Interview Michael Tapiro, Fondateur et Président de Sports Management School

tapiro michael sports management school

 

Il y a quelques semaines, Sports Management School annonçait l’ouverture d’un campus SMS à Lausanne en Suisse. L’occasion de poser quelques questions à Michael Tapiro, fondateur et Président de l’école spécialisée dans les métiers du sport business.

 

SportBuzzBusiness.fr : Comment est née Sports Management School ?
Michael Tapiro : L’école est le résultat de 25 ans de réflexion et provient directement de mon expérience. J’enseigne depuis plus de 20 ans. J’ai été professeur à Dauphine, à l’ESSEC, à Sciences Po où j’ai monté différents programmes. A côté, je suis un ancien joueur de rugby. J’ai joué en Pemière Division au CASG, au Stade Français et j’ai un également un parcours de dirigeant de club à Neuilly où j’ai également entrainé. Je suis un homme de terrain mais également entrepreneur. J’ai monté quelques sociétés depuis 1992. Ce fut le sens de mon départ aux USA en 1993 pour suivre le MBA spécialisé en entrepreneuriat à Babson.

Après mon MBA aux USA, je rentre en France avec l’envie d’enseigner. Làs-bas, on est dans une pédagogie inversée, un fonctionnement qui me plaisait beaucoup. Jusqu’en 1998, je m’occupe d’un Master dans le secteur de l’internet. Année de Coupe du Monde de Football en France, je me suis alors dit que c’était dommage que le monde du sport n’était pas capable de former ses élites. J’ai alors lancé un Master en 2000 dans une école de commerce à Paris jusqu’en 2009. En parallèle, j’ai monté une agence de marketing sportif qui fonctionne toujours, Au delà du sport, avec deux rugbymen, Christophe Juillet et Marc Lièvremont. C’était la dernière pierre à l’édifice. Là, j’ai eu une véritable expérience terrain dans le monde du sport business.

Passion de l’enseignement, agence dans le sport business, volonté de création d’entreprise et de monter des programmes. Sports Management School est la synthèse de tout ça. En 2009, j’ai souhaité créer une cinquième année dans le sport business. J’ai estimé que le marché était suffisamment mûr pour imaginer une école de management sectorielle dans le monde du sport business post bac jusqu’à bac+5. C’était un vrai pari. Je connaissais bien Alain Dominique Perrin, qui avec les anciens EDC ont racheté l’école en 1995. Nous nous sommes associés pour créer la Sports Management School.

SBB : La notion de professionnalisation est-elle fondamentale pour vous et l’école ?
MT : La conférence de presse de lancement de l’école a eu lieu en novembre 2010 et la première promotion a débuté en septembre 2011. Depuis, nous avons eu 300 étudiants dont 100 diplômés. 90% d’entre eux travaillent dans l’univers du sport aujourd’hui. Sports Management School est maternée par l’école EDC. J’ai crée SMS comme un club, en étant proche des jeunes. Notre objectif n’est pas simplement de délivrer un diplôme de qualité mais de trouver un « club » aux étudiants. Je passe 80% de mon temps à créer le réseau, rencontrer les entreprises, chercher des stages, des missions, des projets… On a fait nos preuves sur le marché en créant une communauté. Chaque étudiant dispose ainsi d’un parrain individuel issu du milieu et chaque promotion possède également son parrain de promo.

A horizon 2025, une école doit travailler sur le outplacement et le management. Dès la première année, nous apprenons aux étudiants à travailler sur le développement personnel, en projet professionnel, à rechercher des stages, à réécrire leur CV… A cet âge là, ce sont encore des enfants. Dès la 3e année d’enseignement, ces bases sont déjà acquises. Le monde du sport reconnait les siens. Je viens du vestiaire. On ne s’improvise pas à faire du management du sport si on ne vient pas de l’univers.

Quelles sont les entreprises qui accueillent vos étudiants actuels et anciens ?
MT : Le PSG, A.S.O., Eurosport, la Ligue Nationale de Handball, Publicis Group, le Nouveau Stade Vélodrome, l’Allianz Riviera, News Tank Football… Lorsque j’ai lancé SMS, j’ai souhaité que l’on nous juge dans les 5 ans en me disant que si les anciens étudiants sont en places et si ils sont bons, nous aurons plus que gagné. Nous avons fait un gros gros travail d’accompagnement auprès des étudiants qui ont adhéré à la démarche.

SBB : Quel est le rythme d’un étudiant Sports Management School ?
MT : La première année est la seule qui n’est pas en alternance. Nous voulons marquer les étudiants à la culotte et savoir ce qu’ils valent. Là, c’est les fondamentaux avec une spécialité sport business et management. Il y a également un stage de deux mois à la fin d’année, 3 semaines de vente tout terrain en janvier ainsi qu’une mission évènementielle. Nous leur apprenons à se vendre en travaillant notamment la présentation à l’oral et à l’écrit.

Dès la deuxième année, les étudiants sont en alternance avec cours lundi et mardi et le reste en entreprise, matin midi soir et week-end compris pour ceux qui travaillent par exemple dans les stades. Il y a une grosse semaine de cours en début et en fin de semestre. Ce rythme s’étend jusqu’au Bachelor, la troisième année avec un mémoire à préparer. Ensuite, le MBA sur 2 ans est en alternance avec cours le jeudi et vendredi. En quatrième année, nous avons 50% des étudiants qui viennent de chez nous et 50% qui arrivent de l’extérieur ce qui fait un mélange intéressant.

Qui sont les professeurs et les intervenants SMS ?
MT : Nous bénéficions du corps professoral permanent renommé de l’EDC. En parallèle, beaucoup de professionnels et consultants formateurs viennent prêcher la bonne parole. C’est important car ce sont des personnes qui ont du savoir, la vision terrain et beaucoup d’expériences. C’est très formateur.

SBB : Parlez-nous des partenariats existants entre SMS et certaines universités étrangères.
MT : Le chapitre international est fondamental lorsque l’on s’appelle Sports Management School. Notre vocation n’est pas de rester uniquement à Paris. Nous avons déjà des relations et programmes d’échanges avec des écoles en Finlande, en Autriche, en Allemagne et plus récemment avec deux universités australiennes et deux universités canadiennes à Vancouver et Québec. L’objectif est de donner une expérience internationale aux étudiants et qu’ils pratiquent une langue étrangère. Ils peuvent partir un semestre en troisième année et en cinquième année également.

SBB : Vous avez également annoncé récemment l’ouverture d’une antenne SMS à Lausanne. Pouvez-vous nous en dire plus ?
MT : Cinq ans après notre lancement à Paris, nous avons souhaité nous développer hors des frontières. Le choix de la Suisse a été une évidence stratégique et Lausanne, capitale du sport mondial et siège des plus grandes institutions sportives internationales, est un lieu incontournable pour le sport et son développement. Nous avons signé un partenariat avec le Groupe SAWI, institut de formation leader en Suisse dans la communication, le marketing et les relations publiques.
Sur le même modèle que Paris, le campus SMS de Lausanne propose un programme bachelor en 3 ans (rentrée en octobre 2015) et un programme MBA en 2 ans (rentrée en janvier 2016). Les enseignements sont dispensés en collaboration avec Polycom, l’école de marketing et communication du Groupe SAWI

SBB : Quels sont les frais de scolarité pour un étudiant Sports Management School ?
MT : Les frais de scolarité s’élèvent à 7 700€/an pour la première et la seconde année, 7 900€/an pour la troisième et quatrième année et 9 500€ pour la cinquième. Nous octroyons des bourses aux étudiants, c’est notre argent, pas des bourses CROUS. De nombreux étudiants financent également leur formation grâce à des prêts étudiants très avantageux avec des taux entre 1 et 2%. Dès qu’ils sont en stage alterné, les étudiants peuvent financer une partie de leur scolarité. Il y a également le contrat de professionnalisation qui est intéressant pour l’étudiant. L’entreprise paie les frais de scolarité et le rémunère. C’est difficile à trouver mais il y en a de plus en plus.

Dans l’enseignement américain les études peuvent coûter entre 26 et 30 000$ par an. Avec SMS, on paie la qualité. A partir du moment où l’on sait que l’on va avoir un job, ça vaut le coup d’investir. Je le rappelle mais nous avons un taux de professionnalisation de 90% au jour du diplôme. Il y a un vrai retour sur investissement.

SMS : Quelles sont les campagnes qui ont retenu votre attention, ému ou fait rire ces derniers mois sur la planète du marketing sportif ?
MT : Je trouve qu’on rit de moins en moins dans la publicité, c’est un peu dommage. J’ai été élevé dans la publicité, mon frère Frank Tapiro (gérant de la société Hémisphère Droit) a toujours basé ses campagnes sur l’humour. Je trouve qu’on se prend un peu trop au sérieux. NIVEA a pas mal activé son partenariat avec le PSG… Sinon je ne suis pas abasourdi par les campagnes publicitaires, je trouve qu’on le fait sans révolution, je ne suis pas aigri mais ça manque d’humour. Ca fait longtemps qu’on a pas souri dans la pub surtout dans le sport qui est une activité magnifique. Le tort de notre milieu est de parfois se prendre trop au sérieux. Si je dois en citer deux autres, je dirais la campagne Lancia avec le Stade Français (produite par son frère Frank) et celle de Numéricable avec le même club. On met des joueurs qui n’ont pas peur du ridicule.

SMS sports management school

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