Depuis mai 2010 et l’ouverture du marché des paris sportifs en France, les chiffres générés par le secteur ne cessent de s’accroître. Une situation qui s’explique par la notoriété et la médiatisation toujours plus forte du sport en général et du football en particulier (qui représente 61% du marché) mais également par le développement des bookmakers au travers de partenariats ou d’importantes offres promotionnelles. Des procédés qui portent leurs fruits au vue du nombre croissant de joueurs qu’enregistrent les opérateurs chaque année, selon les chiffres publiés par l’ARJEL.
Des joueurs toujours plus nombreux
Entre 2011 et 2013, le marché des paris sportifs a vu son nombre de parieurs réguliers hebdomadaire passer de 97 000 à 128 000 joueurs, soit une hausse de 32% en l’espace de deux ans. De quoi envisager de beaux jours pour ce marché en plein essor. Cette augmentation du nombre de parieurs s’explique, notamment, par le matraquage médiatique de plus en plus intense autour du sport et plus spécifiquement du football. Une omniprésence qui, évidemment, pousse les novices à s’y intéresser et… à parier. Au niveau national, cette idée peut se traduire par la ferveur de plus en plus forte que connait le PSG depuis l’arrivée des investisseurs qataris. Au-delà de la médiatisation, les opérateurs tentent, par le biais de différentes actions commerciales, d’attirer toujours plus de joueurs prêts à débourser des centaines d’euros pour miser sur leurs équipes. Pour enrichir leurs offres et se démarquer de la concurrence, les bookmakers mettent en place différents services voués à placer le parieur dans les meilleures conditions.
Toutes ces offres ont donc pour simple et unique but d’accroître le nombre de joueurs chez les opérateurs et par conséquent d’augmenter les sommes générées par le secteur. Mais l’ouverture du marché des paris sportifs a également eu des répercussions négatives sur le sport professionnel.
Les dérives : Nikola Karabatic, le foot italien…
Le handballeur français Nikola Karabatic représente, à lui seul, les dérives que peut engendrer l’ouverture du marché des paris sportifs, avec la fameuse histoire du match Cesson – Montpellier en 2012. Cette affaire a fait grand bruit et remis l’ensemble du système en question : comment s’assurer de la neutralité des athlètes professionnels ? Une question sur laquelle peu de gens ont été capables de répondre tant le problème est complexe. D’autres exemples peuvent ainsi être mis en avant, comme le scandale du Scommessopoli (2010) en Italie où de nombreux joueurs ont été impliqués dans un vaste trafic de matchs truqués, en collaboration avec des réseaux mafieux ; ou encore l’affaire Davydenko en 2007, le joueur de tennis russe ayant abandonné un match face à un adversaire largement à sa portée, avec dans le même temps d’importantes sommes d’argent misées sur la défaite du russe. Un scandale qui a terni pour toujours l’image de l’ex numéro 3 mondial.
Des affaires comme celles-ci sont de plus en plus courantes et posent désormais des questions sur la régulation mais surtout sur le contrôle du marché. En effet, des groupes organisés s’attachent à corrompre des clubs, des équipes et même des athlètes pour quelques milliers d’euros, et cela depuis des pays bien éloignés de nos frontières, comme Singapour qui est devenu une place forte des transferts douteux d’argent.
Reste à savoir si le problème sera pris au sérieux par les différentes instances dirigeantes à l’avenir. La FIFA semble, pour l’heure, avoir d’autres préoccupations.
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