leur imagination et leur envie faire le reste. C’est un énorme test pour tout le monde. Pleins de journalistes découvrent et  goûtent à des choses qu’ils rêvaient de faire. Certains deviendront commentateurs dans le long terme, d’autres seront journalistes de reportages, d’autres seront présentateurs… L’excitation du début c’est justement ça ! L’aventure est ouverte à tout le monde. Les jeunes qui arrivent ont la chance de toucher à tout. C’est important pour la fraîcheur d’une nouvelle chaine. Il était important de ne pas retrouver trop de visages connus et vu ailleurs sur d’autres chaînes. Évidemment, il faut quelques têtes rassurantes. Mais derrière,  il fallait trouver des nouvelles têtes, ou moins connus, pour attirer un nouveau regard. Eric Di meco n’avait pas beaucoup d’expérience à la TV et en encore moins en tant que commentateur. Il est génial. J’étais 100% sûr qu’il allait être bon. J’ai lancé Edouard Cissé dans le grand stade. Normalement il va être avec nous tous les dimanches cette saison. J’ai beaucoup d’espoir en lui, il est très très intelligent.

 

SBB : Tous les footballeurs ne peuvent pas devenir consultant et être bon…

DT : C’est délicat car beaucoup de sportifs se disent que devenir consultant après une carrière de sportif de haut niveau ne doit pas être très difficile. Ils oublient que c’est un métier. Par contre, avec du travail, ce n’est pas nécessairement  compliqué ou difficile, mais ça s’apprend. Il faut connaitre les codes de la TV, s’exprimer avec le bon ton, être pertinent… Il ne suffit pas de rester là à dire « magnifique le but! ». Ceux qui sont performants sont ceux qui arrivent en posant pleins de questions. Par exemple, Edouard Cissé, pour sa première, a passé l’après midi à me poser des questions ! Je me suis dit : « Lui ça va être bon ». Mickaël Landreau c’était pareil. Il avait tout de suite compris comment la TV marchait. En tant que consultant tu ne peux pas fracasser quelqu’un. Notre philosophie c’est de ne pas tomber là dedans. Beaucoup d’émissions TV ou radio, parfois pour exister, créent des polémiques. Il y a de la place pour tout le monde, pas de problème. Notre but n’est pas de couper des têtes après chaque résultat mais d’être là dans l’appréciation et l’analyse positive… Mais aussi dans la façon de dire, sans être trop naïf, c’est du sport ! Évidemment c’est un business avec des enjeux et beaucoup d’argent en jeu mais pour le téléspectateur, ça reste du sport et le sport c’est du plaisir. On a pas envie de recruter quelqu’un qui va passer son après midi à dire « lui il est nul il a rien à faire dans l’équipe »… Mika a tout de suite compris et a trouvé l’équilibre entre critiquer mais rester dans le positif. Un mec qui fait un mauvais match le sait déjà il a pas envie d’entendre 10 000 journaliste le lui dire. Ce qui est intéressant, c’est plutôt de savoir pourquoi aujourd’hui il n’a pas été aussi brillant que le week-end dernier.

 

SBB : BeIN SPORT a couvert les JO de Londres 2012. En tant qu’anglais, comment avez-vous vécu ces 15 jours ?

DT : Pour moi c’était génial ! Si on fait mon « CV » de journaliste sportif, il manquait les Jeux Olympiques. Il y a 4 ans chez Canal+, j’étais dans l’équipe d’Hervé Mathoux pour couvrir les JO mais à Paris sur le plateau. Beaucoup de collègues étaient sur place et lorsqu’ils sont revenus, ils ne parlaient que de ça ! J’ai fait des Coupes du Monde, l’Euro, le Tour de France, Roland Garros mais jamais les JO sur place. Là, pour la première fois, j’ai la chance de couvrir les JO du début jusqu’à la fin chez moi ! C’est rare ! Pas un journaliste français ne peut dire ça aujourd’hui (rires). Désolé vous auriez pu mais Londres a vaincu Paris. Ce qui m’a frappé le plus, et je ne veux pas être chauvin, c’est que la Grande Bretagne est un pays qui aime le sport ! Et ça a continué avec les Paralympiques. En France c’était invisible. Channel 4 offre une couverture énorme. Les stades étaient pleins à craquer pour chaque événement des Paralympiques. On aime le sport chez nous à tous les niveaux. Par exemple, les matchs de D3 anglaise se jouent devant 30 ou 40 000 personnes. Tout ça s’est traduit dans les JO. Malgré le peu de médailles remportés au début, l’engouement est resté le même. Les journaux anglais faisaient des couvertures sur les JO. Les compétitions se sont jouées dans des endroits magnifiques. On pouvait ressentir l’engouement dans le pays, voir les sourires des gens à travers les victoires. On a montré qu’on était capable de bien organiser un évènement comme les JO. En Angleterre, nous sommes dégoûtés de ne pas avoir eu la Coupe du Monde depuis 1966. Le comble pour un pays qui a « inventé le football » (rires) et qui a des stades magnifiques…. C’était une façon de dire : « Regardez, un grand évènement, ça se passe comme ça en Grande-Bretagne ». Le matin dans le métro, on pouvait croiser pleins de nationalités. Le sport, ça rassemble les gens et c’est magique. J’ai eu la chance d’être sur place, j’ai vécu des moments incroyables comme interviewer Bolt après sa victoire au 100m, ou d’approcher les champions britanniques dans le Vélodrome après leurs médailles d’or.

 

SBB : Quelle est votre image marquante des JO ?

DT : Ce qui était frappant, c’est que le Stade Olympique était plein du début à la fin ! Que ce soit pour les qualifications, les premières disciplines, tous debout en train d’hurler. Le Vélodrome m’a aussi beaucoup marqué, l’ambiance était extraordinaire. J’en ai la chair de poules.

 

SBB : On a beaucoup parlé durant ces Jeux Olympiques des sièges vides dans certaines enceintes. Qu’en pensez-vous ?

DT : C’était très difficile pour les organisateurs car ils étaient obligés de garder un certain nombres de places pour la « Famille Olympique », c’est à dire les familles des athlètes et les Fédérations. Après, les proches des athlètes ou les membres des Fédérations ne pouvaient pas être partout ou ne pouvaient pas toujours être là. Effectivement, c’est très énervant parce que beaucoup de Britanniques avaient fait la queue pendant des heures pour avoir une place et ils voyaient ces sièges vides, forcément c’est frustrant… Au fur et à mesure des JO, ce problème était moins visible.

65 médailles, 29 en or. La Grande-Bretagne finit 3ème nation des JO. Une explication à cette réussite sportive ?

Oui. On est les meilleurs ! On est les plus forts ! (rires). Il y a plusieurs explications comme l’avantage de jouer à la maison. J’en ai parlé avec plusieurs athlètes. Chris Hoy pour sa dernière course en keirin m’a expliqué que les 6000 personnes et leurs encouragements l’ont vraiment poussé. Il a ainsi déclaré « c’est comme-ci une main géante m’avait poussé et ça m’a permis de trouver ce petit truc de plus pour remporter la course. » Il a raconté ça d’une belle façon. Mais il ne faut pas oublier qu’on revient de loin. En 1996 à Atlanta, il y a 1 seule médaille d’or ! C’était une catastrophe ! Une énorme enquête a alors été lancée ! Le constat est cru, nous sommes dépassés. Cette période coïncidait plus ou moins avec le lancement de la loterie nationale. Chez nous, ça n’existait pas. C’était controversé. L’Etat a alors annoncé qu’une partie de l’argent allait être utilisée pour des bonnes causes. C’est malin car lorsque tu achètes ton ticket, tu as l’impression de participer à une bonne cause. L’Etat a attribué une partie des revenus de cette loterie au financement des programmes de sports. Nouveaux entraîneurs étrangers, construction d’un vélodrome à Manchester, et surtout cibler les sports où on avait le potentiel d’être bon. En 1992, Chris Boardman remporte l’or sur la piste. Ça a donné une impulsion pour le vélo sur piste. Ce n’est pas une surprise de voir que quelques années plus tard, nous sommes les meilleurs. On était à la pointe de la technologie. La récompense est là. Après Beijing, nous étions 4ème nation… Il ne fallait pas faire moins à Londres ! J’avais peur qu’on ne fasse pas au moins aussi bien.

 

SBB : La France est-elle un pays de sport ?

DT : Il y a beaucoup de personnes qui regardent, pratiquent du sport en France mais pas autant que dans d’autres pays. En France vous avez parfois  le discours « le sport c’est un peu beauf ». J’ai jamais ressenti ça en Angleterre. Peut être que ça existe, mais je ne l’ai jamais ressenti. De plus, en France, le sport se pratique de moins en moins dans les écoles. Nous aussi, en Angleterre, avec les gouvernements successifs, on a coupé les budgets pour le sport à l’école. Mais là, avec les Jeux Olympiques, il y a une énorme demande du public pour le sport et surtout cette envie de redonner une place au sport dans les écoles, aider les enfants à pratiquer des sports qui sont de plus en plus difficile d’accès. Je constate qu’en France, mes filles ne pratiquent pas ou peu de sport à l’école. Il n’y a même pas de douches dans leurs écoles ! On les poussent à transpirer, à faire du sport, mais il n’y a pas les installations adéquates. Dans ce cas là, pour qu’un enfant fasse du sport, il doit le faire en dehors de ses cours et avec le soutien financier et moral de ses parents. Pour moi, le sport doit être obligatoire dans le système scolaire et doit être bien fait et dans des conditions décentes.

 

SBB : En Angleterre, quelle est la place du sport dans le système scolaire ?

DT : Je risque d’être dépassé dans l’actualité par rapport à ça mais je pense que les enfants en Angleterre font plus de sport à l’école qu’en France. Je me rappelle qu’à mon époque on faisait beaucoup de sport, qu’il y avait des douches (rires, voir allusion à la réponse précédente) et qu’on nous encourageait à jouer dans les équipes de l’école. Il y avait des compétitions, des championnats inter-écoles. J’étais dans l’équipe de basket, de football et de cricket. C’était le bon vieux temps car malheureusement cela existe de moins en moins.

 

SBB : Quelle est la place du sport dans les médias anglais ?

DT : La différence avec la France, c’est que depuis des années, nous avons des chaînes de sport premium payantes. Par exemple, Sky Sports a fêté ses 20 ans. En France, beIN SPORT arrive sur le marché français, un peu, selon moi, comme Sky à ses débuts. Évidemment, il y a des chaînes de sport en France comme Canal+ mais le sport n’est qu’une partie de son offre. Il y a d’autres chaînes de sport mais qui ne sont pas premium. C’est pour cela que nos dirigeants ont regardé en France car pour moi, il était clair qu’il y avait une place à prendre. Dès le début, certains commentaires m’ont fait sourire par rapport à notre arrivée sur le marché : « Est-ce que Canal+ va disparaître » ou bien « beIN SPORT va t-elle réussir à s’implanter ? » En Angleterre, il y a une concurrence féroce avec Sky,ESPN et BT. Il y a des droits partagés, plusieurs chaînes payantes et comme le marché est élargi, les consommateurs n’hésitent pas à souscrire pour les deux chaînes. Bref, il y a de la place pour tout le monde ! Dans un an ou deux, lorsqu’on regardera la situation, on se dira finalement que Canal+ est encore là et beIN SPORT aussi. beIN SPORT a pris une place que personne n’avait identifié sur le marché. Les dirigeants se sont installés en France car il n’y avait pas de concurrence.

SBB : La Premier League est-elle le programme sportif le plus attractif pour une chaîne ?

DT : Pour moi, la Premier League est un championnat qui donne envie. Je pense que de nombreux abonnés beIN SPORT aimeraient voir arriver la Premier League sur notre antenne. En même temps, lorsque j’étais à Canal+, il y a une période où l’on n’avait plus la diffusion du championnat Anglais. C’était dommage mais ça restait un produit de complément. Les téléspectateurs viennent et viendront toujours pour la Ligue 1. Nous ferons toujours plus d’audiences sur un Bordeaux-Nice que sur un Liverpool-Manchester United, même si on a l’impression qu’un Liverpool-Manchester United est plus attirant. Le match de Ligue 1 est le produit phare en France. La Premier League reste un super complément. On a la chance d’avoir en exclusivité la Liga sur beIN SPORT. Pour des chaînes payantes, avoir l’exclusivité est important, on ne voulait pas partager la Liga. Nos abonnés peuvent suivre l’intégralité des matchs du Barça, du Réal… On sait que l’appel d’offres de la Premier League est pour bientôt, j’imagine que nous allons participer à ce dernier. Lorsqu’il y a un championnat comme la Premier League sur le marché, beIN SPORT est obligé de se positionner dessus.

SBB : 500 000 abonnés après deux mois d’existence pour beIN SPORT, sachant que la Ligue des Champions n’a pas encore débuté, imaginiez-vous à un tel départ ?

DT : Plus de 500 000 ! (rires) Effectivement, la vraie bonne nouvelle du lancement c’est la vitesse avec laquelle les abonnés sont arrivés. Nous sommes bien au-delà de nos attentes. C’est une belle surprise et ça nous rassure. C’est une belle récompense. On a eu la chance d’avoir l’EURO 2012, c’était parfait pour se mettre en route. On a eu une très belle compétition. C’était notre premier test, ça a lancé l’esprit d’équipe dans la rédaction. Les téléspectateurs ont répondu présent en s’abonnant pour l’EURO.

SBB : Certains téléspectateurs n’ont pas encore conscience de la totalité de l’offre proposée par beIN SPORT et du prix de la chaîne…

DT : Oui beaucoup commencent à comprendre que notre offre est conséquente et que notre prix est très attractif. 11 € par mois et sans engagement ! L’offre sans engagement est un argument de poids car ça permet de découvrir la chaîne, de goûter au produit. Ce n’est que le début car les gens n’ont pas conscience qu’on dispose de la Ligue 1, de la Liga etc… C’est une nouveauté. Les gens ont désormais la possibilité de regarder le match de leur choix sans payer plus. Pour 11€ par mois, vous avez accès à toutes les chaînes beIN SPORT. Quand la Ligue des Champions et l’Europa League vont commencer, on va avoir une autre grosse vague d’abonnés. Certaines personnes ne sont pas aussi férus que nous sur le sport comme vous ou moi. Ils ne savent pas que TF1 n’a plus aucun match de Ligue des Champions et que Canal+ en diffusera un seul et ne pourra pas montrer les buts et les résumés des journées. Beaucoup de gens n’ont pas encore ces informations en tête. Nous avons l’Europa League avec Marseille, Lyon et Bordeaux. C’est pas mal quand même (rires). Nous disposons à chaque journée de deux matches des trois clubs.

 

SBB : beIN SPORT, c’est du foot mais pas que…

DT : La chaîne est ouverte à tout les sports. Il est évident qu’il faut des produits d’appels. Le foot est un moteur pour la chaîne. On a des nouveautés comme le rugby à treize qui commence à trouver son public. Le rugby à treize, c’est super spectaculaire et très palpitant. C’est des essais à la pelle. On diffuse également maintenant la NFL.. On espère avoir d’autres bonnes nouvelles. Le but est d’avoir une offre variée comme la Ligue des Champions de Handball. On a envie d’avoir un peu de tout.

SBB : Est-ce qu’il y a une réelle volonté de mettre en lumière certaines disciplines moins médiatiques ?

DT : L’envie est là de promouvoir d’autres sports, de donner un coup de projecteur. L’intérêt pour les Fédérations est de trouver un partenaire sur le long terme qui va les aider à médiatiser leur sport. Par exemple la Ligue 2, même si l’horaire fait polémique et je peux le comprendre, est mise en valeur sur nos chaînes. On a le multiplex le vendredi et le « big match » le samedi à 14H.

 

SBB : Le samedi à 14h, un horaire à l’anglaise !

DT : Un match à 14h, c’est parfait. Je sais qu’en France ce n’est pas dans les habitudes mais vous allez vous adapter (rires). J’ai grandi avec le foot le samedi après midi. J’ai jamais trop compris pourquoi en Europe, les autres championnats jouaient à 21h. Tu es dans les rue à 23h, il fait froid… Il y a moins de transports…  J’ai toujours pensé que c’était stupide. Le foot l’après-midi c’est très pratique, tu profites de tes amis l’après-midi puis tu peux passer la soirée ou dîner en famille. A 14h, tu peux amener tes enfants, tu quittes le stade il fait encore jour et les magasins ne sont pas fermés lorsque tu sors du match !

 

SBB : Le stade est désormais un lieu de vie où les fans passent du temps et consomment…

DT : Désormais, il ne faut pas qu’il y ait juste un stand qui vend des sandwichs dégueulasses et puis c’est tout (rires). Il faut donner envie aux spectateurs d’être là. Pour moi l’horaire – 18h45 – de la Ligue 2 est parfait. Évidemment, quand il y a du changement, il y a des mécontents. Mais il faut s’adapter, relativiser. Pour les sponsors et partenaires des clubs s’est sympa. Les gens arrivent pour l’apéro et après le match, c’est le dîner, pas trop tard !

 

SBB : Quel usage faites-vous de Twitter ? 

DT : Sur Twitter (@1DarrenTulett), je suis plus de 400 personnes. Pour mon boulot, je suis énormément de journalistes anglais, quelques journalistes français aussi, des institutions et des clubs pour avoir l’information le plus rapidement possible. Si par exemple, j’ai des confrères anglais qui sont à la conférence de presse d’Alex Ferguson un matin, ils vont tweeter les moments forts, je suis au courant tout de suite. J’e n’ai pas à attendre que ça sorte dans la presse. Je me souviens, lorsque j’étais à Canal+, lors des après-midi Premier League ou soirées Ligue des Champions, souvent les compositions d’équipes étaient déjà sur Twitter bien avant que notre commentateur sur place le sache. Pour le côté professionnel, twitter est un outil très intéressant. Pour le côté loisirs, je suis des musiciens, des écrivains, des humoristes comme Antoine De Caunes. En gros, des personnes que j’apprécie. Le côté sympa de twitter c’est quand des gens connus partagent leur quotidien ! C’est de la générosité, c’est sympa. Je m’inspire aussi de ça et d’essayer de partager des moments.

SBB : Comme ce moment il y a quelques jours où vous êtes dans les coulisses du tirage au sort de la Ligue des Champions à Monaco… Pouvez-vous révéler à qui appartient ce postérieur féminin ?

DT : C’était la copine de Cristiano Ronaldo (Irina shayk), tout le monde aura deviné (rires). Là aussi, c’est une façon de partager les coulisses, un peu d’humour… Mais lorsqu’on regarde cette photo, ce n’était pas quelqu’un qui n’avait pas envie que l’on regarde ses jambes ! (rires)

 

SBB : Quelle est la place des réseaux sociaux chez beIN SPORT ?

DT : Les réseaux sociaux ont une place importante chez beIN Sport notamment avec #PureLive. Il y a toujours une partie des amateurs de football qui a envie de regarder un match sans commentaires. On s’est alors demandé comment innover avec le match du vendredi. On a donc mis en place un match sans commentaires mais il fallait enrichir ce match avec quelque chose. Les tweets, ça amuse beaucoup les gens ! C’est amusant car tout le monde veut voir son tweet passer à l’antenne. Il faut être amusant et ça rapproche les gens. Par exemple, des amis peuvent concourir et voir qui sera le premier à avoir son tweet en direct sur l’écran. Au travers de ce dispositif, nous voulons impliquer le téléspectateur. Comme dans le CLUB, avec Alexandre Ruiz, diffusé en semaine à 19h00 en clair, les twittos peuvent poser leur question aux invités via #LECLUB et remporter des maillots de clubs.

SBB : Pour finir, 3 questions de followers de notre compte @SportBuzzBizz. La première de Boris Heleu (@bhelleu) : Franck Dubosc a eu une « notoriété » en Angleterre avant la France en jouant dans la série Coronation Street. A l’instar de Franck Dubosc, avez-vous été médiatisé en premier hors de votre terre natale ? 

DT : Je devrais faire le casting pour Plus Belle la Vie, c’est un peu l’équivalent de ce qu’a fait Franck Dubosc avec Coronation Street (rires). Mon parcours professionnel a décollé en France. J’étais chez Bloomberg en Angleterre. Mais l’aventure a réellement commencé en France à Canal+ avec l’Équipe du Dimanche. Je n’étais pas connu en Angleterre et je ne le suis toujours pas, mise à part dans le milieu du journalisme sportif. En Angleterre, j’écrivais pour The Guardian, Observer et pour le magazine FourFourTwo pour des articles, portraits sur des joueurs francophones.

Romain OUZEAU (@romain_ouzeau) : Barton à l’OM, bon choix sportif ou mauvaise affaire ?

DT : Au-delà de sa personnalité assez complexe, c’est un bon joueur. Il était très bon avec Newcastle, il a été l’un des artisans de leur bonne saison après la remontée en Premier League. C’est un joueur avec un véritable esprit d’équipe, un battant mais avec de temps en temps des dérapages… Tout le monde se rappelle de son tacle sur Diaby, l’embrouille avec Gervinho au début de la saison dernière et le coup à Aguero en fin saison face à Manchester City. Il a été suspendu douze matchs mais si ça avait été quelqu’un d’autre, il n’aurait pas été suspendu autant que Barton… Je pense que l’on doit lui laisser une deuxième chance. Certes, il a été stupide plus jeune, mais maintenant il s’est remis en question. Il ne faut pas oublier qu’il vient d’un quartier défavorisé de Liverpool, très pauvre et qu’il a eu des soucis familiaux… Si il essaie de changer, de devenir quelqu’un d’autre, il faut l’encourager. A Marseille, il a trouvé l’environnement parfait pour s’épanouir avec la ferveur qui règne autour. Je pense que c’est le genre de joueurs que les Marseillais vont adorer car ils adorent les Bad Boys. Il peut être un leader sur la pelouse. De plus, Marseille va vendre beaucoup de maillots. Barton à l’OM, c’est un peu mythique !

 

Mr Money in the Bank (@YoJaum33) : Van Persie et Rooney peuvent-ils jouer ensemble à Manchester United ?

DT : C’est la grande question pour Alex Ferguson : comment faire co-habiter ces deux joueurs qui n’ont pas tout à fait le même jeu. Rooney adore jouer entre les lignes. Van Persie est devenu un numéro 9 avec Arsenal mais il a toujours préféré jouer avec quelqu’un d’autre devant et tourner autour. Rooney tournera autour de Van Persie mais dans ce cas là, t’es obligé d’enlever Kagawa car il aime bien être juste derrière l’attaquant. C’est un problème de riche mais c’est pas sûr que les deux peuvent jouer ensemble. La preuve Van Persie sans Rooney a inscrit un triplé face à Southampton.

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