Pour la troisième année consécutive, Tony Parker est le sportif français le mieux payé en 2015 avec un nouveau record à près de 20 millions d’euros bruts (19,9M€)
Demain, L’Equipe Magazine dévoile le TOP 50 des sportifs français les mieux payés en 2015. L’occasion de poser quelques questions à Erik Bielderman, journaliste qui mène l’enquête sur le terrain du business du sport depuis 11 ans avec ce classement.
« Je travaille avec Christophe Larcher et David Loriot sur ce classement. Nous sommes en contact avec des correspondants et informateurs. Ce qui est le plus compliqué pour nous, c’est de récupérer des informations sur les éventuelles primes de signatures et les bonus remis à titre individuel sur un contrat, exemple les primes liées au nombre de matchs joués, un éventuel Ballon d’Or, une sélection en équipe nationale… Ca c’est un peu plus compliqué. » nous précise Erik Bielderman.
TOP 50 des sportifs français les mieux payés en 2015
1. TONY PARKER – BASKET : 19,9M€ en 2015 | +3,9M€ vs 2014 | = N°1 en 2014
2. KARIM BENZEMA – FOOTBALL : 15,3M€ | -0,5M€ | = N°2 en 2014
3. FRANCK RIBÉRY – FOOTBALL : 14M€ | -0,8M€ | =
4. JOAKIM NOAH – BASKET : 13,3M€ | +1,9M€ | =
5. SAMIR NASRI – FOOTBALL : 11,9M€ | +0,8M€ | =
6. NICOLAS BATUM – BASKET : 11,8M€ | +2,8M€ | +1 place
7. BLAISE MATUIDI – FOOTBALL : 11M€ | +1,2M€ | -1 place
8. PAUL POGBA – FOOTBALL : 9,2M€ | +3,4M€ | +9 places
9. OLIVIER GIROUD – FOOTBALL : 8,6M€ | +3,5M€ | +12 places
10. SÉBASTIEN OGIER – RALLYE : 7,7M€ | +0,1M€ | -1 place
(sont pris en compte : les salaires bruts avant charges sociales et impôts + les primes de matches, les contrats pub, les primes à la signature…)
Pour la troisième année consécutive, Tony Parker est le sportif français le mieux payé en 2015 avec un nouveau record à près de 20 millions d’euros bruts (19,9M€). (Voir ici les dernières actus sponsoring de TP). Le joueur des Spurs, Président de l’ASVEL Basket, devance Karim Benzema (15,3M€) et Franck Ribéry (14M€) dont les revenus ont légèrement baissé selon L’Equipe Magazine. A titre de comparaison, le magazine américain Forbes estimait à 300 millions de dollars les revenus du boxeur Floyd Mayweather sur 12 mois entre le 1er juin 2014 et le 1er juin 2015. Une record dans l’histoire du sport business.
Comment travaillent les journalistes pour récolter des données compliquées à obtenir ? « Pour avoir des infos, il ne faut pas appeler les clubs« , précise Erik Bielderman. « Nous appelons les joueurs que l’on connait et avec qui nous avons une relation de confiance, nous appellons les agents… Avec les équipementiers, nous n’avons pas les montants financiers mais on finit par avoir la grille indiciaire du potentiel d’exploitation des joueurs, donc on sait quel niveau de revenu peut générer un joueur. Pour notre enquête, certaines fiches de joueurs nous prennent 15 minutes de travail, d’autres un peu plus… Nous avons récolté des infos jusqu’à deux jours avant le bouclage du magazine. On a mis par exemple un petit moment à avoir la confirmations que Samir Nasri avait prolongé son contrat avec New Balance. L’été dernier, il a joué avec des chaussures maquillées… »
Au travers de classement annuel et au jeu de qui gagne le plus d’argent, il est évident que l’égo des sportifs et les intérêts commerciaux sous-jacents incitent les agents et les joueurs à livrer certaines informations afin de bien figurer dans ce classement. Etre dans le TOP 50, c’est être bankable et envoyer un signal aux sponsors. « C’est plus facile de reccueillir des infos aujourd’hui qu’auparavant » reconnait Erik Bielderman. « Je ne sais pas si c’est lié aux moeurs ou au fait que l’on fait ça depuis longtemps. Les gens savent que je ne suis pas dans l’inquisition. Le but n’est pas de les piéger. Les agents et les joueurs sont proactifs. Ils vont vous recevoir, ils vont vous donner des informations, vous dire qu’ils ont été approchés par telle marque, qu’ils viennent de signer avec telle marque… Concernant le marché du salaire, Aymeric laporte a une clause de sortie qui a été bonifiée à l’Atletic Bilbao. Le joueur a bénéficié d’une forte revalorisation salariale. Si demain, il signe dans un nouveau club, la base de négociation du salaire partira de plus haut. L’intérêt des agents, conseillers, avocats fiscalistes… c’est effectivement de communiquer autour de ces éléments là pour montrer que le joueur a une vraie valeur sur le marché. C’est donc plus facile aujourd’hui pour nous de travailler.
À l’image de Paul Pogba qui intègre le Top 10, ou encore d’un Antoine Griezmann, la nouvelle génération du football français attire de plus en plus les sponsors et pourrait bien représenter les futurs leaders du classement. Sur qui faut-il investir ? « Dans L’Equipe Magazine de demain, nous présentons les futurs Golden Boys, ceux sur qui les équipementiers et les marques peuvent et vont investir. Nous avons dresser une liste de 6 footballeurs que l’on considère comme bankable. » précise le journaliste.
Au jeu des plus gros revenus, les footballeurs sont à nouveau majoritaire du TOP 50. Ils sont 6 dans le TOP 10. Seuls les basketteurs de NBA semblent pouvoir rivaliser. Rudy Gobert, absent du TOP 10, pourrait bien faire son entrée très rapidement et en haut du classement si il signe un contrat que les spécialistes basket estiment à 100 millions de dollars minimum sur 5 ans.
Et ne cherchez pas de sportives dans ce TOP 50 du sport business, il n’y en a pas. La dernière à s’y être incrustée était Marion Batoli en 2014 (46e place). Alors qui sera la prochaine femme a réintégrer ce TOP 50 des sportifs les mieux payés ? « Alors là… je n’en vois pas. » nous répond Erik Bielderman. « Il faut une femme qui sportivement soit exceptionnelle dans un sport à rendement financier comme le tennis ou une femme à image iconique exceptionnelle. Laure Manaudou, dans un sport qui ne paie pas, a bénéficié de contrats d’images incroyables qui l’ont placé à la 34e position en 2009. Pour être très haut dans le TOP 50, il faut que la femme soit championne de tennis, gagne des tournois majeurs et qu’elle soit en plus une icone de la pub. Une Laure Manaudou, championne de tennis comme le fût Mauresmo ou Bartoli, là c’est le jackpot. »
Et puisque l’on parle business, ce dossier sur le salaire des sportifs français fait-il vendre du papier à L’Equipe ? « C’est traditionnellement le numéro qui bénéficie du plus de reprises dans les médias, interview TV, citation dans les journaux, sur le net… Ce soir je vais sur le plateau de C à vous sur France 5, je fais 20h foot sur ITELE, on a fait RTL ce matin… Par voie de conséquence, on peut imaginer que ça joue sur l’acte d’achat dans les kiosques. Sur les ventes, c’est forcément un bonus » conclu Erik Bielderman.
Ce samedi dans @lequipemagazine la révélation du Top50 Spécial « Salaire des Champions » + 24 pages d’enquête. pic.twitter.com/qBoInaXlz3
— erik bielderman (@erikbielderman) 19 Février 2016
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