Un football brésilien renversant

Dans un pays où le football est roi et la samba impératrice, le Brésil n’arrivait pas à rivaliser avec les plus grandes nations du football européen et devait se résoudre à voir ses pépites quitter le Nouveau Continent. Une tendance qui se renverse progressivement et qui n’attend qu’une seule chose pour s’amplifier : la Coupe du Monde de football 2014.

Des somptueuses plages de Copacabana aux plus dangereuses favelas de Sao Paulo, un peuple de près de 200  millions de personnes vit et respire ballon rond. Un paradoxe dans un pays dont même le président Lula déplorait, il y a encore quelques années, la pauvreté du championnat national dans lequel les futurs prodiges locaux n’hésitaient pas à déserter, pour s’envoler direction les capitales du football européen. « Les stades se vident au Brésil, les matches sont peu attrayants, alors je préfère regarder le championnat anglais, espagnol, italien et je vois même le russe et le turc; bientôt je regarderai celui du Kazakhstan », affirmait le président brésilien en 2009. « Il y a 20 ans, c’est au Brésil qu’on faisait le meilleur football du monde. Aujourd’hui, le meilleur football on le voit en Espagne, en Angleterre, en France avec des joueurs brésiliens, argentins, latino-américains » enchaînait-il, lui, supporter invétéré des Corinthians.

Mais les temps changent. L’icône du changement n’est autre que le jeune et déjà très célèbre Neymar. Adulé au Brésil comme l’était Ronaldo en son temps, le brésilien de 20 ans fait tourner la tête des fans et présidents de clubs européens qui rêveraient de le voir fouler la pelouse d’un Santiago Bernabeu ou d’un Camp Nou. Mais le Santos FC ne l’entend pas de cette oreille et fait tout pour retenir le prodige. Offrir un pont d’or aux joueurs, voilà l’une des solutions que les clubs du pays ont choisi. Neymar touche ainsi la coquette somme de 7 millions d’euros auxquels il faut ajouter un bonus s’il devait un jour gagner le Ballon d’Or FIFA, clause prévue dans son juteux contrat avec l’équipementier Nike. Ajoutez-y une gestion des clubs et des talents beaucoup plus professionnelle, qui faisait défaut jusqu’ici, et vous obtiendrez un solide football brésilien montrant le bout de ses pieds.

Mais comment les clubs peuvent-ils désormais faire exploser leur masse salariale, me diriez-vous ? La réponse peut être avancée à partir des résultats de l’étude « Changing the game » réalisée par PWC et parue en décembre 2011. Cette dernière montre que même si le Brésil – et l’Amérique Latine comprise dans son ensemble – représente le plus petit marché avec une part de 5 % dans le « sport business » mondial, elle correspond à la région qui connaîtra d’ici 2015 la plus forte  croissance. En tête de file apparaissent les droits médias, avec une croissance prévue équivalent à près de 6% et en fait ainsi la source de revenue prépondérante avec 38% des revenus globaux. C’est le sponsoring qui décroche la seconde position, il connaitra une hausse de 5% sur la période 2011-2015.

Une étude qui en confirme une autre : celle du cabinet d’audit BDO RCS qui s’est penchée plus particulièrement sur le marché brésilien. En effet, ses résultats classent le Brésil au sixième rang de la planète « foot business », juste devant les Pays-Bas. Le pays rejoint ainsi le même rang que celui occupé dans l’économie mondiale. Un football brésilien qui pesait déjà 650 millions d’euros en 2010 et qui serait en mesure de rattraper le marché français dans trois ans. A méditer…

La Coupe du Monde 2014,  seconde édition organisée aux pays des Havaianas, s’annonce comme l’illustration parfaite de ce revirement de situation. Des stades vétustes laisseront place à de magnifiques enceintes aux quatre coins du pays. D’après les chiffres avancés, la construction de l’ensemble des chantiers dédiés à l’accueil de l’évènement le plus attendu au monde, atteindrait le modique montant de 11 milliards d’euros (14 milliards pour les Jeux Olympiques de 2016). Des investissements qui participeraient à la mutation socio-économique à un rythme encore plus accéléré.

Le Brésil a donc toutes les cartes en main pour devenir un championnat de football majeur et médiatique. Le public répond présent et désormais, les joueurs aussi. Quant aux clubs, ils disposent d’une histoire forte, contrairement aux championnats du Moyen-Orient ou asiatiques, qu’un certain Nicolas Anelka a rejoint en décembre dernier, imité depuis peu par l’Ivoirien Didier Drogba.

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