Les télécommandes ne sont plus seules à trôner sur le canapé du salon, smartphones et autres tablettes sont venues les rejoindre et ont changé au passage le mode de consommation du téléspectateur. Le spectacle sportif n’échappe pas à cette transformation. Au contraire, ces deux derniers mois riches en sueur et émotions, nous prouvent qu’une nouvelle façon de suivre le sport émerge progressivement.
Actif oui, mais au fond du canapé
NPA révélait le mois dernier dans son étude que 3 français sur 4 utilisaient au moins occasionnellement un second écran en parallèle de la télé. Mais pour quoi faire ? 58% d’entre eux, s’en sert pour commenter, lire ou chercher des informations en rapport avec le programme qu’ils visionnent en même temps.
Le temps du zappeur inactif est désormais révolu. Le téléspectateur 2.0 commente, réagit et surtout échange sur les réseaux sociaux. Un chiffre éloquent montre l’ampleur du phénomène : plus de 150 millions de tweets sur les JO ont été échangés pendant les compétitions olympiques. 80 000 tweets par minute lors de la victoire du Jamaïcain Usain Bolt sur 200 m ! Le 1er écran, celui de la télévision revêt alors un statut collectif, tandis que le second, celui des smartphones ou tablettes intègre une dimension affective. Une donnée que les chaînes doivent prendre en compte pour utiliser ce nouveau flux d’audience.
L’interactivité, nouveau fer de lance des chaînes
Rassembler les twittos déjà présents, et pousser de nouveaux à venir interagir sur le réseau social, voilà l’objectif principal d’un média comme France Télévisions lorsqu’il a lancé ses hashtags #FTVrg, #FTVtdf et dernièrement #FTVjo. Des expériences pas tout à fait convaincante à mes yeux. Bien que les journalistes invitent les téléspectateurs à réagir et poursuivre le débat sur Twitter, une fois sur le réseau à l’oiseau bleu les twittos sont délaissés ou du moins priés de débattre entre eux. France Télévisions n’intervient pas (ou très peu) et c’est dommage car c’est grâce ces échanges que le groupe pourrait tirer profit de toutes les richesses des réseaux sociaux.
Mais certaines chaines ont compris qu’il était nécessaire de franchir un cap supplémentaire afin d’exploiterr au mieux toutes les capacités d’un terminal comme le mobile ou la tablette et non se restreindre aux seuls réseaux sociaux.
Du multimédia au transmédia
Suivre un programme aussi bien sur la TV que sur une tablette ou même un smartphone est chose commune depuis déjà quelques temps. Certes, ces différentes plateformes dépannent extrêmement bien en déplacement, cependant la taille et la capacité de chacun réduisent rapidement les possibilités ainsi que le confort. L’idée est donc d’adapter le contenu aux terminaux afin de rendre le passage de l’un à l’autre le plus fluide et instinctif possible. En d’autres termes, passer du multimédia au transmédia dans le but d’offrir une expérience unique et complémentaire au programme TV.
L’exemple qui me vient immédiatement en tête est celui de Canal+ avec sa récente application Canal Football App. Outre le fait qu’elle mette à disposition du contenu exclusif durant l’émission du dimanche soir, elle permet de suivre le match sur la chaîne en direct ou en différée avec différents angles de vue via les nombreuses caméras dispatchées dans le stade. Enfin, l’appli livre des analyses et des statistiques en temps réel, de quoi proposer aux téléspectateurs une nouvelle façon de suivre les rencontres.
Personnaliser son programme destiné à l’origine au collectif, voilà la motivation du téléspectateur qui a recourt à un second écran. Avoir le choix de ce que l’on veut suivre mais aussi et surtout de pouvoir décider de la façon dont on va le regarder.
La TV connectée et le second écran seront un des thèmes abordés à la 2ème édition de Sport Numericus le 15 novembre prochain au Stade de France. Pour en savoir plus sur les conférences et les prix qui y seront remis, rendez-vous sur le site de l’événement.
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