Les Jeux Paralympiques de Londres débutent mercredi soir avec la cérémonie d’ouverture qui sera à suivre sur France Ô à 20h35. 4200 athlètes représenteront 160 pays ! Découvrez ci-dessous notre interview de Florian Merrien, pongiste français qui part à Londres pour ramener une médaille en individuel et une médaille en équipe ! Suivez ces aventures sur son site internet et sur son compte twitter.
SBB : Comment es-tu arrivé au tennis de table ?
FM : Je suis en fauteuil, j’ai eu une maladie dans la moelle épinière à l’age de 18 mois. Depuis tout petit, je fais de la rééducation et à l’âge de 10 ans, ma kiné m’a dit que ce serait bien que je fasse du sport. Des associations handicapé nous ont présenté des activités comme le basket, l’haltérophilie et le tennis de table. J’ai choisi totalement par hasard le tennis de table. J’ai commencé 1h par semaine dans le club de Rouen handisport. J’ai voulu continuer la pratique dans ma ville de Grand Quevilly et le club de l’ALCL Grand Quevilly m’a accueilli à bras ouverts. »
SBB : A quel moment as tu commencé ta pratique à haut niveau ?
FM : A 14 ans j’ai été repéré par le sélectionneur handisport. J’ai fait mon 1er championnat d’europe en 2003. Nous avons une grosse compétition par an avec l’équipe de france. Tout les 2 ans il y a un championnat d’Europe et l’année où il n’y en a pas, c’est soit les Jeux soit les championnats du monde. Sinon je participe à des critériums, j’en fait 3 par an en France. Au niveau international, c’est comme au tennis, il y a un circuit mais amateur, c’est à moi de payer les frais et il n’y a pas de prize money ! Tu payes 1000 ou 1500€ pour y aller et participer et tu ne gagnes rien… L’inscription a un tournoi te coûte 750€ mais tu as l’hébergement et la nourriture.
SBB : Comment finances-tu ta pratique ?
FM : Je m’entraîne 6h par jour donc je n’ai pas le temps de travailler à côté. J’ai la chance d’avoir un niveau correct donc en 3 ou 4 tournois je conserve mon classement qui me permets de participer aux grosses compétitions. Je ne fais pas beaucoup de tournois dans l’année, je limite mes frais. Au niveau de mes revenus, j’ai des aides handicapés provenant de l’Etat et je fais également parti du Team 276, collectif olympique qui réuni la Région Haute Normandie, le département de l’Eure et celui de la Seine Maritime. J’ai les mêmes aides que le nageur Hugues Duboscq ou Thomas bouhail pour vous citer les athlètes les plus connus de la Région. La Région Haute Normandie et les deux départements sont les seuls à avoir mis les athlètes handisports au même niveau que les valides. Pour les Jeux nous avons reçu 12 000€. C’est un énorme soutien. Je suis tout de même obligé de trouver du financement.
SBB : Que proposes-tu aux entreprises niveau Sponsoring ?
FM : J’ai crée une association 1901 « Tous avec Flo ! », c’est un comité de soutien. Lorsqu’une entreprise me donne de l’argent, elle le verse à cette association dédiée à ma pratique. J’interviens principalement en entreprise pour parler du handicap. Quille Construction m’a rejoint et s’affiche sur mon maillot et j’interviens pour eux sur le handicap. Je suis également le parrain du HandiTour lancé par Quille Contruction. Pour venir parler en entreprise, je demande généralement 1000€. Je suis obligé de me vendre si je veux financer ma pratique. Ca me plait énormément d’intervenir en entreprise. A chaque fois que j’interviens, les personnes ont pleins de questions sur le handicap. Au quotidien je peux donc compter sur Quille Construction, le Team 276, Cornillaud et la boutique Multiset qui m’a beaucoup aidé lorsque j’étais plus jeune. J’ai également quelques entreprises qui m’aident sans rien attendre en retour. Si j’avais d’autres sponsors, je pourrais avoir un préparateur physique. La fédération de ping pong et la fédération handisport ne nous donne pas accès à l’INSEP. Dans mon club, Je m’entraîne avec des personnes valides. En fauteuil, nous avons besoin d’avoir des relanceurs persos. Jouer en valide c’est indispensable mais il faut bosser les trucs spécifiques handisport.
SBB : Comment abordes-tu ces Jeux Paralympiques de Londres ?
FM : Je suis plus impatient que stressé ! Nous serons dans les mêmes infrastructures que celles utilisées pendant les JO. Côté compétition, nous sommes 24 dans ma classe de handicap, répartis en 8 poules de 3. Les 8 premiers de chaque poule seront qualifiés pour les 1/4 de finale. Cette année comme à Pékin, j’y vais pour faire une médaille en simple et une par équipe. Là je suis 4ème mondial après avoir été numéro 1 pendant 3 ans. A Pékin j’étais tête de série 1 ou 2 et j’ai perdu en 1/4 de finale. On s’est rattrapé en équipe avec l’Or. Il y a des erreurs à ne pas refaire, j’espère avoir pris de l’expérience dans ces 4 dernières années !
SBB : Auras-tu le temps de suivre les autres compétitions ?
FM : Mes matchs de poules seront le 30 août à 9h ou 9h40 heure locale et le 31 août à 18h ou 18h40 heure locale. Avec les épreuves simples et par équipes nous allons rester sur la durée de la compétition, nous rentrons le 10 septembre. Ca va être difficile d’aller voir d’autres épreuves car nous allons peut-être jouer tous les jours ! Nous espèrons que les français suivront les performances de l’équipe de France ! Les épreuves seront à suivre en direct sur internet avec des résumés quotidiens sur France Télévisions.
SBB : Comment envisages-tu l’après ?
FM : Tant que je peux me qualifier pour les grands rendez-vous et que je prend du plaisir, je continue. Par la suite, ça me plairait de continuer à bosser dans le sport. C’est encore un peu flou mais on verra en fonction des opportunités.
SBB : Comment expliquer le quasi vide du tennis de table en France auprès du grand public depuis Jean-Phillipe Gatien ?
FM : Depuis quelques années, l’arrivée des asiatiques et des chinois a changé la donne et l’Europe a été en dedans. L’après Gatien a t-il été mal géré par la Fédération ? Peut-être qu’il était tout simplement énorme.
Florian Merrien, pongiste vise l’or olympique à… par France3Haute-Normandie
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